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Fafon de retirer la foudure des tuyaux routés des
cuvettes.
On peut d’abord emporter avec un couteau &
& à coups de marteau l’endroit du tuyau où éft la
foudure ; par ce moyen l’on aura une bande qui
renfermera la foudure & une partie du tuyau de
plomb où elle étoit attachée ; on mettra cet alliage
4e plomb & de foudure dans la chaudière , les
jours que l’on fait de la foudure , en y ajoutant
de l’érain' dans la quantité fuffifante, afin de faire
un alliage convenable poutiormer un bon corps de
foudure.
Pour arriver à-peu-près à ce point, on pèfo les
rognures; & fuppofant qu’elles contiennent un
fïxième d’étain, on y ajoute un fîxième d’étain
neuf, afin que l’alliage foit d’un tiers d’étain fur
deux tiers de plomb.
Lorfqu’on a befoin de faire beaucoup de foudure,
.en. met dans la chaudière, au lieu de plomb neuf,
des bouts de tuyaux fondés, ce qui difpenfe d’y
ajouter une aufli- grande quantité d’étain.
Les plombiers s’y prennent encore d’une autre
•façon vpour retirer la foudure de leurs tuyaux;
c’eft en les faifant reffuer : ils les pofent pour cet
effet fur de la cendre chaude, ou bien on pofe le
tuyau fur des tréteaux, & on préfontesdeffous des
réchauds remplis de charbons allumés.
Dans l’un & l’autre cas, la foudure dégoutte
dans la cendre ou dans la braife, d’où on la
retire ; mais il faut tâcher de ne faire fondre que
la foudure.
„ A l’égard des cuvettes , i l eft plus. difficile de
les faire refluer, d’autant qu’il n’efl pas aîfé de les
foutenir fur le réchaud ; & fouvent le plus, court
moyen eft de couper la foudure, comme nous avons
dit qu’on le faifoit pour les tuyaux.
Il eft bon d’avertir que, lorfqu’on fait refluer,
foit des cuvettes, foit des tuyaux , pour que la fou-
dure ne s’attache pas de nouveau au plomb, .qui
devient brûlant par cette opération à mefùre qu’on
la fait fondre * il faut les falir de la même manière
que-fi on vouloir les fouder ; par ce moyen,
la foudure qui en fondant coule- toujours de coté
Sfc d’autre, n’y refie pas attachée. •
.Maniéré à'enlever Vétain 6’ la foudure des amor-
tijjêmens. j
Les - amortiffemens qui font en forme de globes,
tomme ils font creux , doivent être coupés tout
autour de l’endroit où .ils ont été foudés : on y
•enfonce d’abord la pointe de la ferpette qui perce
.le; plomb; quand.cetté première entaille eft faite,
*n eonUiuie tout autour du globe, en le faifant
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fouler à mefure c^u’on le coupe, jufqu’à ce que-
les deux hémifpheres foient féparés ; enfuite il
faudra retirer la bande de foudure, avec le plomb
fur lequel elle a été mife, de l’hémifphère ou
elle eft encore attachée. Il relie à ôter la croûte
d’étain qui eft fur la furface de chaque hémif-
phère.
P.our cet effet on prend un récnaüd de braife
qu’on couvre avec, une de ces moitiés de globe y
qui étant concave, l ’embrafîe ; il faut qu’elle foit
fupportée for quelque .chofe, afin de donner de
i’^ir au feu pour qu’il ne s’éteigne pas.
On en fait autant de la fécondé. L ’étain réchauffé
par le plomb , s’en fépare & tombe à terre
tout autour de chaque hémîlphère, d’où enfuite on
le ramaffe.
Pour les amortiffemens qui font coulés dans des
moules, comme les moulures qu’ils y prennent
font fort épaifîes en de certains endroits , & trèsr*
minces en d’autres, on ne peut fe forvir du réchaud
pour échauffer le plomb y il faut les mettre
fur de la cendre chaude, comme nous l’avons dit
par rapport aux tuyaux, & qu’elle le foit affez
pour faire fondre l’étain, fans faire fondre le plomb
qui en eft revêtu ; l ’étain coulera dans la braife,
où on le ramaffera du mieux qu’il fera poflîble
on portera le refte aux.cendrées.
Quant aux amortiffemens mixtes, il faut en détacher
les feuillages, & en tirer l ’étain, comme
nous venons de le dire.
Si ce qui eft découpé forme des tables affez
larges pour être mifes commodément fur le réchaud,
il faudra s’en fervir ; finon on doit les
mettre fur la braife , ainfi que les feuillages;
Parti que l’on peut tirer des vieux plombs, apres
que la Joudure ou Vétain en ont été enlevés
Il faut obferver qu’après cette opération le plombier
fe trouve avoir deux chofes dont il doit faire
différens ufàges ; favoir, l’étâîn & le plomb dont
il a été tiré. En outre, parmi ces vieux plombs ,,
rl fe trouve des tables , des tuyaux, des cuvettes
&c. dont on peut tirer parti de la façon que noua
allons le dire.
U fige quon doit faire de Pétain & des foudure s ».
Les plombiers n’emploient leur étain qu’à ui*
jeul ufage : c’eft à faire de la foudure.
Celui qu’ils font venir des mines, ainfi que
celui qu’ils tirent des vieux plombs, leur fort a
cet ufage : ils le mettent indifféremment fondre ;
mais ce dernier eft plus ou moins pur, félon, qu’il
y eft entré plus ou moins de plomb.. ,
Il faut y ayoir égatd quand on le met dans 1^
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fchaudière, maïs'encore davantage par rapport aux
foudures qu’on fait reffuer; car, outre qu’elles entraînent
toifours un peu de plomb , c’eft qu elles-
mêmes ne* font qu’un alliage y en forte^ qu elles
ne contiennent qu’une très-petite quantité d etain.
Le plomb y dommeroit trop, fi on ny ajou-
toît de l’étain neuf: cela arrive toutes les fois
qu’on le met en fufion.
Il y a encore plus de plomb dans^les foudures
que l’on'coupe, puifqu’on enlève celui auquel elle
s’étoit attachée ; elles exigent par conféquent plus
d’étain.
V f âge des tables qui ont fervi aux couvertures. ■,
Quant à ce qui regarde les tables, lorfqu une
fois toutes celles qu’on peut avoir font détamées,
il faut en retrancher, ainfi que des tables ordinaires
, ce qui eft défeélueux ; le refte peut fervir
à faire des doffiers de cuvettes, des bouts de tuyaux,
des ardoifes&c.
On fuppofe ici qu’elles, ne font pas entièrement
mauvaifes: car fi au contraire parmi toutes ces
tables il n’y avoit rien qui put fervir , il faudroit
fiipplement les brifor & les faire fondre pour en
tirer de nouvelles.
Parti qu'on peut tirer des tuyaux.
Ou la foudure en a été enlevé,' ou elle y eft
^tycore. Dans le premier cas on peut en faire des
fonds de noues, de petits chaineaux, en fuppofant
qu’ils foient encore bons dans la plus grande
partie de leur longueur ; finon il faudroit les brifor
& les faire fondre comme les mauvaifes tables.
S’ils ne font pas encore défoudés , on pourra en
prendre les meilleurs bouts en les coupant tout
autour: il eft quantité d’endroits où ils peuvent
être employés.
Ils feront très-bons, par exemple, pour mettre
au bas des cuvettes, à l’extremite des chameaux,
C’eft-à-dire , à l’endroit où ils tranfmettent l’eau
aux tuyaux de defcente.
On pourra en faire ufage a quantité d autres
endroits..
Parti que ton peut tirer des cuvettes & des amorti
Jfemens.
Comme parmi toutes les cuvettes , ainfi que
parmi les amortiflemens que l’on enlève des ba-
,îimens dans les démolitions , il fe trouve quelques
pièces qui peuvent encore fervir en entier , il faudra
les conferver.
Un plombier qui eft un peu occupe, a chaque
ïnftant trouve occafîon de s’ e n défaire, fur-tout
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des cuvettes ; car elles font fi utiles & fi commodes,
qu’on ne peut s’en paffer.
Ce que le temps n’aura pas épargné, te qui ne
fera plus d’ufage, doit être fondu. On en dit autant
par rapport à tous les autres plombs.
Des réfervoirs.
On entend par réfervoir, un dépôt d’eau plus
ou moins confidérable. On eh diftingue de plu-
fieurs fortes : les uns font fu t charpente ; la caifle
qui forme alors ,1e réfervoir eft toujours garnie^ en
plomb; les autres font en pierres, qui font egalement
garnies en plomb, ou dont les joints font
fimplement cimentés, foit en plomb ou eu cimeiit
ordinaire.
Parmi ces réfervoirs il y en a qu’on appelle do-
mejliques , parce qu’iis font dans les maifoiis.
Les autres qu’on voit dans les enclos, 8c qui
fervent à garder du poiffon, quelquefois à porter
de petits bateaux pour s’y promener , font connus
fous lé nom de pièces d'eau ou de poiffonnieres.
Nous les nommerons ainfi pour les dijîinguet
'des premiers.
Les réfervoirs fur charpente, au contraire, font
toujours domeftiques , parce qu’ils ne font placés
que dans les maifons.
Mais parmi ces réfervoirs on en diftingue également
de plufieurs fortes: les uns-fe nomment
réfervoirs de concejfton, les autres fimples réfervoirs,
Parmi les réfervoirs de conceffiôn meme T il
y en a de plufieurs efpeces; mais tous fervent a
la même fin, c’eft-à-dire , qu’ils font faits pour
donner aux propriétaires la facilité de vendre &
commercer la quantité d’eau qu’ils ont de trop ; il
n’y a que leur forme qui diffère l’une de l’autre.
Des réfervoirs de concejjton,
On entend par réfervoir de concejjton , ainfi que
le terme l’indique affez., des-réfervoirs qui paffent
,1a quantité d’eau dont on a befoin; de manière
qu’on peut en vendre & aliéner une partie aux
différens particuliers qui fo préfontent, jufques &
à concurrence de ce volume excédent d’eau.
Nous donnerons d’abord une idée de celui de
la pompe du pont Notre-Dame, comme étant ufi
des plus grands 8ç des plus curieux qu’il foit pof-
fible de voir.
Voici de quelle manière il eft conftruît : H eft
d’abord à l’étage le plus élevé, qui eft de niveau
aux quartiers les plus hauts de Paris y il forme une
caiffe qui eft adoffee à hauteur d’appui contre trois
, murs voifins l’un de 1 autre.