' Sassafras : on eonnoît (ous ce nom un bois ou
plutôt une racine, d’un roux blanchâtre, fpongieufe
& légère , de couleur cendrée, roufsâtre en dehors,
d’un goût âcre, aromatique , d’une odeur pénétrante
qui approche .du fenouil & -de l’anis.
On retire cette racine d’un arbre qui croît à la
Virginie, au Bréfil, à la Floride , &c. \
Savon ( ejfencè de ). C’eft un favon mis dans un
état de diviiïon telle qu’il écume promptement
avec l’eau. ,
Savonnette ; c’eft: un compofé de (âvon très-
épuré, de poudres & de telles odeurs qu’on veut. On
donne à cett^ pâte une formée ronde.
Savonnettes légères (ont celles rendues légères
par un favon bien battu avec du blanc d’oeuf.
Savonnettes marbrées *. celles faites avec un (âvon
coloré..
Séchoir , terme de parfumeur ; c’eft un quarre
de bois, de lapin ou d’autre bois léger, avec des rebords
tout-autour , dans lequel on fait fécher des pal1
tilJes , des favonnettes & autres marchandifes de
cette nature.
, Serkis ou thé des fuit ânes : c’ eft une plante
qui le prend en forme de thé , à laquelle on attribue
des vertus mervéilleufes ou peut-être fabuleu-
(ès, pour conferver la beauté.
Simples ( gants ) font ceux qui n’ont ni broderies
, ni galons £ùr les coutures.
S t actée ( myrrhe ) , nom donné à la myrrhe liquide.
Stiptique ( eau ) ; c’eft un colmétique dont l ’effet
eft afiringent.. ,
Storax ou ftyrax calamite , réfine odoriférante
qui découle d’un arbre , nommé aliboufier.
Storax fi raclé ; c’eft le ftorax (bus une forme
grafle & mielleufe.
Storax dAmérique ; c’eft le baume qu’on retire
d’un arbre de la Louifîane.
Styrax liquide \ c’eft une forte de réfine liquide,
gluante , peu tranfparente , & qui a une
edeur forte de ftorax (blide.
Sucera; c’eft l’ambre jaune, (ubftance bitumineulê
, qu’on recueille dans la Baltique, principal
lement Uir les côtes de la Prude.
S uie d’encens ; c’eft la fuie qu’on tire des miettes
d’encens qu’on fait brûler.
Sultane ( pommade a la) , pommade dans laquelle
on a fait entrer du baume de la Mecque.
C’eft un bon colmétique pour le teint.
Sultans : ce (ont de petits matelas en forme
de couffins remplis de (ubftances d’odeur agréable,
mêlées enfemble & réduites en poudre.
T affetas d‘Angleterre ; c’eft un taffetas gommé,
ou fur lequel on a mis lÿie légère couche de colle
de poiffon. On en fait ufage pour les petites plaies
de 1$ peau.
T alc; c’eft une elpèce de prefle ou de craie,
qui fournit un beau blanc par la trituration.
T amis ; c’eft une boîte dans laquelle on a tendu
une toile, ou de foie, ou de crin, ou de telle autre
étoffe pour y paffer, (oit des liqueurs, (bit des
poudres qu’on veut épurer.
T einture pour les cheveux , compofîtion ou procédé
dont on fe fert pour donner aux cheveux la
couleur qu’on defîre.
T hé des sultanes ; c’eft une plante de la Mecque
, à laquelle on donne la vertu de conferver la
beauté.
T hurïnge ( encens de ).v C ’eft la réfîne que four-
niffent les pins de Thuringe , & (iir-tout du territoire
de Saxe, qui abonde en forêts de ces fortes
d’arbres.
T roglodite ( myrrhe ) , nom donné à la myrrhe
sèche ou (blide.
-1 V apeurs des parfums : c’eft la fumée odorrfe-
rante de certains aromates, Amples ou compofés,
que l’on fait brûler.
UvÉ ( pommade d ' C’eft une pommade dans
laquelle on a fait entrer du blanc de plomb ou de
bifinuth pour rendre la peau plus blanche ; mais
l ’ulàge en eft dangereux.
Z ibet ; c’eft la civette d’A fîe, affez .(emblable a
un furet : cet animal a une poche qui contient une
humeur très-odorante, qu’on emploie dans les parfums.
umnaa aaBMMH. vmuaB aoe oe ^aF ^r.
A S T E L.
L e pafiel ou gueldè eft une plante colorante af-
feftée au bon & grand teint pour le bleu.
Le pafiel vient d’une graine. qu’ori (bme toutes
les années en Languedoc. Le meilleur eft celui qui
croît dans le diocefe d’Alby. Cette plante pouffe
des tiges, hautes de trois pieds , groffes comme le
doigt; elles fe divifènt par le.haut en quantité de
rameaux chargés de beaucoup de feuilles^ rangées
fans ordre. Ses feuilles font liffes & d’un verd
bleuâtre. Ses rameaux portent quantité de fleurs
formées de quatre pétales jaunes , difpofées en croix ;
le piftil devient une capfiile applatie (ùr les bords,
chaque capfule contient deux- femen.ces oblongues.
La ratine de cette plante eft groffe, ligneufe, &
pénètre profondément en terre.
On feme ordinairement le pafiel au commencement
de mars , & il s’en fait quatre récoltes, quelquefois
cinq par an ; mais il faut pour cela des fai-
(ons très-favorables. La cinquième récolte ne (èrt
même qu’à gâter les récoltes précédentes , fi elles
(ont mêlées enfemble.
Quoique la première récolte du pafiel (emble
devoir être meilleure que la fécondé & ainfî des
autres , néanmoins le contraire arrive lorfque le
printemps fe trouve humide ou pluvieux, & que
les autres faifons fe trouvent plus tempérées &
plus sèches. La trop grande humidité, en rendant
la feuille du pafiel plusr grande & plus graffe, en
diminue aufli la force & la (ubftance.
Le pafiel ne doit être cueilli que lorlqü5!! eft
bien mûr. On doit laiffer flétrir les feuilles quelque
temps après qu’elles ont été ramaffées, après
quoi on les met en tas (ous la roue d’un moulin
pour les piler & réduire en pâte, & leur faire
perdre une partie de leur flic huileux qui gourroh
nuire à leur qualité.
Après que, le pafiel eft moulu , on le laiffe huit
ou dix jours en p ile , ayant (oin de boucher les
fentes & crevaffes qui s’y font journellement, pour
le laiffer égoutter du relie de l ’humeur fuperflue.
Le pafiel étant bien égoutté, on en fait de pe-
titesboules qu’on met fécher à l’ombre fur des claies
qtfi (ont miles exprès.
Quand le pafiel'a été rompu de nouveau avec
des maffes de bois, on le mouille avec de l ’eau
la plus croupie , pourvu qu’elle ne (oit pas infectée
, fale ou graiffeulè , étant toujours la meilleure ;
& après l’avoir, bien mouillé & mêlé pour lui faire
prèndre également fon eau , on le remue de temps
en temps pendant quatre mois , du moins trente-
fîx fois, même julqu’à quarante, afin qu’il ne s’échauffe
& qu’il prenne également fon eau par-tout.
L ’opération de mettre en coque confifte à façonner
le pafiel dans des moules de figure ovale , &
de laiffer bien fécher enfuite ces pelotes ou coques.
Après toutes ces manipulations , le pafiel eft en
état d’être emballé & employé dans la teinture ,
quoiqu’il (bit mieux d’attendre qu’il foit plus vieux
avant de l’employer ; le pafiel augmentant toujours
de force & de fubftance pendant fîx , fept, même
julqu’à dix ans, s’il eft de la meilleure qualité.
Les coques deviennent-fort dures ; elles (ont vendues
dans le commerce (bus les noms de pafielsm
cocagne 3 florée 8c vouéde.
Pour en faire ce que les teinturiers nomment la
cuve, il faut les mettre long-temps tremper dans
l ’eau.
L e pafiel fournit une bonne teinture bleue ,
[ très-folide, dont on peut varier les nuances.