
P A T R O N A G E ( Arc du ).
O « appelle patronage une ëfpèce de peinture
qu’on fait avec des patrons qui £bnt découpés dans
les endroits, où les figures qu’on veut peindre doivent
recevoir de la couleur.
On fait de ces patrons en carton, par exemple,
pour faire les cartes à jouer.
Ou bien on emploie du papier fin qu on imbibe
de cire fondue fur le feu, & on y ouvre enftite
J es deffins que l’çn veut exécuter.
On Ce fert de ce moyen pour faire des efpéces
de tapifleries fiir cuir doré ou argenté, fur des
toiles, étoffes blanches, ou teintes de quelque cou-
leur claire.
Telles font encore ces petites plaques de cuivre
minces, avec lefquelles on formé des lettres, des
vignettes , ou tel autre deflîn.
On écrit les grands livres d’églife avec des patrons
de lames de laiton.
P A Y E U R ( Art du ).
L e paveür efl l’ouvrier qui met en oeuvre le pcvé,
qui en couvre les rues, les places.publiques, les
an ds chemins, &c.
Le grès, les caillous & toutes les pierres dures
font également appliquées à cet'ufage. La brique
même , fortement cuite & pofée de champ, n efl
pas à rejetter, quand on l’interdit aux voitures.
Le quai de Marfeille & tout Venife n’offrent point
d’autre pavé qu’un pavé de briques.
Si l’on en croit Ifidore, les carthaginois ont
été les premiers qui pavèrent & leurs villes & leurs
grandes routes. Rome exclufivement occupée de
la guerre, n’adopta eet exemple que près de deux
fiècles après l’expulfîon de fes rois. La voie appienne,
par-tout large de ving-cinq pieds , par-tout reve-
tue de dalles épaiffes, & prolongée dans de vaftes
marais-, depuis la porte Capène jufqu’a Capoue ,
fut fon début en ce genre. Tout de cette Rome
devoit porter l ’empreinte de la grandeur. Je reviendrai
plus loin aux travaux, des anciens ; Je
ferai pareillement connoître ceux, qui parmi les
modernes ont le droit de nous intéreffer ", mais ces
détails, plutôt hifloriques & de curiofité, que d’inf-
truâion direéte;ne doivent point précéder les détails
de l’art même. Décrivons ce qui Ce pratique journellement
fous nos yeux.
- Des différentes fortes de pavés.
On diftingueen France, quatre principales fortes
de pavés. Le pavç de grès > celui déblocage, le
■ pavé de rabot, & le pavé de cailloutage.
Du grès, de fa nature, de fa taille, &c.
Je plaçe en tète le, grès, comme la matière
univerfèllement préférée pour le payé, quand on
peut l’obtenir du voifinage , ou que la reffoûrce
des canaux en facilite le tranfport éloigné.
Cette fubftance, conlpbfée de grains de fable plus
ou moins atténués , réunis intimement entr'eux , à
l’aide d’un gluten particulier, -fe trouve dans le
fein de la terre , & quelquefois à fa fùrface, tantôt
en mafTe ou roches informes tantôt par couches
feorifontales & régulières. Plus les grains ont été
rapprochés, plus la pierre efî compare & pefante
& plus elle a de qualité. L e nouvel Ozanam,
tome z , page 1x4 , fixe fa pefànteur moyenne à
livres -le pied cube. Prefque toutes nos provinces
renferment' des carrières, de grès.. 1)
Waiiérius, dan„s. fon Traité-.de ^minéralogie, en
compte de huit efpèces *, mais toutes ne different
réellement que par la fineffe de leurs parties confli-
tuantes.
Le grès, appelé greffier3 efl celui qu’on débité
ordinairement en pavés : lapis àrenarius viarum. On
le choifît fans fil, autant qu’il efl^ pofïible , &
d’une dureté généralement - uniforme. Pour
l’éclater, il fuffit de frapper ou d’étonner le bloc
avec un marteau lourd & tranchant. Choifî comme
je viens de le dire, il cède prefque toujours aa
premier coup, &_tous les fèns ont une femblable
obéiffance. Ôn le façonne donc àvolonté, & promptement
, fur - tout le grès en mafTe , car 1 autre
grès, celui par couche, n’efl pas egalement docile
Il efl de la prudence , il efl même important de
ne travailler cette pierre qu’ en plein a ir , & de fe
placer encore àu-defîus du vent. La poudre qui s en
détache devient bientôt funefle a l ’ouvrier novice,
qui ne s’en garantit point. Voye^ M. de Bomar,
leettre G.
On qualifie gros pavé, celui de fept â huit pouces
quarré, fur autant de queue ; & pavé d‘échantillon
j celui dont la mefure tombe fenfîblement au
deffous de fèpt pouces. La variété que ce moins
établit dans le pavé d’échantillon, décidé^ de fes
differentes applications. Le plus beau fert a paver
les cours, les avenues .des châteaux , &c. , 1 inferieur,
à revêtir les lavoirs & autres lieux lîijets a.
des arrofèmens fréquens. Quant au pave de fept a
huit pouces , il n’efl guère employé qu’aux ufages
publics, mais fans pourtant que le fort échantillon
en foit exclu. -
La taille du grès produit nombre d’éclat, dont,
aubefoin, l ’induftrie tire encore parti. Ces fragr
mens un peu triés, prennent même le nom de
pave d'écart", on en couvre le fol des bûchers,
des fournils, le deffous des auges, &c. Mais partout
où le grès efl commun, ces fragmens ne font
d’aucun fervice. Confîiltez T ’architeâùre pratique
dé Bullet.
Du blocage.
Le pavé de blocage ou de pïerrè Meulière , efpèce
de quartz abondant en Champagne, en Bourgogne,
dans le Poitou , dans les environs, de Paris &c. T
n’a que le grès qui lui fôit fùpêrieur. Affis fur le
terrein, par une main expérimentée, le blocage
réfifte au fardeay les plus lords, & fc*. confêné