
ajufte à chacune de Tes jambes uif étrier : c’eft une
forte courroie, à laquelle eft attaché a fon extrémité
un fort crochet de fer ; l’ouvrier paîTe fon pied dans
l ’étrier, il attache la courroie a fes jambes par
des jarretières de cüir, avec lefquelles il ferre fes
jambes Nen paflant le bout des jarretières dans les
h o u c l e s .
Quand les étriers font ainfï fermement ajuftés
à fes jambes, il paiïe les crochets dans une ceinture
de cuir qu’il a autour du corps , pour pouvoir
marcher fans être incommodé par le bout des
étriers.
Quand il veut monter à la corde nouée, il détache
un des crochets de fa ceinture ; il paffe la
corde au-defîus d’un noeud dans le crochet, & le
noeud l’empêchant dé defcendre, il porte tout fon
corps fur cet étrier; fi c’eft celui de la jambe droite ,
il pafle le crochet de la jambe gauche au-defîus du
noeud plus élevé ; & portant tout fon corps fur l ’étrier
gauche, il détache le crochet de l’étriefdroit
pour le placer plus haut ; & répétant cette opération
, il s’élève, au moyen de la corde nouée ,
comme s’il montoit à une - echelle : cependant il
faut qu’il tienne toujours la corde au-defîus des
crochets avec une de fes mains , fans quoi il cour-
toit rifque de fe renyerfer en arrière ou vers un des
côtés.
Il ne fuffit pas de monter ; l’ouvrier a befoin de
s’arrêter à un endroit où il doit travailler; & pour
le faire commodément, il monte avec lui la fellette,
fur laquelle il s’aflîed lorfqu’il eft arrivé à l’endroit
où il doit'travailler.
Cette fellette eft formée d’une planche légère de
deux pieds de largeur, & de deux courroies qu’on
tient d’une longueur égale au moyen des ,bou-
cles.
Ces courroies qui, au moyen de ces boucles ,
font comme une chaîne fans fin , paffent fous la
planchette & par l’oeil du crochet qui fert, comme
les. crochets des étriers, pour attacher cette efpèce
de fiege à la corde nouée : au moyen de cet ajuf-
tement, il’ s’établit fur ùn toit ou le long d’un mur.
De la pofe des tuyaux.
On commence par pofer un tuyau de fonte en
bas de la maifon, qui doit avoir un empattement
pu un coude pour dégorger l’eau dans la rue &
hors du pied du mur auquel il eft adjacent.
On ne met point de tuyau de plomb à cet endroit
là , parce qu’il feroit fujét à- être fauffé,
p e r c é ou enlevé ; on aflujettit ce premier tuyau de
fonte avec plufieurs gâches, dont les bouts font
fceilés en plâtre dans le. mur.
Celui qui pofe les tuyaux , porte toujours avec
lui'une petite 3uge:& une truelle ; on jette enfuite
la corde nouée ; l ’ouvrier monte au-defîus du tuyatï
de fonte; il reçoit un tuyau de plomb qu’on lui
defcend par le moyen d’une corde ; il l’emboîte
dans le premier tuyau de fonte de fer d’envirôn
fix pouces , parce qu’on ne foude pas les tuyaux
de defcente, & tâche de le mettre le plus droit
qu’il eft poflible ; enfuite il l ’attache avec des gâchés
comme le premier : il continue ainfi jufqu’au
haut du mur, ayant toujours l ’attention de faire
entrer le tuyau fupérieur dans le tuyau inférieur,
pour que l ’eau trouve un libre cours.
On doit favoir, avant de pofer. aucun tuyau ,
la quantité des pieds qu’il y a du haut du mur .à fon
pied , afin de n’être pas dans le cas de couper les
tuyaux fur l’endroit, ce qui doit être fait auparavant
dans la boutique.
On ne doit pas conduire, ces tuyaux tout-à-fait
hors du mur ; il faut laiffer environ quatre pieds,
parce que, comme ces tuyaux répondent ordinairement
à des chaîneaux qui ont des bouts de tuy aux
d’environ cinq pieds aux endroits qui doivent donner
paffage à l ’eau, on les emboîte enfemble.
De la pofe des cuvettes, t
Comme les cuvettes font faites pour la commodité
des locataires, elles fe pofent d’étage en étage
, deffous , ou du moins à la portée de chaque
fenêtre.
On commence 'par gâcher un premier tuyau de
fonte: quand on a conduit fes tuyaux de defcente
au bas de la fenêtre où la cuvette doit être pofée,
on la defcend parla fenêtre fupérieure ; l’ouvrier
qui eft porté fur la corde nouée, la prend &lVn>-
boîte dans le tuyau de deffous ; enfuite il replie
le haut du doffier-de la cuvette fur le bois cle'la
fenêtre, auquel il le cloue.
On lui defcend enfuite un autre tuyau qu’il reçoit&
qu’il attache également avec des gâches ;
il tâche que la bouche de tous les tuyaux qu’il pofe
en-deflous des cuvettes pour y faire le dégorgement
des eaux qu’ils -recevront, réponde toujours
à un des coins de la cuvette, ânn qu’ils embàrràf*
fent moins.
Il continue la même opération jutant qu’il y a
d’étages & de cuvettes à pofer.
On fait de même-'à l ’égard des c.uvettes angulaires,
excepté’qu’on attache leurs dofiîers dans
l’angle des murs auxquels elles font deflinées.
C’eft de cette manière dont on pofe les cuvettes
rondes, & généralement toutes fortes de cuvettes*
Comme il peut arriver qu’on ait pofé fes tuyaux
de defcente fans y mettre des cuvettes , n’en
ayant pas. pour lors befoin, & que dans la fuite
les proprietaires veuillent en faire mettre , il
eft
«ft bon d’expliquer cette opération qui demande
quelqu’attention.
Quand donc on.eft dans ce cas*l? il faut commencer
par dégâcher lés tuyaux , & les déboîter a
l ’endroit où l’oii veut pofer fa cuvette ; énfùite on
l’y pofe , comme nous l’avons dit ,* fans qu il foit
befoin' de foudure : s’il n’y avoit pas d’emboîte-
ment près de cet èiVdroit, il faudroit couper le
tuyau.
On drelfe enfuite le tuyau fupérieur que l’on à
déjointé pour pofer la cuvette:,., tou jours par le
moyen de la corde ; on le met à un coin dé la
cuvette, en dedans, de telle maniéré'qu’il y reiide
fes eaux, & que de là elles puiffent couler en-bas
fans être interrompues.
On voit par-là qu’il eft aifé de mettre des cuvettes
à chaque étage-, fans qu’elles- puifiènt -fe
nuire lés unes aux autres : ce qui eft d’une très-
grande commodité pour les maifons où il y a plu-
fteurs locataires.
Façon de dégorgex Iss tuyaux.
Quoiqu’il foit ordinaire de mettre des crapau-
dines à la plupart d es cuvettes., cependant'toutes
n’en ont point ; & il arrive que parmi îe$. eaux:
qu’on y jette, il fe trouve des ordures qui s’arrêtent
dans les tuyaux , les engorgent , & mettent
les ouvriers dans; la néceflité de les dégorger.
D’ailleurs il peut arriver que , par les grandes
pluies*, quelques morceaux, de décombres tombent
ou dans, la, gouttière ,, où dans le chaîneau, aillent
s’amonceler dans le tuyau & le bouchent:;, dans ce&
différens cas., on eft obligé d’avoir recours- au plombier
pour le réparer. Nous allons indiquer comment
oïf s’y preiîd.
O ïp commence d’abord par s’affùrer quel' eft le
tuyau qui eft engorgé ,. en y jettant de l’eau. Lorf-
que ce tuyau eft' petit ,- & qu?il n’eft* engorgé que
par quelques ordures faciles: à-faire defcendre, o.n
prend un jonc qui eft une. efpèce de fonde,; dont .
les plombiers fe: fervent pour les.perits engorge-
mens : elle eft tortillée comme un ferpent ;i elle
a environ douze pieds, .de long : on nomme le bois
dont-elle eft , jé ou rdtin :: il nous'vient dé la
Chine, eù il croît en'forme d’arbriiTean ; c’eft le
même -bois que celui dont on fait les cliaifes de
canne.
On fait entrer ce jonc dans le tuyau , en le dé*
tordant; jufqu’à ce. qu’on ait rencontré çe qui fait
" l’engorgement; c’éft toujours par le bas du tuyau
qu’oiv Commence l’opération y impaire e! ‘quHi eft plus
aifé' de faire fortir les. ordures par l’endi'ôît où elles
font facilement entrées : un ouvrier va au hàût du
tuyau recevoir le fond.. "
Arts 6? Métiers. Tcm. VI.
Sï> le tuyau ftoit gioe &; extrêmement engorgé,
& que cette promut te fonde ne/fftt, pas ,.
;il, faudrait en empjoyqr une. plus farte,.,
I C’eft un morceau de plomb affelz long pouf qu il'
foit pefant, & menu.pour qu’il .entre inipux dans
jle tuyau il' eft attaché à une corde : on' le fait
|entrer par .le .haut du tuyau, & le laiffimt tomber
! avec vîtelle, il erhportp :lés ordures qui. forment^
’ rengorgèrent; pour célà-, on le relève & on le fait
tomber à plùfîéürs rèprifes,.
Si cette fonde de plomb 11e pouvoit détruire
l ’en go r g ë ili en t , on; pourroit eu employer une qui ,
au bas dü plomb , 'adroit un morc'eau de fer quarre,
pointu & acéré, qui d'ébôrd,croit le plomb.de fix.
. polices : cette pointe pourroit brifer, des platras que
le plomb ne feroit qu-entaffer.
Si l’engorgement étoit peu. éloigné du bout d en
haut du tuyau', on pourroit lé détruire avec un barreau
de fér terminé en pointe qùarreê, qu’on fe-
;; roit agir comme un pilon.
; Enfin fi 1’éngorgement étoit formé par une pierre
! fort dure , St qu’aucun des moyens que nous venons
de rapporter ne pût réuffir , il faudroit s al-
| fure.r précifément- du lieu de. l ’engorgement pour
crever ié tuyau, retirer ce qui fait l ’embarras, &r
réparer le tuyau par un noeud de foudure , ou une
pièce de plomb; que l ’on-fouderoit.
Des couvertures.
On entend par couverture un entablement qu’on
’ pofe fur la partië fupérieure de quatre murs, qu’on .
= recouvre enfuite ,. foit en plomb , foit en ar-
; dôifés.
Dans le mot de couverture , on peut compren-
; dre lés toits ordinaires des maifons , les terraffes , '
les lucarnes, les oeils-de-boeuf, les p a v illo n s le s
| combles au les dômes des églifes , enfin les clo-
| ç hexsi»
Notre deftein eft de parier de tous ces objets en
particulier , pour en détailler les différens ouvrages.
Nous en excepterons les toits ordinaires des mai-
fons, où- il n’entre de plomb que quelques chaî-
neaux, gouttières, noués, &c. parce qu’il feroit
inutile de répéter ce * que nous en avons déjà dit.
Des combles.
On entend par le mot comble, un toit qui ,
élevé fur deux faces parallèles, fe termine par un
angle aigu-, & jette l’eau de deux cotés différens
dans des gargouilles qui en couronnent le pied ,
& qui la rendent enfuite dans des tuyaux de defcente
ou gouttières faillantes;
Ges fortes de.1 couvertures ne font employées ordinairement
que dans les édifices d’églifes,
h-l*k