
cette glace plus foible, cede aux efforts de l’eau
qui , dans Ces cas, veut occuper un efpace plus
grand.
Cette glace fupérieure- étant contrainte de s’élever
, & fe trouvant reflerrée de plus en plus jufqu’au
haut des fontaines, dont le col eff fouvent rétréci à
cet endroit de plus de moitié de leur ventre, la rupture
doit néceflairement s’enfuivre ; fî cette rupture
n’arrive p'as toujours conflamment, c’eft que
la croûte fupérieure de la glace eft alors affez foible
pour fe rompre elle-même , & céder à la glace qui
fe forme plus bas. La place que celle- ci lui demande,
ou pour nous fervir du langage des phy-
fîciéns, l ’air qui le dégage de l ’eau à mefure qu’elle
tourne en glace, trouve commodément à s’échapper
dans l’atmofphère fans occafionaer la rupture du
vaifleau , parce que la glace fupérieure en fe brifant
lui donne la liberté qu’il exige par la raréfaction qu’il
acquiert.
Lut pour boucher 1er fontaines de grès ou de
terre cuite. '
_ 11 faut prendre une livre de réfine, autant de
cire, quatre onces de foufre ; mettre le tout dans
un pot net, on y mêlera du gypfe pulvérifé,
on donnera à cette compofïtion lepaifleur né-
ceffàire.
F u m é e d e s l a m p e ; .
•Pour empêcher que la fumée des lampes, chandelles,
&c. n’incommode dans les appartemens ,
il fufîit de fufpendre au-deflus de la lumière, &
allez élevée pour ne pouvoir être brûlée, une éponge
qu’on aura d’abord trempée dans l’eau, & enfuite
prelfée, de manière qu’elle nefoit qu’humide.
Moyen d‘empêcher l'huile de fumer«
D’après ces principes inconteffables , il nous pa-
roît que celui qui fabrique ces fontaines, devroit
en augmenter peu-à-peu le diamètre à mefure qu’il
les façonne du bas en haut. Cette augmentation,
ÿrelqu infenfible, donnera par fuppofîtion une ouverture
de quinze pouces à un vaiifeau de quarante-
cinq pouces de hauteur , dont lë fond pourra avoir
onze à douze pouces de diamètre dans fon repos.
Cette obfervation (impie, (î elle produit quel-
qu’effet, pourra achever d’extirper l ’ufege des fontaines
de cuivre;-car on allégué ënvain qu’on les
fait étamer. Les robinets ne le font pas ; & , d’ailleurs
, qu’eft-ce qu’étamer ? C’eft appliquer une légère
couche d’étain fur un autre métal, qui n’en eft
cuivre fans étamage.
La précaution d’étamer eft encore plus infuffi-
fànte lorfque le vaiifeau a l’action du feu à fôutenir,
aînfî que celle des differentes mixtes dans les' opérations
relatives à la préparation des aliments. En
fuppofant même ( ce qui n’eft point ) , que nos caf-
ferolles, chaudières, &c. foient parfaitement ita-
mées , la chymie nous apprend que les acidés des
végétaux agilfent puiffàmmenc fur le plomb ; que le
plomb en dilfolution eft un poifon , & que l’étain
contient beaucoup d’arfenic. Or l’étamage ne peut
être fait qu’avec de l’étain pur, ou au moins avec
un alliage de plomb & d’étain.
Il réfulte de ces réflexions fondées fur l’obferva- ;
tion & fur l’expérience que dans aucun cas, & quel- !
ques précautions que l’on prenne, le cuivre n’eft
d’un ufage sûr, & qu’il y. a de la folie, ou tout au
moins de^ l’imprudence, à s’en fervir fous quelque
forme qu’il paroilfe.
Perfonne n’ignore combien l’iifage de l’huile eft
. préférable pour les gens d’étude à celui de la chandelle
, & même de la bougie : cependant l’huile
ordinaire n’eft pas fans inconvéniens : elle exhale
des vapeurs défàgréàbïes & nuifîbles. On peut y
remédier de la manière fuivante.
On met dans un vafe de terre de l’eau de puits
& de fontaine , en obfervant qu’il n’y ait qu’autant
d’eau & de fel qu’il en faut pour que le fel fe dif-
folve, fans que l ’eau paroiffe changée. On trempe
dans cette eau falée une mêchè, que l’on laifle fé-
cher, avant que de la placer dans la lampe. On verle
enfuite, dans une bouteille, égale quantité d’huile 8c de cette eau, & on laifle repofer ce mélange.
Cela fait, on peut en verfer dans la lampe ; il
donnera beaucoup de clarté , fans fumée & fans
odeur. Il eft à remarquer que par cette- méthode on
corifume beaucoup moins d’huile. Toutes les huiles,
propres à éclairer, font fufceptibles de ce corredif.
G A L O N S.
L ’éclat des galons , & celui des étoffes ou il entre
de 1 or & de l’argent font fujets à être ternis, ou par
la longueur du temps , ou par- de mauvais air , tel
que celui des latrines qui, comme l’on fait, noircit
l’or & l’argent par fes vapeurs phlogiftiques ; celui
de la mer eft fingulièrëment pernicieux aux étoffes
d’or & d’argent. M. Baumé a aufli reconnu que là
décodion des plantes anti-fcorbutiques noircit l’argent’comme
les matières phlogiftiques. -- •
.11 s’étoit établi une manufadure de galons faux
tres-beaux, qui n’étoit que du cuivre doré: ces galons
etoient. néoeflàirement encore chers, puif-
qu’ils etoient recouverts d’or. Il vient de s’établir
une nouvelle fabrique de galons d’une eompofltloH.
particulière qîti imite très-bien l’or. Cette composition
métallique eft fi malléable, que le galon qui
en eft fabriqué eft aufli doux que le galon fin. Ce
nouveau galon ne change point de couleur', a le
brillant & l ’éclat de l ’or ; il n’eft point plus fujet à fe
noircir par les mauvaifes exhalaifons que les galons
d’or fin ; a-t-il perdu fon brillant, on le lui rend
en le frottant avec une peau de chamois, & eft
d’un prix très- modique.
Manière de nettoyer les galons d'or & d3argent.
Au refte, pour faite revivre les paflements d’or 8c d’argent, il faut prendre le fiel d’un brochet 8c
celui d’un boeuf, les bien mélanger erifemble dans
de l’eau claire ; en frottant l’or 8c l’argent, on le
verra changer de couleur.
On recommande aufli de faire griller de la mie de
pain, de la mettre bien chaude dans une ferviette
avec le galon , 8c de remuer ainfi le galon, & de le
frotter : c’eft une opération qu’il faut répéter jufqu’à
ce que le galon foit propre.
S ’agitril de laver un ouvrage d’or ou de foie fur
toile ; ou fur quel qu’étoffe que ce foit, & le remettre
à neuf? Il faut prendre une livre d’amer de
boeuf, miel & favon, de chacun tro’s onces, poudre
d’iris de Florence environ trois onces ; bien mêler
le tout dans un vaiffeaù de verre, “jufqu’à ce que le
tout foit en pâte, & l’expofer au foleil pendant dix
jours; enfuite faire une décodion de fon, & la pafler
au clair. Après cela, enduifèz de votre pâte amère
les endroits que .vous vouiez nettoyer, & lavez en-
fuite de votre eau de fon, jufqu’a ce que l’eau ne
fe teigne plus : alors il faut efliiyer avec un linge
blanc les endroits que vous aurez lavés , & les envelopper
après d’un linge blanc , le faire fécher au
foleil; enfuite mettez a la preffe, & faites luftrer;
vos ouvrages feront comme neufs.
Comme les înftruments & les ornements d’or pur
ne font fujets qu’à être falis.par la (impie adhéfion
des fubftances étrangères, on peut leur .rendre toute
leur-beauté fans faire aucun tort au métal, & fans
rien enlever de fa (urfacé, quelque délicatement
qu’ils foientfigurés & travaillés, & quelque minces
& délicats qu’ils foient, .au moyen de certaines
liqueurs qui diflolvent la faleté adhérente à l’o r ,
comme unefohition de favon, une folution de fels
alkalis fixes, ou de leflive alkalîne, des efprits al-
kalis volatils & de l ’efprit-de-vin redifîé.
Quand on fe fert de liqueurs alkalines, il eft né-
cefîaire de prendre quelques précautions par rapport
aux vaiffeaux , ceux qui font faits de certains;
métaux en étant corrodés dans de certaines circonf-
tances jufqu’au point de décolorer confidérable-
ment l’or. Ainfi une tabatière dorée qu’on fait
bouillir avec de la leflive des faifeurs de favon dans
un pot d’étam, deviendront bientôt d'une mauvaife
couleur, & à la longue paroîtroit blanche par-tout
comme fi elle eût été étamée.
Certains morceaux d’or au titre, traités de la
même façon éprouveroient le même changement’; 8c en efiayant les efprits alkalis volatils préparés
avec l ’eau de chaux, le même effet fe produit
encore plus promptement; en faifant bouillir les
pièces ainfi blanchi,es avec quelques-unes de la
même efpèce de liqueurs alkalines dans un vaiP
feau de cuivre , toute l’enveloppe étrangère dif-
paroît, & l’or reprend fa couleur naturelle.
Il ne faut point du tout fe fervir des liqueurs
alkalines fous quelque forme que ce foit pour net*-
toyer fes galons, les broderies, ni le fil d’or tiffû
avec la foie ; car tandis qu’elles nettoient l’or, elles
corrodent la foie, & en changent & mangent la
couleur.
Le favon altère aufli les nuances, & même les
efpèces de certaines couleurs ; on peut fe fervir de
l’efprit-de-vin fans aucun danger.
Uii riche brocard, à fleurs brochées de bien des
couleurs différentes, avoit été (ali 8c terni_ d’une
manière défagréable ; on a fait revivre parfaitement
le luftre de l’or en j e frottant avec une vergette
douce trempée dans dé'Tefprit-de-vin chaud : quelques
unes des couleurs de la foie qui avoient été
pareillement falies, redevinrent en même temps
extrêmement vives & brillantes. IVfais quoique l’efprit
de-vin foit la matière la plus innocènte que l’on
puiffe employer, il ne convient pas également dans
tous les cas. , .
La couverture d’or peut fe trouver ufée dans
quelques parties, ou le métal inférieur, avec lequel
il a été allié par fraude, peut être corrodé par l’air,
de façon à laifler les particules d’or défunies, tandis
que l ’argent qui eft deflous, ayant été terni, & ayant
contradé une faliffiire de couleur jaune, peut perpétuer
une couleur pafîable autour. Dans ce cas., il
eft apparent que d’écarter la faliffiire, ce feroit faire
tort à la couleur, & rendre le galon ou la broderie
moins reffemblants à l’or qu’ils ne l’étoient auparavant.
Une pièce de vieux galon d’or falie, & nettoyée
dans i’efprit-de-vi», s’eft trouvée privée, en
perdant fa faleté, de la plus grande partie de fa
couleur d’or, & ne paroiffbit prefque plus alors que
comme un galon d’argent.
G o m m e é l a s t i q u e .
Procédé pour dijfoudre la gomme êlaflique j publié
par M. Faujas de Saint - Fond.
Prenez une livre d’efprit de térébenthine, une
livre de gomme êlaflique, coupée en très-petits
morceaux avec des cifeaux : verfez l’efprit de térébenthine
dans un ffiatras à long col, que vous placerez
fur un bain de fable chaud j jetiez la gomnoee.