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M o y en deUijiingiier les pierres orientâtes de celles
qui ne le fo n t p a s ,, „
Les expériences 'de M. Briflbn fur les pierres '
prccieufes, lui ont donné lieu de reconnoître un
caraâere qui fèrt a diftinguer les pierres orientales -,
d’avec,celle?, qui ne le font pas; c’eft la double »1
refraéfciori jointe à. la .pefànteur Ipécifique. *
Qu’on regarde un objet un peu éloigné au -travers
de 1 angle d’une pierre ; fi .par une feule face
de cette pierre on voit une double image po,ur cet
objet, elle n’eft Virement pas orientale; ce pour-
roit être un fpath fluor, ou un verre fa&icè. Mais
fôn défaut de dureté le fera connoître fur le champ ;
car on pourra le rayer avec,la pointe, d’pn couteau,
ce qu on ne pourrôit faire,.a une pierre orientale ;
enfuite la couleur déterminera Ion efpèce.
11 eft bien vrai qu’il y à des diamans colofçs ;
mais la différence dé leur pefànteur fpécifique avec
celle des ‘ autres pierres orientales eft fi marquée ,
qu’on ne peut pas s’y -»méprendre.
La..plus légère de toutes les pierres orientales
efl le diamant, & la.réfraétion le fera diftinguer
•qui. auro.ient'la même couleur que
lu i , & qui ne feroiënt pas orientales : la pefànteur
fpecifique ne fuffiroit pas poiir cela ; car il y a des
pierres colorées- qui ont une pefànteur, à peu de
choie ;pres'yégale à celle des diamans colorés.
Tels (ont le diamant couleur de rofê & le rubis
du Bréfil, le diamant jaune & la topaze du Bréfii ,
le diamant bleu & le béryl. Mais tous ces diamans
ne caufent à la lumière qu’une (èule réfraction, &
ces autres pierres lui en caufent deux : il fera donc
par la bien aifé de les conpojtre.
Formation des qcçidens & herborifations dans des
pierres.
M. Daubenton a.ohfervé les çaufes fuivantes des
accidens qui Ce voient fur diverfes pierres , foit
tranfparentes luit opaques, & qui les font nommer
pierres herborifées, parce qu’on y croit voir des
iantes, ou des parties de plantés.
Dans quelques-unes de ces pierres, & (péciale-
rnent les agates, il a trouvé des plantes aflèz dif-
tinéfes pour en faire connoître le genre , & il y a
obfervé neuf efpèces de plantes connues.
Une autre efpece de ces accidens eft due à une
mine de fer dépcfée dans la pierre, & dont les
grains forment des ramifications; ç’eft fur-tout dans
des pierres calcaires & des marbres qu’on en vo it
de cette efpècë ; enfin on voit jdans lp cryftal de
rodie & le quartz fpécialement, des accidens formes
par de petits^ efpaces reftés vuides au milieu
des pierres ; ce qui en trouble la tranfparence.
Les fcbiftes ».donf l’ardoifè eft une efpècç, of-
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ffent beaucoup de vraies herborifàtions, c'efi-à-
dtrede vraies empreintes des plantes, dont M.Daubenton
a pu diftinguer dix efpèces.
Procédé pou r fa ir e des pierres fines , aujfi blanches
& prefque auflt dures que le diamant, \
Prenez égale partie de limaille de fe f, de fuie
de cheminee ;■ ( celle de cuifine eft la meilleure)
de marbre; blanc réduit en poudre très-fine , mêlés
. enfemble.
Ayez des pierres de hyacinte ou jacinthe^ que les
épiciers pu autres vendent à la livre, & qui eft une
pierre d un rouge tres-foncé & reflemblante au grenat.
Çhoififlèz les plus grofles & les plus tranfparentes.
Prenez un petit creufet.
Mettez un lit de cette poudre, épais du petit
doigt, puis un lit de ces pierres de hyacinthes , de
pareille cpàiflëur ; puis un pareil lit de cette' poudre
, puis un lit pareil de ces pierres, & par-deflus
un lit de cette poudre, & fûcceflïvement un lit de
p l ’un & de l ’autre , jufques en haut du creuCèt; en-
j Sue le dernier lit foit de cette poudre. Allumez
: bien du charbon. Mettez le creufet au milieu &
des charbons ardens par-deffus, qu’on ne voie plus
ile creufet. r
Entretenez le feu ardent pendant quatre heures.
Retirez votre creufet ; laiflèz-le refroidir, fans rien,
déranger, jufqu’au lendemain.; vous trouverez toutes
ces pierres blanches & dures comme le diamant.
Faites tailler ces pierres par le lapidaire , comme
le diamant. Elles en ont la dureté & l’éclat. Elles
\ font plus belles que le faghir., & beaucoup plus du -
res ^ éclatantes que cp que lps bijoutiers
appellent jargon.
O n en fait des bagues, des entourages , des
chaînes démontré, des boucles d’oreille, & cela
joue la pierre fine.
Procédé pou r fa ir e les pierres gravées faU ic e s ,
Prenez du blanc de Paris , que vous humeâerez
deau, & pétrirez pour en former une pâçe de la,
confîftance de mie de pain fraîche.
Empliflez de cette pâte un anneau de fer de deux
ou trois lignes d’épaifîëur, & du diamètre de la
pierre^ que vous^ voulez mouler. Mettez au - deflus;
du plâtre une légère couche dé tripoli, bien por-
phyrjfé & tamifé.
Appliquez fur cé mélange la pierre que vou$
defirez mouler; appuyez-l’y fortement avec le pouce,
ou mieux encore en frappant deflus ayec un man-..
che den^rteau, ou autre outil femblable,
Il eft efientiel-dç fbulever un peu, tout de fuite,
la pierre par un coin , avec la pointe d’une aiguille
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enchâïïee dans un petit manche de bois ; & , apres
1’ayoir laiflee encore un inftant, vous la ferez fauter
totalement de deflus fon empreinte avec ] la
. pointe de l ’aiguille, ou en renverfànt brufquement
le moule.
Il faut beaucoup d’ufàge & d’adrefîe peur bien
faire cette dernière opération.
Si la pièce ne refte pas aflez long-temps, fur le
moule, & qu’on .vienne à l’en jdétacher avant que
l’humidité de la pâte du blanc ait atteint la fùr-
face du tripoli, le renverfement-de la pierre cau-
fera du dérangement dans l’empreinte.
Si la pierre refte trop long-temps fur le moule ,
après , avoir appuyé deflus , l'humidité de la .pâte
gagne tout-à-coup le creux de la gravure, dans
lequel il refte ’infailliblement du tripoli.
Il faut, pour réufîîr , que le renverfement de la
pierre fe fafle dans le moment où l’humidité de là
pâte a atteint la fûrface du tripoli, qui touche à
toute la furface de la gravure qu’on veut mouler.
Si l’on ne fàifît pas ce moment, on manque une
infinité d’empreintes ; il y a même des pierres que j
la profondeur de la gravure rend fi difficiles à cet
égard , qu’on eft obligé, après les avoir imprimées
fur le tripoli, de les laifler en cet état jufqu’à ce
que le tout foit parfaitement fec, avant que de tenter
de' les fcparer du moule.
Quoique cette pratique foit plus-sûre, elle ne
î laifle pas l’empreinte auflj parfaite que l’autre, quand
elle eft bien exécutée. '
Le renverfement de la pierre étant fait-, iffaut
en confidérer attentivement la gravure, pour voir
s’il n’y feroit pas refte quelques parties de tripoli;
dans lequel cas, eommq cqs parties manqueroient
à l’empreinte , il faut recommencer ropér-ation.
Lorfquel’on eft en content, onia met fécher ; &
quand elle eft parfaitement sèche, on peut avec
un canif égaliferun peu le "tripoli qui débordeTern- '
preinte , en prenant bien garde qu’ii n’en tombe pas :
fur le milieu.
Quand on fera aflnré qu’elle eft bien faite , A
le moule bien fec , on choifira le morceau de verre
fur lequel on veurla tirer : plus lès verres feront
durs à fondre, plus le poli de l’empreinte fera
beau.
On taillera le morceau de verre de la grandeur
convenable, en l’égrugeant avec de petites pinces , î
Si: on le pofera fur le moule; enforte que le verre
ne touche en aucun endroit la figure imprimée, qu’il
pourroit gâter par fon poids.
On portera alors le moule fous une moufle dans
le fourneau à émailler , obfervant de le .chauffer ■
un peu à fon entrée , avant de l ’introduire tout-
à-jÉait*
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En obfervant le verre fous la moufle ; lorfqu^I
paroîtra luifant, & que fes angles" commenceront à
s’emoufler, on retirera d’une main, avec des pincettes,
la plaque de tôle avec le moule; & avec
l’autre main, lur le bord même du fourneau , fans
perdre de temps, on preflera fortement le verre avec
un morceau de fer plat que l’on aura tenu chaud.
L ’impreflion étant finie, on laiflerà le tout à
l ’entrée du foùrneau , afin que le verre refroidifie
; par degrés , fans quoi il feroit fujet à fe cafter.
Procédés pour imiter les pierres précieufes , par M ,
le marquis de BulLion,
La bafe de ces pierres eft I„e fable, la potafle,
le crifM de roche , le borax calciné, len itré ;la
chaux rouge de plomb ou minium , les chaux métalliques
, l’or divifé en poudre fine pour colorer
ces pierres en rouge de plufiëurs nuances.
Le cuivre pour colorer en vert d’éméraude, le
cobqlt poiir le bleu & le fâphir, la manganèze
pour le violet de l’améthifte.
Le verre d’antimoirië jbôurle jaune, la chaux dé
plomb donne aufli du jaune , ‘ le verre d’arfénic
&.les; p|. d’animaux calcinés à. blanc pour l ’ézâaÜ
blanc & l ’opale.
L ’art de la verrerie donné utre très-grande quantité
de procédés pouf imiter les pierres prêéieufêsi
je les ai tous exécutés, en petit, aucun, ne m’a
réufli.
Les compbfitionÿrne font pas “aflez' fonaahtes pour
les petits fourneau^; dé nô‘s “lâbdratoirës;: peut-être'
réufliroiënt-ils en'grand' dans dp grands fbiîrhéaux
de “ verrerie'; je n’ai pàS été à portée" dé les - èflaÿer.
J’écris pour les amateurs ou pour les particuliers
qui voudront en faire- un petit commerce.
Mes'pierres font très-brillantes, & mes Compcf-
fitions immanquables. Si l’on fuit de point en point
mes procédés, on eft sûr de réuffir;
Compoftlon pou r préparer le flint-glaff, ou le diamant
blanc.
J’ai remarqué que te fablon de Fontainebleau , &
celuid’Etampes, mêlés à parties égales, fondoient
beaucoup mieux , & donnoi-ent un criftal plus éclatant,
que dorique l’on employait lun dés deux'feulement.
En général tout fable très-blanc peut fervi
faire ce xriftal.
Sable de Fontainebleau. . 5> onces»
Sablé d’étampes. - . . 5> onces.
Minium. . . . .
P o t a f l e . ........................... . . 9 onces.
Nitre . . . . ..