
On a du nerf pris entre le jarret & le pied de
derrière du boeuf, & réduit efi filaffe : on l’étend
à égale épaifleur ; on l’enduit tout de faite de colle
forte , & on paffe deffus le^tout la liflette , petit
outil d’os mince, plat & arrondi par les. bouts.
On laiffe fécher quand le nerf eft fe c , on
prend, pour ainfî dire, la mefiire de l’étançon ,
en taillant deffus du papier, pour en fuite, fur ce
papier, couper le parchemin, au bout large duquel
on laiffera une longueur de demi-pouce de
plus , qui fe rabattra fur l’épaifleur de l’étançon en
. dedans de la raquette quand on collera. .
Il faut tailler ainfî,deux pièces de parchemin,
pour un étançon , une de chaque côté. Ces pièces
collées ne paneront pas la nervure.
Quand on veut pofer le parchemin , on commence
par étendre de la colle-forte ; on applique
tout de fuite le parchemin que l’on unit bien partout
avec la liflette.
Quand il eft bien collé, on découpe avec des
cifèaux la longueur de demi-pouce qui' dépaffe ,
dont nous-venons de parler, de la façon dont fe
découpe le haut du ruban , pour l’empêcher de
s’ éfiler.
On enduit de colle l’épaiffeur du deflus de l'é-
tançon-, on y applique ce furplus] découpé , qu’on
unit de même avec la liflette.
On fait les mêmes opérations de l ’autre cote :
alors l’étançon a fa dernière façon; il ne s’agit, plus
que de corder la raquette.
Corder une raquette , c’eft remplir de mailles’'
quarrées tout le vuide de fâ tête : on n’y emploie
que de la corde à boyau de deux groffeurs différentes.
Celle qu’on emploie pour les montans ( on ap-:
pelle ainfî les rangs qui vont de haut en bas), fera
de la groffeur dune ficelle ordinaire ; & celle qui
doit faire les travers ( c’eft ainfî qu’on nomme les
rangs qui croifent lés montans ) y doit être de la
moitié moins groffe.
Il faut, pour corder une raquette de paume ordinaire
, quatre aunes & demie de groffe corde , &
neuf aunes de petite.
Tous les trous faits autour de la raquette , fervent
à paller ces cordes, d .abord les montans, en-
fuite les travers ; les montans feront au nombre de
18 , & les travers -p. où $3. \
Pour fe préparer à corder, on commence par enfoncer
en tournant un petit poinçon rond & poli
on la plie en deux ; on fait paffer le pli dans un I
crochet attaché à la muraille ; on la tire avec force I
pour l’alonger &Pégalifer ; on la frotte en même-tems I
de favon , afin de là rendre plus coulante lorfqu’elle I
paffera dans les trous ; enfin on commence à corder I
par les montans.
Pour cet effet, on paffe de dehors en dedans les I
deux bouts de la corde dans les deux trous du mi- I
lieu du haut de la tête, d’où on les conduit de I
dedans en dehors dans les deux trous du milieu I
de l’étançon qui fortent au bas du- collet.
On les enfile enfuite dans les trous voifîns, tant I
en bas qu’en haut, tendant toujours le plus qu’on I
peut, jufqu’à ce que les dix-huit montans foi eut I
paffés; & pour les faire roidir davantage, on paffe I
aux fèize trous d’en bas , fous le montant exterieu- I
rement contre le bois, quand on le fait fortir d un I
trou pour entrer dans l ’autre, deux petits bouts de I
' cordé à boyau , qu’on place fous le montant même, I
air milieu de l’intervalle qu’il parcourt entre le trou I
dont il fort & celui où il entre.
dans tous les trous, pour les adoucir & les rendre
plus coulans. Il faut fe feryir de deux poinçons,.
un plus gros pour les grands,trous, l-
Enfuite. on prend la corde deftinée aux montans
Quant aux trous d’en haut, on loge la corde à I
mefiire dans les rainures 1 de communication d un I
trou à l’autre , qu’on a précédemment faites avec
la gouge.
Quand tout eft paffe, on fait un noeud pour ar-
; rêter ; s’étant enfuite aflis, on.pofele manche de
la raquette dans quelque enfoncement à une muraille
, ou ailleurs ; & appuyant la tête debout con-*
tre fon ventre, on tire d’une main par le milieu
& en élevant, & le plus fort qu’on peut, le montant
qui, dans cette fîtuàtion, fe trouve le plus
bas, celui'd’enfuite de l ’aütre main, & tous fuc-
cefîivement l’un après l’autre. Cette force alonge
& tend la corde de plus en plus.
On recommence cette manoeuvre à plufîeurs re- |
prîtes , jufqu’à ce qu’on. fente que tous les montans
fout-tendus bien ferme ; & comme cette forte ten-
fîon tire à elle le haut & le bas , elle fait écarter
les côtés-,- & rend la raquette plus courte & plus
large qu’elle ne doit être. On la met dans la
preffe, dont l’ effet eft de rapprocher les jambes;
& afin d’empêcher que la raquette étant hors de
preffe ne reprenne le même p li, on fait entrer a
force un ou deux billards, qui roidiffent fur fa longueur.
Le billard eft une tringle de fer de onze pouces
de long, terminée en crochet par un bout, &
par l’autre en une vis. L ’écrou qui tourne deflus,
a deux branches , dont chacune fait l’effet d’un autre
crochet, qu’on peut avancer ou reculer plus
çù moins. |
Le billard étant pofé -, on ôte la raquette de la
preffe , & on fe prépare à corder les travers.
Pour cet effet , après avoir tiré & favonne ,1a
corde de travers , comme il à été fait à celle des
montans »
Jnontans on en paffe tit trou du haut d’unue nd ebso ujat mdbaenss ;l eo np retmireie rp paer-- ddeed amnos nltaa ncso redne mjuoïqnitla’àn sl a; mono itliuéi ; f&ai tp foauirre lau np atloiuerr
d&e ddee ftoluuss elnes daeufftroeuss ;a uotno upra rdvuie pnrte aminielir j,u fqduu aleuc.porned- Lier petit trou de l’autre jambe , on paffe au tra- ï r . ____ n n n r TrïlVA lin
| Cette moitié de Corde doit faire huit travers ;
[[hono rps ren&d oenn fluai tde elf’eaeuntrdé dmanosi tlieé nqeuuiv eifètm reef ttéreo ue n; edlele-
t[dreoi tC foaridree efne pfte raau tdroeus zera nagus - ddee fftoruasv edress, fuenpet adue
Kiersi;
[Kre mVaoriqcuie rd éqjuàe v tionugst -lfeesp ttr atrvaevresr sq u’ofnu rv iqeunoti diel feafitr eà, ifqeu ’caoum cmonetnrcaeirnet opnar cloem hmauetn c&e fài nliefsf entitr eern pboausr , le&s treenflder een cpoarr e luen b vausi,d e& f aonns tfrianvite rpsa. rO len hvaau etx ,p lioqùu eirl
Kout ceçi.
I Tirer les travers , c’eft les tendre. Pour cet.ef-
[fet, on prend un poinçon qu’on paffe fous; chaque
maille ; on la fàifît entre le poinçon & le pouce' ;
l& tirant à fo i, la'horde ferre le’ montant & s’allonge.
P-1 On tire ainfî par trois fois maille à riiâîile tous
[les travers, commençant par le dernier rang, c’eft-
ià-dire, le plus proche de l’étançon , & \ finiffant
[en haut au premier rang , par lequel on a commencé.
1 Cette forte tenfîon alonge affez les bouts de
[corde pour fournir à faire les cinq- ou fîx travers
[qui doivent achever de remplir le haut de la ra-
Ijuette/ .
g Ces cinq travers paffés, tirés & arrêtés.par un
„noeud, çomplèttent le nombre de trente-deux tra-.
[vers, qui doivent barrer toute la raquette.
A l’égard du doublement des dix bu douze montans
, on fe fert de bouts de corde a travers.
On commence par faire un noeud à une extre-»
mité , dans lequel* on enferme une petite portion,
de corde de montans ; on paffe l’autre extrémité
dans le trou dii montant qu’on va doubler.
Le noeud qui contient la portion de corde,
forme une groffeur qui s’arrête dans le trou.
Alors ayant la raquette du côté des noeuds, &
prenant l ’extrémité qu’on1 a paffée , on la plonge
de deffus en deffous, dans la première maille à
droite du montant ; on la ramène de deffous en
deflus par la première maiile à gauche ; on la replonge
dans la fécondé maille du même côté, &
on la ramène par la première maille à droite , dans
laquelle on l’avoit fait entrer en commençànt. On
tire à foi le bout.
Tous ces tours fe ferrent, & font une efpèce de
noeud joignant celui du travers.
On repart de ce noeud pour en faire un pareil
au travers du deffous;, de là un autré , &c. jufqu’à
ce qu’on en ait fait cinq ou fî'x au mênie
| montant; après quoi on coupe le reftant du bout.
C ’eft ainfî qu’on double les dix ou douze mon-
; tans le long der-Ja tête, & la raquette eft entiére-
; ment cordée.
On finit par envelopper le manche aux deux
' tiers de fa longueur. par plufîeurs tours de peau de
mouton blanche, qu’on arrête en haut & en bas
avec des broquettes.
On~la remet un monient dans la preffe pour y
• pofer un billard ou deux, afin qu’elle fe maintienne
; dans fa forme.
Puis ayant ôté les billards , on la lie du haut
j en bas eh bandoulière de gauche à droite avec une
[ corde à boyau.
Pour la meme rai fon , on la laiflè ainfî bridée
jüfqu’à ce qu’on veuille s’en tervir.
; Il ne s’agit plus que d’égaliter les mailles quar
Irément, & de doubler enfuite dix ou douze mon-
|t.ans de la tête à leur origine pour les aflùrer, en
les empêchant dé vaciller dans leurs trous.
I La première de ces deux opérations, qui confiée
à égal-ifer les mailles'en rangeant les travers en
[lignes droites * de façon "qu’avec les montans ils
[repréfentent dès mailles régulières , s’exécute
[ainfî:
D e L A B A L L E.
r Les matériaux qui fervent à la confîrudion de
la balle, font des chiffons ou recoupes d’étoffes des
laine, comme drap , ferge, &c. de la ficelle faite
exprès, très-peu torte, que les cordiers nomment,
ficelle à balles, du giros drap blanc neuf. •
Les inftrumens qu’on emploie , font la boîte à
, balles, le bilboquet, le moule à balles.
On prend le poinçon double , c’eft-à-dire, qui
fait la fourche; avec cette fourche , on embraffe
ün montant quelconque; & en pouffant en avant
ou eh arrière le nefeud du travers qu’on veut ali-
cgner, on le. fait couler à î’ëndroit où il doit
i relier.
Arts & Métiers. Tom, VT7
Les balles de paume font les inftrumens de ce
jeu les plus indi'fp.eniables. Voici .comme e-les
fe conftruifent :
, -Comme les lanières de chiffons qu’on a du préparer
en les taillant à un demi-pouce, ou à trois