
tement, 5t n’eff plus propre'-à -la tefplration , Tde
forte- qu'il faut nécefîairemhnt remonter' c'ètte- machine
, pour renofiveller l 5air, 'le f plongeur ne pouvant
a ailleurs refter prefqu’emièrement- -couvert
d’ç.au,^ .
Pour remédier à ces défauts de la cloche du plongeur,
'M,Ha//ey a trouvé des moyens non-feulement
de renouvellet Pair de le rafraîchir de tèms
en tenisj; mais encore d’empêcher que l ’eau n’ëntre
dans: ia-cloche à. quelque »profondeur qu’on la faffë
defcendre : Voilà comme il s’y [prit.
. Il fit faire’ une cloche de ’ bois d’environ 6o
pieds cubiques dans f à . concavité. Cette cloche de
plongeur étoit revêtue en dehors d’une allez grande
quantité de plomb-1, peur qu’elle pût s’enfoncer
vuide datrsT’eau ; & ii mit 'au bas une- plus grande
quantité de plomb , pour qu’elle-ne put defcëii-
dre ,qu,e perpendiç.ulairenrent ; ap, haut il y avoit
un vçrre..ppurtdonner du. jour dans l’intérieur delà
cloché ,. avec un petit ,-robinet pour _ laiffer. fortir .
l ’air chaud : & au bas * environ" une toife au-deffous
de la cloche -, il y avoit un plateau attaché à la
cloche, meme par trois cordes qu’il avoit chargé
d’un, poids de cent livrés pour le tenir ferme.
Pour fournir l’air nécéflaire -'à cette cloche lorfi
qu’elle* fût dans'Peau , ' il -fe ifeîvit de detfx barils
garnis 'de plomb , de manière qu’ils pouvaient
defcendre vuides : au fond de chacun il y avoit un
bondon pour lailTer entrer l’eau , lorfqn’ilsdefçen-
doient, &• pour la lailTer fortir lorfqu’il les avoit
retirés.. Au haut de ces barrils il y avoit un autre
trou auquel, étoit attaché ..ün. tuyau de cuir allez
long pour pendre au - deffous du bondon , étant
abaiffé par un poids-qu’on y attachoit ; enloî-te que
Pair àfméfure que l’eau entroit étant pouffé’ dany
v îa partie fupériëiire àü barri! , nepoüvoit, lorfque
te barri! defeendoit, s'échapper par7 le haut du
tuyau , . à '-moins que ' l’extrémité qui pendait' en
bas ne fut relevée. /
Ces barrils, pleins d’air étoient attachés à des
cordages, pour,!,es. faire.monter& defcendre alternativement
, comme deux féaux ; de .petites . cordes
attachées au bord, de la corde fervoient'à les diri-.
ger dans-leur defeente , de, manière qu’ils fe ; pré-
ièntoieht fous-la m^in du plongeur, qui fe mpttoit
nfur le plateau pour les recevoir , &,qui relevoit les '
extrémités des tuyaux ; alors tout l’air renfermé
dans la partie fupérieure. des barrils s’élançoit avec
violence dans la cloche , & étoit remplacé par
l’eau. . : -, .
Lorfqu’on avoit ainfi vüidé un dés bâirîls , apres
un lignai donné\ on, le retiroit, & on enfaifoit descendre
un,autre fur le jthqmp , & par le .moyen de
cette alternative continuelle, on renouvellent l ’air i
avec tant d'abondanceque’M. Halléy fut lui-même
un des cinq plongeurs qui defeendirent dans
Peau jufqu’à la profondeur- de neuf, ou dix foaffes j
&qui/ÿ réfièrent lipe heure & demie, faîisIeAiôin«
dre' danger , 4’inténeur dé la cloche ayant toujours
été parfaitement fec.
Toüte la précaution qu’il eut, fut de laiffér défi
cendre la cloche peu-à-peu , & de fuite jufqu’à la
profondeur de douze pieds ; il la fit arrêter enfuite,
prit avant de -defcendre plus avant de l’air frais,
dans quatre ou cinq barrils , & fit fortir toute
l ’eau qui étoit entrée dans la cloche.
i (Lorfqu’il fut arrivé à la profondeur qu’il vouloit,
I il foifià fortir par le .robinet qui étoit au haut de la
i cloche, l ’air chaud qui avoit été refpiré ; & en fit
. entrer du frais, qu’il tira de chaque harrîl. Quelque
pétite que fut 'cette ouverture, l’air en fortit
; avéctant de violence qu’il fit bouillonner la fur—
1 face de la mer.
Par cé moyen il à trouvé le fecret de pouvoir
faire au, fond de l’eau tout ’ce que l’on veut , &
de faire enforte que dans un efpace aufiT large que
toute la circonférence de la cloche , on-n’eût point
d’eau par deffus les fouliers.
De plus, par lè moyen de la petite Fenêtre pratiquée
avec un verre au haut de la cloche , il y
entre un jour affez confîdérable pour que dans un
temps ou la mer eft bien nette , & furtout lorfqu’il
fait un, beau foléil, on puiffe lire & écrire très-facilement.
' :
Lorfqu’on retiroit les barrils d’air , il énvoyoit
- des ordres écrits avec une plume de fe r , fur une
plaque de plombpour demander qu’on le changeât
de place. D’autres fois ,/ lorfque l’eau étoit trouble
' &.-fa le , & qu’il y foifoit auflî obfcur que s’il eût
| ÇPÇ nuit, il avoit, la facilité de tenir dans la^cloche
i une bougie allumée. :
Le même auteur, afiùre que par un autre moyen
qp’il a inventé ,■ il a procuré au plongeur la liberté
de. fortir d e là cloche ,. & de>s,’éh éloigner à une
grande diftaùce , en lui fourniffant un courant d’air
continuel par de petits tuyaux-- qui .lui fervent de
guides pour le ramener vers la cloche.
On s-ëft fervi plus d’uiie fois àvéc iiiccès de l ’invention
de la cloche pour tirer de Ta mer des millions
de piafires ^ & autres chofes- précieufes après
un naufrage.
Lé fon: paffe aifémèrit de l ’air dans l’eau , mais
non de l’eau dans Pair ; enforte que les plongeurs
entendent très-bien au fond de la mer le fon excité
au-deflus de la fprface de l ’eau ; mais on n’entend
pas de même au-deffus de l ’eau celui, que
font les. plongeurs ; au refte, le fon qui fe propage
dans l ’eau y efi plus fourd & moins fort ; mais il
augmente dans Pair con.denfé , & c’efi ce que l ’on
éprouve avec la machine dont il s’agit ici.
Un plongeur s’àvifa de donner du cor dans une
cloche, fous laquelle il étoit defeendu au fond de
la m -ri le jo n fut fi. fort que le plongeur faillit à,
tomber hors ~ d'e‘ lati'dche & à fe rroyer.
M. Hatky étant dans' la cloche du /plongeur à
plufieurs braffes au-daffo’us de la furface de-la mer,
recevant la lumière du foleil fur la mam,„ vit
que fa furfaçè fupérieure garoiffoit d’un rouge affez
femblable à, celui des rofes de damas , tandis que
la fiirface inférieure , éclairée par la lumière réfléchie
du fond de l’eau paroiffoit verte ; d’où il s’en-
fuivroit que l’ëâu de la mer laiffe paffër facilement
les rayons'rouges jufqu’à .une grande profondeur ,
mais» quelle réfléchit les'violets & les bleus; &
que lorfque les rayons violets ne peuvent plus s’in-
finuer, les tleus, les verds & les jaunes étant-réfléchis
du fond en plus grande-quantité que les
rouges donnent une couleur verte.
Quoi qu’il en foit de ces caufes d’optique la cloche
du plongeur eft une dès, plus utiles inventions
pour réparer les pertes trop fréquentes qu’occafionne
la navigation,
M. de Villeneuve a travaillé à ' perfedionner
cette cloche, & à rendre J’ufage plus facile & plus
fur. Le double tuyau qu'il a adapté pour faire l ’effet
d’un ventilateur & renouveîler Pair que doit
refpirer le plongeur eft une heureufe invention ;
mais cette machine n’eft pas encore fans inconve-
niens, & il eft à craindre qu’une grande maffe d’éau,
lorfqu’on defeend la cloche à une grande profondeur
, n’applatiffè les tuyaux de cuir -, & n’intercepte
Pair au plongeur. -Si d’ailleurs on les fbutient
avec du laiton , ils peuvent couper le cuir à la
longue, & fe charger de verd-de-gris , ou de rouille,
fi le fil eft de fer ; il feroit intéreffant de remédier
à ces inconvéniens.
Lé célébré Corn.Drebell a trouvé un fecret fort
fupérieur à celui dont on vient de parler fi de
qu’on en dit eft vrai, il a imaginé non-feulement
un vaiflèau propre à être , conduit à la^rame fous
Peau , mais encore une liqueur qu’on peut porter
dans le vaiffeau , & qui fupplée à Pair frais.
Ce vaiffeau a été fait pour le roi Jacques I , il
contenpit douze rameurs , fans les paftagers. L ’efi-
fai en fut fait, dans laTamife, & un de ceux qui
étoient de cette navigation fous l’eau , 'vivoit encore
lorfque M. Boyle en a écrit la relation.
Quant à la liqueur, M. Boyle dit qu’elle a été
inventée par un phyficien , qui avoit époufé la
fille de Drebell , qu’il en faifoit ufage de temps
en temps , lorfque Pair du vaiffeiu étoit échauffé
par l’haleine de ceux qui y étoient, & qu’il ne
pouvoit plus, fervir à la refpiration : dans cet inf-
tant il débouchoît le vafe plein de cette liqueur ,
& rendoit à Pair une affez grande quantité d’efi-
prits vitaux , pour qu’on pût encore le refpirer un
temps affez conudérable. .
Drebell n’a jamais voulu révéler fon fecret qu’à
une feule perfonne qui l’a dit a M. Boyle.
Peut-être pourroit-on retrouver ce fecret dans les
liqueurs fermentefciblesquilaiffent dégager beaucoup
d’air ; dans les eaux fpiritueufes de menthe & d’autres
aromates ; dans les efprits volatils des liqueurs
éthérées. N’a-t-on pas trouvé de nos jours le moyen
de renfermer un air très-fubtil dans des vafès,
dans des v.effies', dans des ballons aeroftatiques.
Il y a donc lieu de croire & d’efpérer que le phy-
fîcien trouvera encore l’art de fournir une provifion
d’air au plongeur pour faciliter 8c faire durer foa
féjour au fond des eaux.