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ïl n’y a point de clochers-; mais II y a des lucarnes
, & le travail eft le même.
De la manière de réparer les clochers.
Comme les clochers fe trouvent ordinairement
au milieu ou au bout de la couverture dés églifes,
qu’ils font extrêmement rapides, &' qu’il eft im-
poflible d’y drefier des échelles, il faut , dans -eé
cas-fà faire ulàge de la corde nouée^ qu’on I fait
pafler par la ; fenêtre fupérieure , ainfî .que nous
l ’avons dit dans le chapitre des tuyaux des mai-
fons ; • il defcend de cette forte jufqu’à l’endroit
où la réparation eft néceftaire : il ôte & attache
fes plaques de plomb comme il veut.
On répare de même les flèches des -clochers,
tpute la différence qu’il y a , ç’eft que plus la réparation
à faire eft préside la pointe de la flèche,
plus elle eft difficile.
O» ne peut la faire qu’en attachant la corde
noué.e au haut de la flèche; pour cet effet il faut
avoir l ’adrefle de jetter & de paffer une petite
corde qu’on prend au bout d’une latte , qu’on
defcend ainfî ; on attache à fon autre bout là corde
nouée, qu’elle monte à fon. tour & qu’elle fait
paffer autour de la boule de la flèche.
On rend cette corde nouée aufil folide qu’il
eft poflible : on y attache enfuite la felette par
le moyen de fon crochet, & l’on va où le befoin
le demande.
On fait ce qu’il eft néceftaire , on en redefcend,
-Cifuite on détache la corde nouée & on la retire.
Ces travaux -, comme on le fent, font très-périlleux
; ils demandent de Tadrefte & de l’habitude.
Comme toutes les couvertures ont un très-grand
rapport entr’elles, les réparations qu’elles demandent
font à-peu-près les mêmes.
Il s’agit, dans les .unes & dans les; autres, de
fubftituer ou une ardoife ou une table à d’autres
que le vent peut avoir enlevées, il faut les couper
fuivant que les endroits, que l’on veut recouvrir le
demandent, & les y placer avec le plus de propreté
qu’il eft poflible.
' Celui qui pëut lé fairè à un endroit , peut le
faire à tous, les autres. •
Nous nous contenterons d’obfërvèr qù?il faut
ufer de la Corde' nouée autant que cela fe pourra,
parce que la dépenfe eft encore moins .confîdéra-
ble ; mais' quand cela fera impoflible , il faudra
avoir recours aux échafauds.
Quant à ce qui regarde les terralfes, les balcons,
les plates-formes, il n’eü.befoin ni de 1-un -
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ni de l ’autre t de là vient que les réparations qui:
y font néceffaires en font d’autant plus aifées. ,
Du blanchiment, des couvertures é? des amortif-
femens.
On entend par blanchir lès couvertures, revêtir
< d’une croûte d’étaîn le plomb qui y eft employé»
Cette opération n’efl.prefque plus en ufage. /
Ce n’eft pas que les couvertures d’aujourd’hui,
qui n’ont pour tout éclat que la couleiir brune que
prend le plomb après qu’il a fervi quelque temps,
doivent l’emporter fur celles qui font travaillées
avec de l’étain : il s’en faut de beaucoup ; car d’abord
pour l’ufage il eft le même des deux, côtés,:,.en
fécond lieu celles-ci ont en outre Un éclat qui approche
de celui de l’argent, & qui ne s’efface jamais
, ou du moins très-peu ; au lieu que lès autres
, après un certain temps, vues, d’un peu loin ,
ne paroiffent pas même ce qu’elles font.
D’ailleurs les couvertures qui font étamées s’ap-
perçoivent de fort loin ; il eft aifé de les diftinguer
; parmi la confufîon des objets que le lointain préfente
a notre- vue, parce qu?elles jettent une clarté
fi perçante, fur-tout quand le foleil y réflé-r
chit fes rayons , qu’elles ne finiraient nous échap^*
pert ainfî il eft facile de fentir l ’avantage qu’a:
une couverture étamée fur une qui ne l’eft pas.
Je ne vois donc pas, ce qui a pu être caufe
qu’elles font devenues aujourd’hui fi peu en ufage
parmi nous.1
Il faut néçeflairenient conclure, par tout ce que-
nous venons de dire , que l’on a tort d’avoir rejeté
cet ornement des couyertures , où fî on ne l’a pas
entièrement rejeté, de ne pas s’en fervir plus
fo.uvent.
Je parlerai donc ici de la manière de blanchir
les tables & les ardoifes fervant auxçpuyertures,
ainfî que les amortiflemens, après qpe j’aurai donnç;
la manière dé. les faire.:
De la préparation de l'étain.
Avant de fonger à blanchir, foit les tablés , foit
les ardoifes & amortiflemens, qu’on emploie dans
les couvertures, il faut préparer l ’étain dont on
fe fert pour ces'fortes d’ouvrages.
. Çétté'preparation eft .toute fîmple, car, il n’èntre
aucun, alliage , dans, rétain que l ’on emploie au
blanchiment ou à l’étamage des tablés &Iardoifes
de plomb deftinées à la couverture des 'églifes ,
dômes, clochers, pavillons, &c.
Tout cë qu’on y fa it, c’eft de le mettre en
fufîon, & de le divifer par petites lames ou: éclats j;
afin de n’avoir plus qu’à le jetter fur le plomb qu’on
veut .étamer.,.
Voilà la façon dont; cela fe. fait».
tylani'ere de faire fondre Pétain , & de le jeter e& j
. lames. ..
On en remplit d’abord une marmite qu’on met
fur le feu; on a en outre une table propre,- fur
laquelle ou lqifle tomber quelques, gouttes ..d’ étain
par éclats','d’une petite cuiller, avec laquelle on
le prend dans la.maripite-qù on l ’a mis en fufîon.
I Ces petites gouttes diétpin-'fei caillent & fier figent
fur les tables ; pendant les premiers inftans qu’on
les y. laiffe, elles reffemblent à de petites écailles.
Qu les enleve. aufli-tôt pour les amonceler dans
jUU coin , afin;'de faire place; aux autres.
3 On,continue aufll-long-temps qii’on prévoit qu’il
èn faut pour le plôtnb • qu’oii a à blanchir.
On a foin , pendant cette première préparation,
de garnir la,,marmite de nouvel- étain à mçfure
que l ’on en tiré [ afin de ne pas le.laiftèr manquer,
êc de pouvoir füivre Ton opération.
Raifon, qui empêche. .qu'on ne jette:/ T étain fur le
plomb, qu'on veut blanchir: auffi-tôt: qu.on le fort
ïj de .la marmite. ,\ -
La raifqn.,ppur laquelle, ou. ne- jette. pas Pétain
bouillant tel qu’on le tire de la marmite, où on
l ’a mis en ' fufîon , c’ëft parce que premièrement ce
degré de chaleur ferait fondre les tables dé plomb
$ T .endroit : où on :1erjetterait-, il les perfîlleroïc ;
su lieu de s'y étendre &: fde: les ‘ orner , il les i
défigurerait ; on;, perdrait ^ :én s ’y prenant de cette
forte, & la table de plomb fur laquelle on le ver-
feroàt ; & Pétain »même qui fuirait à travers les .
différons trous qu’il .s’ou.vrjroit fur la table où on ;
le verferoit.
En fécond lieu , c’èft qu’une fî grande: chaleur
ai’eft pas néceftaire poùiucette Opération ; il fiiffit
que Pétain ne foit- pas en gros Volume, & puifte
devenir aftèz. liquide pour s’étendre fans endommager
le plomb que l ’on etamp.
O r , comme Pétain eft très-dudile par lui-mênie,
cela- fe fait très-aifément, comme >on va s’en conr
vaincre par. la chaleur que l’on communique au
plomb fur lequel on le met.
Manière de. blqrLçhir Jès ’ tables \& les ar.dçifçs de
'plomb employées "aux *couvertures
Gettè opération confîfte i° . à difpofer fës tables
à être- étamées.
i° . A y jeter les lanies d’étain dont nous venons
de parler, pour les y- '-étendre •&' en -fairé- une
efpèce de- crante qui cbtivre tout 'le- ploihb; ’ -•
Pour .’difpôrerila- tablé à être blanchie; on com-
paence par l’étendre Sida dérouler fur deux tréteaux1;
enfuite H faut avoir un petit réchaud que l’on
rempHf :de. lehacbons ardens ; on- le placé fous la
.table qu’on veut, blanchir ^ & qui-eft deroulee &
foutenue fur les deux tréteaux; le charbon 1 échauffé,
mais,, fans la foire fondre : cependant on y jette ces
petites lanies d’étain que: nous avons dit de préparer.
• Comme l ’étain fond beaucoup plus vît,e que le
plomb , on voit Bientôt ces lames en fufîon fur la
fiïperfîcié de la fable qù’ôii ?blanchit; mais elles
ne s’incorporent pas avec le plomb : elles font feulement
changées en globules liquides qui rouleraient
d’un bout de la table à l’autre., fans neanmoins
s’y attacher, parce qu'il faudrait, ppur cet
; effet , que le plomb' fût lui; même en fufîon.-
II, eft donc eftentiel ;d’indiquer le moyen dont
il faut s’y prendre, pour les écrafer, les.étendre,
&. lgs attacher.à la table qu’op, étame, en telle
façon qu’ëlle fafle une couche qui cache totalement
; la couleur du plomb.
L ’ouvrier doit prendre.dans fes^mains une poignée
d’étoupe., qu’il faut tremper dans de la poix-ré-
fîne , afin de la 'grâifler un peu , & avec laquelle'
. il éorafera les, petites lames d’étain dont il eft
qufeftion , & les »étendra enfuite fort aifément fur
toute la fuperficie de la table qui eft immédiatement'
fur le réchaud., & par confequent brûlante :
j l’étain s’y attachera en telle quantité qu’il voudra.
On Continué de même depuis un bo.ut de la table,
i jufqü’à l’ autre', en1 promenant fur Ta fùperficie fon
1 étain & fo nr étqupe'j comme; on le ferait d’un tor-t
chon fi ,1’on v.ouloit eftùyer une table mouillée.
I l n’eft. pas befoin de- dire qu’il faut avoir le
foin de tranlporter le réchaud & le feu qui eft .dedans,
aux endroits où cela- eft néceftaire ; cela Te
: fent de foi-même.
On prendra1 enfuite chaque table qü’on - aura
étamée > & on là roulera-fur elle- même ^ le-- côté'
étamé étant en - dedans * pour qu’il ne fe faiifte pas ,
afin quelle Toit toute prête à être tranfportée &
employée où il fera néceftaire.
- Par la même raifom,'qu’on blanchit les-tables qui
couvrent Tes êglifes, on blanchit aufti lès ardoifes
de plomb qu^on ètnploie ail même ùfage ; mais comme
éliësTon-t d’u U-trop petat1'-volume pour pouvoir
les tenir fur le feu , il faut commencer par blanchir
la tabler d’où, on veut, les. tirer ; enfuite on
les!découpe de la façon que nous l ’avons dit en
. fon lieu : elles fe trouvent par ce moyen étamées
de cette' forte, & Ton diminue par-là une partie'
du travail & dè: la peine qu’il faudrait néceftàite-
mèiit appdrtër fî Ton étoit obligé de les- etamej
foparément#