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d'ochre écarlate, ci-devant enfaignée, üfte part ;
mêlez. & fondez , mais évitez une fufîon trop longue
& un feu trop violent.
C’eft ainfî que le fait le rouge commun de la
Chine.
On peut le rendre plus vif, en mêlant une partie
de verre d’antimoine avec une partie de fondant,
au lieu de fa farvir du fondant faul.
Rouge cramoifi a bon marché, N°. 4.
Prenez du fondant fous le n°. 1, quatre parties,
& un quart de part de manganèfa : fondez enfem-
ble jufqu’à ce que le tout foit tranfparent. Mêlez-
y. alors une partie de cuivre calciné jufqu’à la rougeur,
& peignez.
Pour donner plus de tranfparence à cette compofîtion
, il faut vitrifier le cuivre calciné avec
les autres ingrédiens, & prendre foin d’ôter la compofîtion
du feu, fî-tôt que la vitrification eft faite.
Pour donner du corps à cette couleur, on peut y
ajouter un peu d’émail blanc, ou , ce qui "vaut
mieux, un peu d’étain calciné avec le nitre, comme
ci-devant ; mais la couleur en affaiblie. efl néceffairement
Ce rouge efl très-tendre, & craint un trop grand
feu. Si on le trouve trop doux, il faut y ajouter de la
fritte de verre dur, avec une petite partie de fondant
, & les mêler à la manganèfe.
Cette couleur eft trop délicate pour être employée
dans les ouvrages à touche légère : les compofitions
par l’or précipité leur conviennent mieux; mais
elle eft fort utile dans les ouvrages fufceptxbles de
fortes couches ou teintes de couleurs.
Les recettes ordinaires pour former la couleur
rouge par le. cuivre calciné prefcrivent une égale
proportion de tartre rouge; mais il faut, fi l’on s’en
fart, former le fondant de verre de Tels;
Si on mélangeoit le verre de plomb avec le tartre,
l’auteur penfè que le corps du fondant en fç-
roit décompofé.
Rouge couleur de rofe ou d'oeillet. N°.
Prenez celle que vous Voudrez des compofitions.
ci-deflus ; ajoutez-y de l’émail blanc, ou de la chaux
d’étain préparée avec le nitre, ou de la chaux d’antimoine
, jufqu’à ce qu’il y en ait aflez pour donner
à la couleur le ton defîré.
C ou l e u r bleue.
Bleu le plus brillant. N°* 6,
Prenez fîx parts des fondans fous les ’num, 1 pu
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s , ou autant de verre de Vemlè , Sc une part da
plus bel outremer : mêlez-les bien pour peindre.
Si vous voulez obtenir de l’outremer un bleu
tranfparent, ajoutez au mélange ci-deflus une fîxiè-'
me ou huitième partie du fondant fous le n°. z t
gardez ce mélange en fufîon jufqu’à ce que l’outremer
fait parfaitement vitrifié , & que le tout fait
devenu tranfparent.
Si votre bleu n’avoit pas aflez de corps,, aug-»
mentez la dofa d’outremer , 'ou, pour épargner la
dépenfa , ajoutez à ce mélange une petite quantité
de bleu d’émail fondu avec quatre ou fix fois fà
pefanteur de borax ; fi le bleu d’émaîl eft de la
meilleure qualité, il fera ’paraître l’outremer plus
foncé, fans lui rien ôter de fan luifànt.
Bleu plus léger; N°. y.
Prenez quatre parts .des fondans faus les num. 3
ou 4, & une part de cendres d’outremer : mêlez-
les pour peindre.
Cette compofîtion n’eft pratiquée que par ceux
qui neconnoiflent pas la propriété du bleu d’émail;
mais comme les cendres pures d’outremer ont une
forte teinte^ de rouge & peu de luifànt ; les corn4*
pofitfans Buvantes font préférables à celle-ci.
Si les cendres d’outremer fant fàlfîfîées avec le
cuivre , -comme cela arrive fauvent, elles vous
donneront du verd au lieu du bleu qu£ vous eu
attendiez.
Bleu tranfparent, N°, 8,
Prenez quatre parts de tel fondant que vous voudrez
, & une de bleu d’émail. Fondez-les enfam-
ble à un feu violenta, jufqu’à ce que toute la mafle
fait parfaitement vitrifiée & tranfparente.
Si la petite quantité de bleu d’émail paroifToit
retarder la vitrification, ajoutez au mélange un peu
de borax , & elle fera parfaite. .
Tirez alors la compofîtion du feu ; laiflez-la refroidir
, & la broyez pour vous en farvir : vous aurez
un très-beau bleu tranfparent. Plus il fera couché
épais, plus il fa foncera.
On peut mettre moins de bleu d’émail lorfqu’o#
veut une couleur plus légère.
Bleu 'çélejle, N°. 51,
Prenez celle que vous voudrez des recettes ci-
deflus prefcrites pour le bleu ; ajoutez-y de l’émail
blanc ou de la chaux d’étain ou d’antimoine, jufqu’à
ce que vous obteniez la teinte que vou's défi-
rez. Si vous choifîflèz le n°. 6 , les cendrqs d’qu» tçemër produiront tout leur effet, •
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Bleu etaqur par le cuivre, N°. xo.
Prenez cinq parts des fondans faus les fium. 3
eu 4, une part de cuivre calciné tirant far le pourpre,
& autant de bleu d’émail. Mêlez-les bien en-
femble ; ajoutez, en brayant, une part de chaux
d’antimoine ou d’étain calciné par le nitre, &
gardez le tout pour peindre.
Le fuccès de cette compofîtion eft fi douteux
qu’on la prépare rarement.
S’il arrive qu’elle réuflifle, le bleu qu’elle produit
eft meilleur, mais plus froid que tous les autres.
C o u l e u r j a u n e .
Jaune luifànt, opaque, plein, N°. 11.
Prenez quatre parts des fondans faus les num. 1
eu 1 -, une part d’argent calciné avec le faufre ,
comme il a été preferit, & une part d’antimoine.
Mêlez & fondez enfemble jufqu’à parfaite vitrification.
Broyez avec une part d’antimoine ou d’étain
calcinés avec le nitre , & gardez pour.peindre.
Ce jaune eft le plus parfait & le plus brillant que
l’on puifle employer.
On peut le rendra plus foncé , en diminuant les
proportions d’antimoine ou d’étain calcinés.
Jaune brillant tranfparent, N®. 12.
Prenez fix parts des fondans faus les num. 1 ou
4 , deux parts d’argent calciné avec- le faufre, &
demi-part d’antimoine calciné. Mêlez & fondez
fjaurfqvuir’.a parfaite tranfparence ; broyez pour vous en
f^uaftd ori veut une tranfparence plus grande,
on peut omettre l’antimoine.
Ce jaune eft très-foncé, propre pour les fortes
©mbres, & d’une couleur parfaitement nette;
On fa fart plus ordinairement d’un jaune tranf- ’
parent a meilleur marché, qui fait le même effet.
Jaune clair tranfparent, avec t argent 6* le fer.
■ N°. 13, .. -
, , Procédez comme ci-deflus'; feulement-, au lieu*
d antimoine, prenez du fer précipité tiré du vitriol,
comme on l’a enfaigné ci-devant.
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conféquent propre à former toutes fartes de com
leurs vertes ( mêlé avec du bleu )*
Jaune opaque p lein , a meilleur marché, N°. 14,
Prenez fix parts des fondans faus les num. 1 ou
z , ou de verre de Venifè; une part d’antimoine,
& une demi-part de fer précipité avec le vitriol,
Mêlez-les jufqu’à parfaite vitrification , & les broyez
avec une part d’étain calciné jufqu’à la blancheur.
Ce jaune diffère de celui du n®, 11, en ce qu’il
n’eft pas aufli luifànt & aufli plein ; mais il rendra
toujours un jaune foncé très-pur, par-tout où l’on
n’a pas befain d’un émail fi brillant.
Jaune çpaque plus chaud , ou moins fenfible au feu4
N°. 15.
Procédez comme ci-deflus; feulement, aü lieu
de fer précipite , fervez - vous fie l’ochre écarlate
ci-devant enfaignée.
Jaune tranfparent a meilleur marché, N°. 16,
Prenez fix parts des fondans'dans les num, x ou
2 , & une part de fer précipité.
Mêlez ,& fondez le tout à un feu violent, ju£
qu’à ce que la mafle fait vitrifiée & tranfparente«
Jaune tranfparent plus chaud, N°. 17,
prenez fix parts des fondans faus les num. 1 ou
2, une part d’ochre écarlate , & une; demi-part de
verre d’antimoine. Mêlez & fondez jufqu’à parfaite
tranfparence. ^
Jaune tranfparent par Vorpiment. N°.- 18.
Prenez trais parts du fondant faus le n°. 2 , &
une part d’orpiment raffiné ou jaune de roi. Mêlez
& broyez pour vous en farvir.
Cette compofîtion eft très-délicate , & ne veut
de feu qu’autant qu’il en faut pour lier les parties
du fondant.
peuS id veo uvse rvroeu dle’az ncteim jaouinnee., plus chaud, ajoutez-y un
, Jaunes légers en couleur, N°. 1$>.
Cette couleur fera plus tranfparente que fî vous
euflxez employé l ’antimoine qui , variant à proportion
du faufre cru d qu’il contie nt, v n’eft pas toU-
jours fufaeptible d’une grande tranfparence à la vitrification.
Au relie, ce jaune fera vrai & très-froid, par I
A telle des compofitions jaunes ci-deflus que vous
voudrez, ajoutez la chaux commune d’étain, fî vous
defîrez des jaunes légers.
S’il vous faut beaucoup de luifànt, ajoutez d©
lnai trceh.aux d’étain ou d’antimoine calcinés avec fa