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Rouleur ; ouvrier qui met en rouleaux la terre
à pipe.
Seraabbr ; c’eft battre la terre par petits tas
avec un -battoir de bois.
Seraabes ; on appelle ainfî des rognures molles,
ou njême des pipes molles caifées.
T alon de la pipe ; c’eft le petit appendice de
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terre qu’oii pratique à là pointe du fourneau quî
a un peu la forme d’un conoide renverfé.
T ête de la pipe ; c’eft l’évafement ou fourneau
qui eft au bout recourbé du tuyau de la pipe
T ramasseuses ; nom des ouvrières hollam
doifes qui reparent les pipes & en ôtent les ba*»
vures.
PLAFONN EUR
P L A F O N N E U R ( Art du ).
et art, trop fuccintement préfenté dans l’ancienne
Encyclopédie, demande qu’on le fafïe aujourd’hui
reparoître avec l’étendue qu’il mérite.
C ’eft a tort qu’on confond l’art du plafonnenr
avec celui du maçon..
Le plafonneur ne manie ni la brique ni la pierre ;
i l n’élève point nos habitations. Son objet eft d’en
orner l’intérieur, de dérober aux yeux la faillie
brute des poutres & les joints inférieurs des planchers.
La matière qu’il met en ufage, & qui, fous fa
truelle adroite , s’étend avec -tant de facilite, s’applique
encore par fois à la décoration & des cheminées
& des murs qui entourent un appartement.
Il peut, au gré de celui qui l’emploie, embellir
de bas-reliefs leurs différentes furfaces : le
deffin & la fculpture font donc partie de fa pro-
feflion ; la maçonnerie n’embraffe aucun de ces
détails.
Matière des plafonds.
Je n’arrêterai pas le le&eur fur ces plafonds que
Vitruve & d’autres architectes repréfentent formés
de bois précieux, enrichis de lames de bronze ,
de marbre , d’ivoire, de nacre , &c. De tels ouvra-r
ges ne fe retrouvent que dans la demeure ou des
grands * ou des rois,' & l’art que je traite ne s’en
occupe point.
Une argile graffe , de bonne chaux, du fable
& de la bourre compofent toutes les matières qu’exige
tin plafond ordinaire.
Suivons maintenant l’ouvrier dans fes procédés
fucceffifs : ne cherchons pas même à trop nous
refferrer.
Celui qui connoît un art quelconque, ne recourra
point au dictionnaire des Arts ; celui qui l’ignore ,
•me me fauroit pas gré d’un laconifme qui ne le
guideroit qu’à demi.
Vréparation dé'l’argile.
L ’argile , abondamment répandue fur toute la
furface- du globe, fe préfente ordinairement en
maffe denfe & compacte.
La bonne fe diftingue aifément. Frottée contre
un corps liffe , è-lle devient liife elle-même : pref-
fée contre la langue, elle la happe plus ou moins
fbrtemeut.
Arts & Métiers, Tom. VI.
On la juge mieux encor,e en l’humeâant légèrement
, & en la pétriffant dans les mains. Elle
doit alors , comme le feroit une cire molle , fe
prêter à toutes les formes qu’on lui imprime, fans
fouffrir ni divifion, ni gerçure.
Quand l’argile a fubi ces 'épreuves , & que fa
qualité convient, on la tranfportë"au lieu de fa
deftination.
Sa pefànteur fpécifique eft d’environ 135 livres
le pied-cube.
On verra ci-après ce que chaque ouvrage en peut
confommer.
Avant de dépôfer l’argile en place, il eft utile
de bien nettoyer le fol qui la reçoit.
On la travaille enfuite en l ’arrofant, mais par
degrés , en la battant, en la pétrifiant avec une
efpèce de houe qu’on agite continuement.
L ’eau ne doit point -être prodiguée ; on a be-
foin d’une pâte qui conferve toujours une confif-
tance moyenne : l’argile alors jouira d’une très-
grande du&ilité.
Mife à depieure, fes parties, en féchant, pourront
changer fefpedivement les unes aux autres ,
mais fans qu’il en réfulte ni défunion, ni féparation
dans la maffe totale.
On fortifie d’ailleurs encore la liaifon de la pâte,
a l ’aide d’une bourre grofïière , ou de chenevotte
qu’on y mêle à mefure que l ’argile fe pétrit.
La bourre eft cependant préférable. Quand elle
fe trouve par touffes, 011 a l ’attention de la divi-
fer. Quatre livres pefant de bourre ou de chenevotte
fuffifent à. trois pieds-cubes de terre.
P réparation de la chaux.
L e plafonneur, comme le maçon, doit être rnunî
d’un b afin d'extinttion.
Ce bafïin, compofé de planches réunies & folfc-
dement aflèmblées ëntr’elles, figure une forte de
çaiffe , longue d’environ fix pieds, large de quar
tre , & de moitié feulement en hauteur.
L ’un des petits côtésj à deux pouces du fond,
préfente une ouverture large de cinq, & du double
en élévation.
Le but des deux pouces confervés au-deflus du
fond, eft de retenir du moins les groffes ordures
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