
dont on s'en fera fervi, 5c des foins qu’on en aura pris.
K Ce raifonnement fîmple & fournis au calcul démontre
clairement les avantages que l’état en général
, ainfî que chacun en particulier, peuvent
retirer dans Pétablifiement de notre manufacture ;
d’un coté, par la quantité confîdérable de matière
fine, économifée, & qui peut être mieux employée
en tournant au profit de la circulation ; & de l ’autre
côté , par les épargnes que chaque particulier
peut faire en fatisfaifant également aux befoinsou
apparences néceffaires du luxe ou de convention.
Ces deux objets joints à un plus efîéntiel encore,
celui de la fâlubrité & fécurité que l ’on trouve en
cuifinant hc mangeant dans de l ’argent, épuré de
tout alliage , & par conféquent à l’abri de tous dangers
de verd-de- gris, dangers dont les exemples
ne font que trop connus & trop fréquens ; ces objets
réunis , dit-on , doivent être très-fuffifans pour
emporter le fuffrage de tous amis de l’état & de
l'humanité.
l^ota que pour mieux aflurer la confiance du
public fur la proportion de l ’argent joint au^cuivre,
foit d’un tiers, d’un quart ou d’un cinquième
feulement, (car ayant ieconnu l’infuffifance de la
proportion aufîxième nous n’en faifonsplus ) , nous
annonçons que, dansle cas de dégoût, d’échange ou
de vétufié , on reprendra au poids toutes les pièces
qui auront été fabriquées à notre manufacture ,
comme fuit.
Le marc au f; à ration d e ...................... Bv*
au £ à ; ............................... i i liv.
au y à . . . . . . ............... 9 liv.
E t, dans le cas d’échange feulement, files piè*
ces ne font point endommagées, on pourra, félon
les circonftances, .faire des compofîtions plus avan-
tageufes au public.
PLOMB
P L O M B ( Art du ).
L e plomb, nommé aufli fatyme, efi un métal
imparfait, d’une couleur blanche, plus fombre que
celle de l ’étain.
Il efi le plus mou, le moins duétile , le moins
fonore & le moins élafiiquè des métaux.
Il eft aufli de tous celui qui a le moins de ténacité.
Dans fa fra&ure , il efl d’une figure cubique ou
prifmatique.
Le plomb a une pefanteur fpécifique affez considérable
: il ell après l ’o r, la platine & le mercure,
le plus pefant des métaux. Le pied-cube du plomb
pèfe 8z8 livres.
Il a , comme tous les métaux imparfaits, fon
odeur & fa faveur particulière. Lorfqu’il efl coupe
par un infiniment bien tranchant, fa tranche pa-
roît tres-compade , très-liffe & très-refplendiffànte ;
mais il fe ternit promptement à l’air par une petite
rouille grife fort légère, qui fe forme à la
furface.
I l réfifle cependant plus long-temps que le fer
& même que le cuivre, à l’adion combinée de l’air 8c de l ’eau, avant de fe décompofer & de fe détruire.
Il efi très-fufîble & fe fond à peu près au même
depré de chaleur que l ’étain , & bien avant que
d’etre rouge.
Aufïi-tôt que le plomb efi fondu , il fe calcine &
il fe forme continuellement à fa furface une chaux
ou une cendre grife.
Cette chaux, au lieu de devenir plus blanche
par le feu, prend d’abord une couleur jaune , &
on la nomme majficot ; cette couleur augmente de
plus en plus en intenfîté ; enfin elle devient entièrement
rouge : elle porte alors le nom de minium.
Si au lieu de calciner la chaux de plomb à un
feu doux, on la chauffé fuffifamment pour la faire
fondre , alors elle fe convertit en une fubfiance
jaunâtre , qui refte en efpèce de petites écailles
comme talqueufes. Le plomb, dans cet état, fe
nomme lithargc.
Enfin, fi on chauffé la chaux de plomb plus fort
qu’il efi néceflaire pour la tenir fimplement fondue
, alors elle fe .change aufïi-tôt en un vrai verre
qui devient fi fluide & fi a d i f , qu’il s’échappe &
Ati-S & Méchrs, Tom, VI,
paflé comme l ’eau à travers les Greufets les plus
compads.
Le plomb , ainfî calciné & fondu, fe nomme
■ verre de plomb ; il a en effet les propriétés eflén-
tielles du verre comme la tranfparence & la fragilité.
Pendant la fufîon du plomb, il fe forme à fa
furface les couleurs les plus vives. Il répand alors
une fumée qui devient très - dangereufe fi on la
refpire.
Plus on calcine le plomb, plus il fume , plus il
fe colore , & cependant il augmente en poids.
Il accélère la fufîon des terres & des pierres ré-
fradaires, il volatilife , vitrifie ou fcarifie les métaux
, excepté l ’o r , l ’argent 5c le fer.
C ’efl le mélange de matières étrangères qui rend
le plomb moins doux moins fufîble, moins ductile.
C’efi ordinairement du foufre, de l ’ârfenic ou
de la pyrite qui corrompent fes qualités.
Les chaux & les vitrifications de plomb fe refi-
fufcîtent avec une très-grande facilité.
Le plomb fe laiffe diffoudre par tous les acides.
Etant difïous par l’acide du vinaigre, il en ré-
fulte une matière blanche qu’on nomme cérufe 011
blanc de plomb.
Le plomb s’unit affez facilement avec tous les
métaux ; de là vient qu’on le fait fervir à purifier
les métaux parfaits de l’alliage du fer & des autres
jnétaux imparfaits.
De tous les alliages du plomb, c’efi celui avec
l’étain qui efi le plus ufîté. Il forme la foudure des
plombiers & l’étamage des chauderonniers.
Si on expofe cet alliage de plomb & d’étain à
un feu affez fort pour le fâire.bien rougir & fumer
avec le concours de l’air, ces deux métaux brûlent
& fe calcinent ènfemble beaucoup plus promptement
& plus radicalement que lorfqu’ils font
feuls.
La chaux ‘qui réfulte de cette opération, efi la
bafe des émaux blancs & des couvertes de faïence
& de toutes les poteries.
Lè plomb efi aufli très-employé dans la peinture
à fh uile , comme couleur & comme fîccatif.
Enfin c’eft par le moyen du plomb qu’on affine
les métaux parfaits, & qu’on fait l ’eflai de leur
I titre.
F f f