
royale de porcelaines de France , à qui la demande
fera communiquée. . :
II. Toute perfonne qui ayant obtenu , même
antérieurement au 16 mai 1784, la permifïïon
d’établir une manufacture de porcelaines , n’en
aura pas fait ufage , ou qui après l’avoir établie,
en aura ceffé l’exploitation , ne pourra la reprendre
fans y être autorifée de la manière 8c dans la forme
ci-defius prefcrite.
III. Fait Sa Majeflé inhibitions & défenfes aux
entrepreneurs des (manufuftures établies antérieurement
à ladite époque du 16 mai 1784 , & qui ■
font actuellement en activité , de céder & tranf-
portei? le droit qu’elle leur accorde d’en continuer
l ’exDloitation à d’autres qu’à leurs enfans & def-
cendans en ligne direCte, à moins que les per-
fonnes auxquelles ils fe propofent de faire lefdites
cédions & tranfports , n’aient préalablement obtenu
un arrêt qui les auto rife à exploiter lefdits éta-
bliü'emens,
IV . Fait pareillement défenfes Sa Majeflé à
tous entrepreneurs de manufactures de porcelaines,
de fabriquer aucuns des objets réfervés à la manufacture
royale par l’arrêt du 16 mai 1784 , à
moins qu’ils n’en aient valablement obtenu la per-
miflion , laquelle ne pourra leur être accordée
qu’après que la. perfection de leur fabrication aura
été conflatée dans un concours qui aura: lieu tous
les" ans à cet effet, en préfence des commiflaires
choifîs par Sa Majeflé ; & néanmoins les manu- .
factures de la Reine , de Monfïeur j de M. le
Comte d’Artpis & de. M. le Duc d’Angouiême ,
feront reconnues dès-à-préfent comme ayant fa-
îlsfaii à ladite épreuve , & jouiront en conséquence
de ladite permiffion, fauf & excepté què lefdites
manufactures, ni aucune autre établie ou qui pour-
roit s’établir par ia fuite, ne pourront''fabriquer
aucuns ouvrages à fonds d’or ni aucuns ouvrages
de grand luxe, tels que les tableaux de porcelaine*
<k. les ouvrages dé fculpture , foit vafés , 'figures
grouppes excédant dixdiuit pouces de hauteur, non
compris les "fo'cles, lefquels demeureront réfervés
à la manufacture royale dé porcelaine de France
exçlufïvement à toute autre.
V . Défend Sa Majeflé à tous entrepreneurs de
manufactures 4e porcelaines établies dans fon
royaume, de contrefaire aucunes figures, grouppes
& animaux de porcelaine qui auront été fabriqués
dans fa manufacture de France , à peine de faifîe
confifcation & de trois mille livres .d’amende ; leur
eh joint expreffément de mettre fur. chacune des
pièces qu’ils fabriqueront., - une marque très-dif-
tinCtement éncnciative de la dénomination de leur
fabrique & 4e leur demeure.
VI. Lefdits entrepreneurs feront tenus de faire
travailler dans les atteliers de leurs manufactures»
tous les ouvriers qu’ils emploieront, & ne pourront,
fous quelque prétexte .que ce puiffe être *
donner aucun ouvrage à travailler en ville
VII. Fait pareillement défenfe aux faïenciers,
colporteurs ou autres particuliers, de faire monter
dés moufles pour cuire des couleurs fur des porcelaines
; comme auffi 'de tenir en magafin , vendre
ou colporter aucunes marchandifes non marquées
; de contrefaire ou d’altérer les marques dont
elles auront été revêtues , & ce à peine de trois
mille livres d’amende , d’interdiction de leur com-
1 merce & même de prifon.
VIII. Fait également défenfe Sa Majeflé, fous peine
de trois mille livres d’amende, auxdits faïenciers,
: colporteurs & autres , de faire peindre ou décorer
aucunes marchandifes blanches provenant, foit de
| la manufacture de France , foit de tout autre
établiffement pareil 5, comme auffi de cuire ou faire
cuire dans leurs fpurs aucunes figures imitantes
le bifeuit.
IX. Maintient au furplus Sa Majeflé fa manufacture
royale de porcelaines de France , dans les
droits & privilèges qui lui ont été accordés par
les arrêts & réglemens précédemment rendus, lesquels
feront exécutés dans toutes leurs difpofîtions,
qui ne feront point contraires à celles du préfent
arrêt.
L a porcelaine fine ou moyenne, grande ou
: petite, paye pour droit d’entrée dix livres du cent
pefant.
L ’arrêt du confeil d’état du Roi, du 25).décembre
1757, exempte de tous droits la porcelaine
de la manufacture royale d e . Seves.
Mafiic qui rèfifle }l l'eau. & au feu , pour les fêlures
& cajfures des poteries, faïence, p orcelaines,
par M. Skoge.,
On fait cailler légèrement du lait-par le moyen
du vinaigre ; on fépare le caillé à froid du liquide
, 8c on lé mêle avec quelques blancs d’oeufs
qu’on a eu foin de bien battre. On ajoute à ce
mélange de la chaux vive réduite en poudre j en
fuffifante quantité , pour qu’il en réfulte une pâte
qui ne foit pas trop liquide.
Tout ce qui efl mafliqué- ou cimenté avec cette
pâte foutient très-bien l’eau dès que le mafiic efl
fec. J’ai même bouché par fon moyen, dit l ’in-
venteus, des trous qui fe trouvoient au fond d’un
grand chaudron de fer , dans lequel on fond fou-
1 vent de la poix que j’emploie depuis^ plufieurs
années , fans avoir remarqué que le ciment ait
i Souffert.
Découverte
Découverte d'une manière de graver fur la porte- ,
laine & fur le verre.
Le profefleur Klaproth a publié à Berlin ,
(en 17 8 8 ) , fa découverte d’une gravure fur
verre & fiir porcelaine. Ce chimifle a trouvé dans
le fpath fufîble un acide, qui, décompofé, a la
propriété d’attaquer le verre & le vernis de la
porcelaine, & de le faire évaporer.
, Voici les deux procédés qu'indique ce favant.
On couvre d’abord le verre ou la pièce de porcelaine
fur lefquels on veut graver, d’une couche
de vernis dont fe fervent ordinairement les graveurs,
ou feulement d’une couche de cire , fur
laquelle on deffine avec la pointe tel defïîii que
l’on juge à propos.
On entoure les cotés du verre St de la porcelaine
, d’un bord fait de cire , & on verfe enfuite
fur la pièce ou la planche deffinée \ une efpèce de
vernis préparé de parties égales de poudre & de
fpath fufîble, & d’huile de vitriol , que l’on aura
foin de bien mélanger.
Cette découverte, fufceptible d’être perfeâion-
née quant aux formes du verre & de la porcelaine
que l ’on veut graver, efl d’une grande utilité pour la
confection des micromètres à T ufage des.aflronomes.
Cette opération finie , il faut garantir la pièce
ou la planche avec un couvercle , & la laiflèr
ainfipendant quelques heures fans y toucher. O11
débarraffera enfuite la pièce des couches , & on
verra que- de cette manière les deffins s’y trouve- ■
ront auffi nettement imprimés que ceux fur une
planche de cuivre gravée à l ’eau forte.
Le fécond procédé efl préférable au premier,
parce qu’au lieu de vèrfer le vernis de fpath
fufîble & d’huile de vitriol fur la pièce de
verre ou de porcelaine , on expofe feulement cette
pièce à recevoir la vapeur ou le ghz de ce vernis,
& de cette manière les traits'du deffin deviennent
plus fins & plus réguliers. Voici comment il faut
opérer.
On dreffe debout trois ou quatre petits bâtons de
bois, de manière qu’une foucoùpe ou une affiette
puille y -entrer. Au-deffus de ces bâtons efl placée
.îjerizontalement & à la diftance d’un-pouce de la
foucoupe ou de l’affiette , la pièce de verre ou de
porcelaine defïiné comme il efl dit ci-deffus > mais
avant de la placer ainfi , il faut verfer dans la fou-
coupe ou l’affiette , le vernis compofé de fpath
fufîble & d’huile de vitriol, & le bien mêler. •
O11 fait que les micromètres font l’ouvrage- îe
plus difficile dans l’art de tailler lé verre. Il arrive
très-fréquemment que le diamant fait fauter de petits
Le coté deffiné de la pièce peut être mis au-
deffous ou au-deffus ; dans le dernier cas les traits
s’imprimer}t moins fortement & deviennent plus
fins. Lorfque cet appareil efi fa it , on a foin de le
couvrir avec une écuelle ou un vafe de terre creux,
enduit de cire. ■
éclats , 8c le micromètre efl manqué. Ce grand
inconvénient 11e peut jamais fe rencontrer avec le
procédé de graver au fpath fufîble .mêlé d’huile de
vitriol.
On pourroit auffi employer ce mélange de fpath
fufîble & d’huile de vitriol, pour combiner en-
fernble & faire contracter dans une figure de porcelaine
, 'l’éclat du vernis de la porcelaine St le mat-
agréable du bifeuit.
Maniéré d’emballer la porcelaine.
■ L a porcelaine exige les plus grandes précautions
lorfqu’on veut la tranfporter au loin; les uns mettent
leurs pièces dans des caifîfes remplies de fa-
blon très-fin ; d’autrés les enveloppent avec des
étoupes ou de Amples rognures de papier : mais il
peut arriver que le fablon s’échappe par la moindre
ouverture , & que la porcelaine refie expofée au
cahos des voitures. Les étoupes , les rognures de
papier s’affaiffent pendant le cours du voyage , &•
laiflent afFez de jeu aux pièces pour ballotter. Les
Taxons ont une manière d’emballer les grouppes les
plus coftfidérables & les plus difficiles à caufe de
leurs pointes Taillantes , pour les mettre à l’abri des
rifques du tranfport. Ils font faire une-caille de la
grandeur jufie qu’ils- veulent emballer ; ils apportent
la plus grande attention pour que les côtés en
foient bien joints , 85 pour cet effet , ils les font
pénétrer les uns dans les autres dans des rainures ;
ils colent des bandes de papier fin fur toutes les
fentes & en y ajoutent de très-fortes ; ces précautions
prifes , ils mettent un lit d’étoupes dans le
fond de la caille, fur lequel ils répandent du fon $
c’eft fur cettesbafè- qu’ils placent leur grouppe ou
leur porcelaine la plus fragile ; ils coulent enfuite
du fain - doux dans la caiffe, jufqu’à ce que le
grouppe en foit entièrement couvert.; ils mettent
enfin un. lit d’étoupes entre ce fain-doux -8c le cou-?
vercle. Lorfque ce dernier efl cloué, ils collent:
de nouvelles bandes de papier fur les fentes , Sç
; cordent la caiffe. S’agit-il de déballer le morceau ,
on ouvre un peu la caiffe par le bas , & on la place
fur un vafe, près d’un fourneau ; le fain-doux fond
peu à'peu 8c laiffe- le- grouppe à découvert ; on
trempe enfin ce dernier dans l’eau chaude, qui dife
fout entièrement ce qui refloit de graiffe dans le«
cavités, & la porcelaine efl confervée faine & lauY%
Art s Si Métiers, Tom, V ï f