
que chofè dans fes propriétés bu les augmente ;
mais il eft certain que Palkali' fixe a la propriété ;
de blanchir la peau, de la nettoyer parfaitement , ;
& d’emporter les, taches qu’elle peut avoir contrariées.
D ’ailleurs il paroît que cette liqueur peut être
appliquée fur la peau fans danger.
R o u g e .
L e rouge eft une elpèce de fard fort eri; ufage
que les femmes du monde mettent fur leurs joues '
par mode ou par nécefïitë ; comme l’a dit un
poète , c’eft
Gette àrtificieufe rougeur
Qui fùpplée au défaut de celle
•Que jadis caufoit la pudeur.
L e rouge dont oh faifeit lifagé anciennement,
fê nommoit purpurijfùs, forte de vermillon pré-
paré. C’étoit un fard d’im très-beau rouge purpurin
, dont les dames grecques & romaines fe co-
loroient le vifage.
I l paroît, par £à compofîtion , qu’il • avait quelque,
choie d’approchant de ce que nos peintres appellent
rofe d'oeillet, carnation d'oeillet.
Il étoit fait de la plus fine efpèce de craie blanche
, difioute dans une forte teinture pourpre, tirée
de l’écume chaude du poifîôn purpura, àu mu
rex\ ou, à leur défaut, des racines & des bois qi i
teignent en rouge.
Quand la partie la plus craflè étoit tombée âu
fond du vaifieau', la liqueur, quoiqu’encore épaiffe,
{e verfoit dans un autre vaifièau ; & ce qui al-
loit au fond de cette dernière liqueur, étoit d’un
beau pourpre pâle qu’on mettoît dans des vafes
jsrécieux, & qu’on gardoit pour s’en fêrvir.
L ’ufàge du rouge a palfé en France avec les italiens,
fous le règne de Catherine de Médicis. ,
Rouge d'Efpagne.
"Voici le procédé pour faire un beau rouge qui
jié foit point nuifîble.
Cette préparation, connue fous le nom d o rouge
d'Efpagne , confifte à laver plufîeurs fois dans Reau
claire les étamines jaunes du carthame ou fafran
bâtard, jufqu’à ce qu’elles ne donnent plus de cou-
leur jaune , alors on y mêle des cendres gravelées,
& on y verfè l’eau chaude : on remue bien le tout,
& on laiffè repofèr pendant très-peu de temps la
liqueur rouge. Les parties les plus grofïières étant
dépofées au fond du vaifieau , on la verfè peu à
peu dans un autre vaifieau fans verfer la lie , &
la met pendant quelques jours a l ’écart«
La lie plus fine, d’un rouge foncé & fort brillant
, fe fépare peu à peu de la liqueur & va au
fond du vaifieau. ;
On verfè la liqueur dans d’autres vaiflèaux y &
torique la lie qui refte dans, ces vaifleaux, après en
avoir verfé l’eau, efi parfaitement féche? on, la
frotte avec une dent dior.
De cette manière on la rend plus compacté,
afin que le vent ne la diflipe pas lorfqu’elie eft e»
fine poufïière. : r
Autre rouge d'écarlate.
On prend de la bourre de bonne écarlate & de
l ’efprit de vin ou jus de citron.
Sur une demi-livre de bourre d’écarlate, il faut
un verre d’efprit de yin & afiez d’eau pour faite
tremper l’écarlate.
On paiïè cette teinture dans un linge; & dans la /
teinture qu’on en retire par exprefiion , il faut mettre
la groflèur d’une noifette de gomme arabiqué :
on fait bouillir le tout dans un vaifieau propre,
jufqu’à .çe que la teinture foit très-fine , & qu’il
refie peu de liqueur.
On trempe du coton dans cette teinture , & on
en mouille des feuilles de papier , bu des taflès
de faïence, ou dés fôùcoupes de taflès a café. On
les, laiflè enfuite fécher à l’ombre en lieu fèc.
On les môüille & sèche autant de fois qu’on
veut. On peut aufli détacher ce rouge avec le doigt
mouillé de falive , .pour Rappliquer fur les, joues %
aux lèvres & ailleurs* . •
-Le rouge .en tafiè fe fait de là même façon*
Quand on .a étendu du rouge fur le vifage , auquel
ilVattache beaucoup , il faut étendre par-deflus du
rouge en poudre.
On pourroit fubftituer à l’écarlate une once de
cochenille pulvérifée.
Rouge de carmin.
Le beau carmin eft fort cher ; mais voici une
maniéré peu coûteufè de Remployer pour la toia»
lette.
Il ne s’agit que de fè procurer de bonne, pom*?
made fine, fans odeur, compofée avec de la panne
de porc & de la cire blanche.
On‘ pâfie légèrement un doigt fur cette pommade
, ou l’on en frotte un petit morceau de papier
brouillard , fur quoi on met avec le petit bout
d’un cure-dent du beau carmin à-peu-près gros
comme la tête d’une épingle, ou javec lè<doigt ou
Ile papier.- ,
Cette petite quantité de carmin s’étend fur ie
vifage
vifage, en frottant un peu fort jufqu’à ce qu'on ne
fente plus de gras.
LeS dames peuvent mettre telle nuance de rouge
qu’ elles jugeront à propos, en augmentant ou ƒ - j
minuant le carmin. Mats tl faut, dans le chdix, j
s’attacher au carmin d’une couleur _bten_vtve qui
ne tire point fur le cramoifi, & qui ne foit point j
chargé de gomme.
Ce rou<*e tient mieux fur le vifage que celui 'en
poudre qui tombe au moindre vent pour peu que
l ’on s’efîuie. Celui-ci, quand même il feroit dp- ;
pMqué avec de la pommade , ne fait qu’un très- :
mauvais effet rend le vifage farineux.
Les dames ne doivent pas craindre de fe fèrvir |
de ce rouge économique, qui ne peut faire aucun
tort au teint & encore moins à la fanté. La quantité
du carmin qu’on emploie à. cet ufage , efl fi
petite que la dépenfe devient infenfible.
Le rouge des parfumeurs efl fait avec du talc
de Mofcoyie, ou avec du-talc connu en France fous
le nom de craie de Briançon, réduit en poudre &
broyé fur le porphyre avec une certaine quantité
de carmin. On fait le rouge plus ou moins foncé ,
en y ajoutant pius ou moins de carmin.
Quelques parfumeurs font du rouge plus commun
en employant, au lieu de carmin , des Jaques rouges
de bois de Bréfil.
Autrefois on avoit l’imprudence de faire le rouge
avec du vermillon au lieu du carmin & des laques
rouges, -mais l’application du,vermillon fur le vi- /
fàge , ainfi que Rüfage des pommades dans lefquel-
les on fait entrer des préparations métalliques, peuvent
être fort contraires à la-fanté.
T e l efl encore le cinabre mêlé avec le talc.
L e cinabre , étant un mélange de feufre & de
mercure , peat contribuer beaucoup a gâter la ;
peau.
Au refte , on connoît le beau carmin lorfqu’il
ne s’altère point par le mélange du fèi d’ofeille ou
de 1-alkali fixe.
Le rouge devant imiter les couleurs naturelles,
eft employé par la plupart des femmes qui en font
ufage avec trop de profufien. Les unes le mettent
tout uniment fur la peau ; les autres l’étendent,
pour dernière couche de leur fard, fur l’enduit dé
blanc,
Mouches.
Les mouçhes que les femmes emploient ont été
imaginées pour relever la blancheur de la peau.
Qn leur donne différentes figures ; on les taille en
ronds 3 en croiffant , en étoiles, &c.
Ces rhauckes Çont faites avec du taffetas gomme
coupé-avec des emporte-pièces de fer. Arts fy Métiers. Tom, Vl%
Eau de pigeon pour le teint.
On prétend que les dames de Danemarck, qui
ont le teint naturellement beau , le confèrvent avec
la fraîcheur de la première jeuneflè jufqu’à Rage
de cinquante ans en fè lavant le vifage avec 1 eau
de pigeon , dont voici la recette.
On prend de l’eau de nénuphar , de melon, de
-concombre , de jus de limon, de chacun une
once..
De la brione, de la ohicorée fâuvage, des fleurs
de ly s , de bourrache, de fèv es, de chaque une
poignée.
Huit pigeons que l’on hache.
On met tout ce mélange dans un alambic , en y
ajoutant quatre onces de fuere royal bien pilé une
dragme de borax, autant de .camphre, la mie de
trois pains molets, une ch opine de vin blanc.
L orfque le tout a refté en digeftion pendant dix-
fept ouxdix-huit jours, on procède à la diftillation,
& on obtient Veau de .pigeon fi favorable pour le
teint. , /
Alun fuere“.
Voici une préparation que les femmes peuvent
employer fans danger.
On fait cuire des blancs d’oeüfs & de R alun dans
de l’eau de rofe : on en fart une pâte à laquelle
on donne la forme de petits pains de fucre.
La vertu aftringente de l’alun eft tempérée par
ce mélange. Les femmes font ufage de cette pâte
comme cofmétique, pour donner plus de fermeté
à la peau«
Autres recettes de divers cofnètiques & parfums i
publiées par M, ls Camus , médecin.
Nous ne devons pas omettre nombre de procédés
à l’ufàge de la toilette, que l’on trouve en
partie chez les parfumeurs , ces procédés'fai faut le
principal mérite d’un livre fort recherché par les
dames , & ayant droit à leur confiance par les
qualités, pat le titre , & par les connoiflanees dé
l ’auteur.
Pommade rouge afiringente.
Prenez quatre onces d’huile d’amandes ameres ,
une once de cire blanche ; faites fondre au bain-
marie; ajoutez deux gros d’alun brûlé & un gros
d’Orcanette. Le tout refroidi forme une pommade
rouge.
Eau ftiptique.
Prenez d’alun , de vitriol blanc & de vitriol verd *
de chaque -use• demi-onee j faites fondre dans ea\*