
fêpt pieds, doivent- recevoir une filière qui régné
à cette hauteur d’un bout à l’autre, on aflèoit fur
le mur bas , pour la fupporter, fept poteaux de
bois légers, ronds, taillés en petites colonnes,
avec bafê & chapiteau ; fàvoir , deux a dix pieds
de chaque bout de mur de fept pieds de haut,
deux autres à dix pieds de ceux-ci, au bord de deux
ouvertures de deux pieds & demi, pour entrer dans
le jeu;un autre poteau à l’autre bord de chacune de
ces ouvertures , & enfin un feul qui fê trouve a dix
pieds de ces derniers, doit regarder précifement le
milieu de l’aire du jeu : les deux murs de chaque
bout fe nomment les joues,
Sur la filière , dont nous venons de parler, eft
pofé le bas d’un appentis, incliné de quarante-cinq
degrés, dont le haut s’appuie fur le mûr de côte ;
le tout forme un corridor long, qu’on nomme la
galerie.
En retour d’équerre du corridor nommé galerie,
qu’on vient de décrire, & à cinq pieds du pignon
à gauche en-dedans, il fe .conftruit un autre petit
mur plein de fept pieds de haut, qui fe termine
par une ouverture quarrée, dont le mur de^clôture
fait un des côtés ; elle eft élevée de terre de trois
pieds quatre pouces, fa largeur eft de deux pieds
neuf pouces.
Ce petit mur fêutient un appentis pareil au premier,
& ils fê joignent tous deux par leur angle.
Au pignon de l’autre bout du jeu, vis-à-vis l’ouverture
dont on vient de parler, eft à raze-terre
une autre ouverture quarrée, nommée le trou, de fêize
pouces en Jtoiis fens, pratiquée dans l’épaiffeur du
mur & au même pignon.
A l’endroit où fe termine la galerie -, eft attachée
debout une planche ( Vais. ) d’un pied de large &
de fix pieds de haut, derrière laquelle eft pratiqué
un vuide, qui fait que, ne touchant point au mur,
elle fait entendre, quand elh frappée, un fon dif-;
férent de celui de la muraille.
Tout l’aire du jeu eft carrelé quarrément de carreaux
de pierres de Caen, d’un pied en quarré ,
ce qui fait quatre-vingt dix rangées de carreau^ ;
& le plafond au niveau du haut des grands poteaux,
dont çm a parlé d’abord, eft de planche de fàpin.
L e poteau du milieu de la galerie eft percé à cinq
pieds de terre, d’un trou, dans lequel doit pafter
une corde moyenne, de laquelle pendra jufqu’à
terre un filet.
Cètte corde traverfe toute la largeur du jeu, le
fépareen deux parties égales, & eft arrêtée à même
hauteur de cinq pieds, à un crampon fcellé dans
le grand mur ; & afin de pouvoir la tendre plus
«u moins; on attache un cric au petit mur,
»u-deffous du poteau, & on y fait tenir le bout de
la corde ; on recouvre cette corde, pour plus d e .
propreté, d’un tiffu de ficelle ; eette corde & fon
filet baillent petit à petit dans le trajet, par leur
pefanteur, de façon qu’elle n’a^ guère que deux
pieds & demi -d’élévation au milieu de la place;
mais le cric l’élève plus ou moins , fuivant l’idée
des joueurs.
Le dedans.
L e jeu à dedans doit être, dans toutes fês proportions
intérieures, égal au jeu quarré * mais il
fera borné à l’autre pignon par untroifième appentis
, fait fur les mêmes proportions des deux autres:
c’eft cet appentis de plus qui fait la différence e(-
fèntielle de ce jeu au jeu quarré ; d’ailleurs, il n’a
ni trou, ni planche; il a un tambour. Tout eeci
va être expliqué.
Comme rien ne doit être pris ni enjambé fur
l’intérieur du jeu, & que ce troifiëme appentis doit
avoir autant de profondeur que les deux autres, il
eft néceftàire que le mur de ce pignon: foit reculé
de cinq pieds : ainfi la cage du jeu à dedans fera
phis allongée que celle du quarré; d’aîlleurs , cet
appentis n’eft foutenu qu’aux deux portions de mur
plein de fept pieds de haut. Celui qui joint la joue
de la galerie aura quatre pieds^ & demi de long; 8c celui de l’autre bout, trois pieds & demi : l’intervalle
entre ces deux bouts eft fermé par un mur
d’appui de trois pieds quatre pouces de haut , ce
qui donne un vuide de vingt-deux pieds de long,
fur trois pieds huit pouces en hauteur.
Ce corridor tient la place du trou & de la
planche, dont on a parlé dans la conftrudion du
jeu quarré, & fe nomme les dedans,
Lorfque' l ’on bâtit un jeu de paume deftiné à
être à dedans, on donne au gros mur, du côté de
de la grille, feize pouces d’épaiffeur de plus qu’il
n’en doit avoir par la fuite ; on continue cette
épaiffeur du haut en bas, depuis le pignon jufqu’à
dix-huit pieds en avant ; on la termine en-dedans
par un pan coupé , qui doit avoir vingt fix pouces
de fiirface; on continue enfiiite le refte du mur,
fuivant fon épaifïeur générale ; c’eft ce pan coupe
que les joueurs appellent le tambour-.
On nomme tout l ’efpace à gauche, depuis, la
corde jufqu’à l’appentis de retour, devers le jeu ;
& depuis la corde à droite, le fond du jeu,
La première pièce dans laquelle on fê trouve
en entrant dans un jeu de paume, eft un corridor,
& fe nomme la galerie, les intervalles entre les
poteaux de la galerie fê nomment les ouverts, &
chacun a fon lîom particulier.
Les noms font les mêmes à droite & à gauche
de la corde : le plus près de la corde fe nomme
le premier, celui (Tenfuite le fécond, puis lapante* 8c enfin le dernier.
On ne diftingue la gauche ou la droite qu’e»
&ifânt ; pat exemple, le dernier devers le je u , le
■ fécond au fond du je u , &c.
! L ’appentis qui couvre la galerie fe nomme le toit3
_ & les deux bouts de mur de la galerie, les jouesj
[ l’appentis en retour d’équerre fe nomme le toit de
( la g r i l l é parce que l’ouverture, qui eft a 1 ex-
Ktrémité, fê nomme la grille. Le trou qui eft vis-
Ià-vis de la grille, au fond du jeu, fe nomme le
Ypetit trou, &la planche, de l ’autre côté , fe nomme
KVais,
Aux jeux à dedans, les murs pleins , qui foutien-
va frapper defîous; l ’autre eft de retenir celle qui,
jouée trop haut, va tomber deiliis.
I tient le troifième toît, ayant des longueurs difre-
Ërentes, l’un s’appelle le mur du petit dedans, &
K l ’autre le mur du grand, dedans,
f Tout le vuide fe nomme les dedans, \
.filets & rideaux,
P” Les corridors extérieurs d’un jeu de paume font
i conftruits totalement en bois, & régnent à hauteur
1' d’appui du haut des murs des côtés : on les fait
B- de trois pieds de large.
[ De leur appui extérieur s’élèvent de légers
■ poteaux , efpacés de façon qu’ils fe trouvent
■ vis-à-vis les grands poteaux de clôture , & fous la
R éouverture prolongée.
| Ces corridors fê nomment les auges ou les garni
leries des filets, parce qu’on bouche toute leur éten-
B due avec des filets, qui du toît vont s’arrêter à leur
■ appui extérieur. Leur deftination eft d’arrêter les
■ .balles qui donnent dedans, de peur qu’elles ne fê
■ perdent : on attache auffi de poteau en poteau,
■ des rideaux de toile, qu’on tire quand il fait fo-
le il, pour empêcher la réverbération dans le jeu.
Il y a un filet attaché' à la corde qui partage
I le jeu en deux. Les autres filets font ceux qui
■ bouchent toute la galerie & les. dedans : ceux - ci
K font de nouvelle création, ce n’eft que depuis quel-
■ que temps qu’on s’eft avifé, pour mettre en pleine
■ sûreté les fpeélateurs, qui précédemment n’ofoient
■ s’arrêter dansla galerie, de peur de recevoir des coups ,
■ déballés , dont quelques-uns ont été dangereufement
■ bleffés ; au lieu que maintenant dans les jeux à
■ dedans, on voit jouer à fon aife, & les dames
■ peuvent s’y placer , fans courir aucun rifque.
Un autre filet eft celui qu’on nomme le rabat:
I on ne place celui-ci qu’au-deffus des toîts des pi-
■ gnons, tels que celui de la grille & celui des de-
| dans : pour afieoir ce filet, on fceile quelques
B tringles de fer , à dix ou onze pieds au-deftusdu toît,
K de diftance, en diftance dans le pignon : ces tringles
I ont trois ou quatre pieds de. faillie ; on y étend &
I arrête le file t;il a deux ufâges : l’un, de rabattre
I dans le jeu la balle, qui, bondiffant fur le toît , |
Couleur noire des jeux de paume,
Tout l’ intérieur de qüelque jeu de paume que
ce foit, eft peint en noir. Les maîtres paumiers
çompofênt eux-mêmes ce noir : en voici la recette
pour un jeu de paume ordinaire.
Prenez-un demi-muid de fan g de boeuf, quatorze
boifieaux de noir de fumée, dix fiels de boeufs
pour délayèr le noir de fumée, & un feau d’urine,
pour donner le luftre à la compofition; mêlez le
tout à froid.
Quand ie jeu eft bien fréquenté , on renouvelle
le noir deux fois l ’an. On laiflele plancher & le
plafond dans leur couleur naturelle. On fênt bien,
que ce noir eft mis, afin que les joueurs puiffent
diftinguer la balle qui eft blanche , 8c la fuivre de
• l’oeil.
On enduit aufti de noir. les murs extérieurs de
la maifon autour de la porte d’entrée. Cette couleur
fêrt d’enfeigne au jeu.
En Efpagne ; le jeux de paume fênt blancs, &
les balles noires.
Outre ce noir général, qui enduit toutes les
murailles, poteaux, &c. on emploie encore pour
tirer fur le plancher, plufieurs raies, tant en long
qu’en large : toutes ont deux pouces de large ;
les raies en long ne font qu’au nombre de deux :
favoir, une qui partage l’aire du jeu en deux, dans
fà longueur, d’un bout à l’autré, & une de treize
pieds, ou environ, devers la grille, diftante de fept
pieds du mur de côté.
Toutes les autres fê tirent en large, & ne fervent
qu’à connoître les chaflës;
Des raquettes de paume.
Les raquettes & les baltes font les véritables inf-
trumens du jeu. On a d’abord joué avec la paume
de la main , d’où eft venu le nom d0 paume 3 qu’on
donne encore à cet exercice; on fe renvoyoit àinfî
lés pelottes.
La raquette eft fi efiêntielle à ce jeu , qu’il n’arrive
que rarement' qu’ort fê fêrve des infirumens :
c’eft ainfi qu’on nomme en général ces palettes de
bois, ou plus larges , ou plus étroites, dont quelques
joueurs fê fervent par fantaifie.
Les paumiers ne prennent pas la peine de faire
ces infirumens ; ils les achètent des gens de campagne,
qui les leur apportent.
Les paumiers fabriquent de deux où tror.s fortes
de raquettes; la raquette ordinaire pour la paume,
la demi-paume 3 la, raquettte en battoir.
O s