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I l i i CL l l l A T O L d G l I i .
sur les nombreux- exemples, consignés dans nos registres
météorologiques, de l'action très-diflërente qu'exercent
sur le thermomètre les mêmes vents observés aux mêmes
heures dans les deux localités. Ces exemples prouvent que
pendant l'été les vents Nord, N.-E. et N.-N.-E. déterminent
souvent à Trébisonde une température plus basse
que celle qu'on observe à Constantinople lorsque les mêmes
vents y régnent, et que l'inverse a lieu pendant l'hiver :
ainsi le 21 décembre 1848, à 2 heures après midi, on voit
à Constantinople, par un vent N.-E., le thermomètre baisser
à — 2.4, tandis qu'à Trébisonde, à la même heure et
presque avec le même vent (N.-N.-E.), la température se
maintient à 5.1, conséquemment à 7.5 plus haut que
dans la capitale ottomane; pareil phénomène se reproduit
les deux jours suivants, car le 23 le N.-E- soufflait également
dans les deux villes, et à 10 heures du matin le
thermomètre marquait à Constantinople + 1.0 et à 2 heures
après midi - f 1.0, tandis qu'aux mêmes heures il était à
Trébisonde à -¡- 2.1 et à + 1 . 5 . Le 27 décembre, par un
vent Nord, à 10 heures du matin la température était à
Constantinople à — 1.3 et à Trébisonde, où le vent était
un peu plus à l'Est, + 1.7; le même jour, à 2 heures après
midi, le N.-E. s'établit également dans les deux parages,
mais à Constantinople le thermomètre baissa à — 0.6, tandis
qu'à Trébisonde il marquait + 1.2. Les exemples de
l'inverse ]iendaut l'été se trouvent fréquemment dans nos
registres, auxquels nous renverrons nos lecteurs pour ne
pas trop multiplier nos citations
Ainsi que nous l'avons déjà observé dans une autre
1. Les registres météorologiques relatifs :ï Trébisonde out été publiés dans
VAiumaire météorologique de Fi onre de l'année 18S1.
C H A P I T R E 111. (6 3
occasion, c'est l'action de la chaîne du Caucase qui trèsprobablement
détermine et explique en grande partie les
divergences frappantes que nous avons été dans le cas de
signaler entre les phénomènes climatologiques de Constantinople
et de Trébisonde. D'ailleurs, l'action du rempart
caucasien sur le climat de la région orientale de la mer
Noire, devient d'autant |)lus indubitable qu'à l'Est de cette
chaîne, là où son influence ne peut plus se faire sentir, on
voit les lignes isothermes subir un brusque abaissement ;
c'est entre autres le cas pour les contrées situées du côté
de la mer Caspienne où l'abaissement des lignes isothermes
a été parfaitement constaté par M. Abich ^ et est certainement
dû à la même cause, c'est-à-dire à l'absence de l'action
protectrice de la chaîne du Caucase, qui pendant
l'hiver neutralise l'action réfrigérante des vents N.-E. et
durant l'été tempère leur influence calorifiante.
Nous venons d'étudier la température et l'état du ciel à
Trébisonde, passons maintenant aux phénomènes hygrométriques
et barométriques.
Malgré l'état très-défectueux de nos registres hygrométriques
nous pouvons cependant en déduire les faits
suivants :
1. Bien que le mouvement mensuel que présentent à
Trébisonde la tension de la vapeur et de l'humidité relative
offrent le plus ordinairement des maxima et des minima
n
1. Bulletin de VAcad. de Saint-Pétersbourg, cl. phys.. Math., ix. Parmi les
faits nombreux qui viennent à l'appui de celte assertion, il suffira de citer les
suivants : Redoiit-Kalé, placé sous Taction de la cliaiue du Caucase, mais de 3o 72
plus au nord que Lenkoran, a la même température moyenne qtre celte dernière
ville; Kutals, on Géorgie, complètement protégée au Nord et N.-E. par le rempart
caucasien jouit d'une température teUement douce, que non-seulement le lauriei'
y forme des taillis, mais que même l'oranger y est cultivé en plein air et donne
des fruits (pli parvieuuent à maturité.