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Al'PENniCE.
.\lineiii-e, n étaient pus aussi étendus qu'ils le sont actuellement. Ces
auteurs ne signalent point, par exemple, les fièvi'es palutliennes
dans les régions que ces affections rendent aujourd'hui inhabitables,
et qui étaient jadis couvertes de cités llorissantes.
« L'opinion émise par M. •rchihalclleff touchant la production des
marécages à la suite de grands déboisements, se trouve contirmée
par de nombreux exemples que l'un de nous a signalés dans un
ouvrage sur les climats.
0 Vient-on à défricher une foret à siius-sol imperméable sans cultiver
le sol, la terre n'oH're plus qu'un accès difficile aux eaux pluviales,
qui, ne pouvant [ilns s'infiltrer, restent dans les parties
basses. Le pays devient alors marécageux et malsain, et les habitants
sont en proie aux tièvres paludienncs. C'est ce qui est arrivé à la
Sologne, à la [jrenne, à la Dombe, à la ISresse, etc., ii la suite de
grands déboisements.
« Des docnmenis authentiques prouvent, en cfl'et, qu'il y a mille
ans la Brenne était couverte de forêts entrecoupées de prairies
arrosées d'eaux courantes et vives, (|u'e!le était renommée par la
fertilité de ses pâturages et la douceur de son climat. Aujourd'hui il
n'en est plus ainsi, le pays est devenu marécageux et malsain.
« -M. Tchihatcheff a consigné dans un tableau ' qui a très-peu
d'étendue, le résimié des principales observations météorologiques
failes dans les onze localités qu'il a prises pour observatoires. Ces
observations ne suffisant pas pour donner une idée générale de la
climatologie de r..\sie Mineure, iM, Tchihatcbef a réuni encore dans
son ouvrage divers documents relatifs à des observations météorologiques
faites sur différents points de cette contrée et ayant de
l'analogie sous le rapport de l'altitude et de la latitude avec les
stations qu'il avait choisies, lin réunissant tous ces documents et
les comparant ciUre eux, il est arrivé aux conséquences suivantes,
qui ne pourront manquer d'inléress r l'.Académie, si de nouvelles
observations surtout viennent en confirmer l'exactitude.
¡1 Le littoral septentrional de l'Asie Mineure peut être divisé en
1. Nous rivons retiaiicflé ici rc tattleaa riuo l(; ra|]pnrt ;i liicMi voulu rpproiiuire,
parce (|n'jl est i(if'ntii|uc avcc celui qui'sc tr.mvc liaus notre clia|iitre l,\.
Al'I'tiNDICE. 841
deux parties distinctes : l'une est comprise entre Constantinople et
Sinope et participe du climat de la première ville ; c'est pour cette
raison que M. Tciiihateheff la désigne sous la dénomination de région
hijzanline; l'autre est comprise entre Sinope et l'échancruro orientale
de la mer Noire et jouit d'un climat auquel celui do Trébizonde
sert de type. M. Tchihatcbetï appelle cette région, région trapézienne.
a Les côtes occidentales et niéridionales de l'Asie Mineure paraissent
en général avoir des hivers plus froids, des étés plus chauds
et un degré d'humidité relative plus élevé que les régions littorales
de l'Europe placées sons des latitudes correspondantes. Le nombre
et l'élévation des montagnes et des plateaux abaissent tellement la
température moyenne de l'Asie Mineure, que, bien que situé dans
une zone éminemment tempérée et possédant même des points à
température tropicale, l'ensemble de cette péninsule possède un climat
boréal; en cfl'et la température moyenne annuelle ne s'élève
pas probablement au-dessus de 12 degrés; la moyenne hivernale
est de .i» 8 et la moyenne estivale est de 2-2» G.
« Les régions centrales ont pour caractère spécial un grand degré
de sécheresse atmosphérique qui offre un contraste frappant avec
l'humidifé relative des côtes.
« L'inlluence de la latitude sur la tempéi'ature moyenne est beaucoup
plus iirononcée en Asie ¡Mineure qu'en Europe.
« Les considérations que M. Tchihatcheti' a présentées sur les climats
de l'Asie Mineure et dont nous venons de rendre compte, ne
reposent pas toutes, connue lui-même le reconnaît, sur des bases
solidement établies, vu le petit nombre de localités où les observations
ont été faites; mais elles sutTiseiU néanmoins pour domier une
idée générale de ces climats, dont quelques-uns sont exceptionnels.
<i (Juand on songe que M. Tcliihatcheft', pendant les cinq aimées
qu'il a séjourné en Orient, s'est occupé non-seulement de physique
teiTcstre, nuiis encore des diverses branches des sciences naturelles,
comme on peut en juger par les diverses collections qu'il a envoyées
à des étalilissemenfs publics, qu'il a tout fait avec ses propres ressources,
ainsi que la publication do ses travaux pour laquelle il s'est
adjoint des artistes distingiLés, connue on peut en juger en jefant les
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