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Tripoli, Karasouii, Ounia, Trébisontle el Ajiiasia, qui toutes
I'ournisseut une quantité de soie assez considérable, et
possèdent des plantations de mûriers plus ou moins étendues.
Ainsi, la ville d'Amasia, dans laquelle j'ai séjourné
à trois reprises, et où j'ai pu recueillir beaucoup de renseignements
sur plusieurs sujets, produit annuelleuient
près de 20,000 oks (23,000 kilogr.) de soie, dont le tiers
est exporté en Suisse par les voies de Sanisoun et de Constantinople.
En 1839, le produit total était de 28,000 oks
(35,000 kil.) de soie; en 1842, 40,000 oks (30,000 kil.);
en 1849, la même ville envoyait à Constantinople (pour
être expédiée à l'étranger) une valeur approchant d'uu
million de francs.
Lorsque nous considérons que la quantité de soie fournie,
année commune, par les localités que nous avons
signalées, s'élève à 93,625 kilogrammes, dont 87,000 proviennent
seulement des ateliers d'Amasia et de Brousse,
nous pouvons admettre 100,000 kilogr. comme miuinjuui
du chiffre qui représenterait le total de la production de la
péninsule anatolique, ce qui sans doute est déjà uu résultat
très-satisfaisant, puisque, malgré l'état d'enfance où la
sériciculture se trouve encore dans ce pays ' , elle donnerait
à peu près un dixième de la production totale de la
France, qui est d'un million de kilogrannnes; et si nous
1. Un très-grand nombre de régions de l'.^sic Mineure érninerament propres i la
sencicnllure, ne s'en occnppeul point. Pourtant il paraîtrait, d'après un document
intéressant i|ui date du xiii» siècle, qu'.a cette époque la soie était u n des articles
principaux que la Cilicie fournissait au commerce extérieur; car, parmi les produits
de cette nature qui se trouvent énumérés d.ins le traité conclu entre l e a n III
roi de Cilicie, et la république de Gênes (Voy. ce traité dans le tome XI, <!«
tioirs et Extraits des mamscrits de M. Sairit-.Vartin); ta soie figure à côté du
IJé, de l'orge, du coton, elc. Or, aujourd'liui la Cilicie ne produit prescmc rioiril
de soie. '
Cll.M'lTHE Yl.
évaluons à 400,000 kilogrammes celle des provinces de
la Turquie d'Europe^, nous aurons moitié, c'est-à-dire
500,000 kilogrammes, rien que pour ces dernières et pour
l'Asie Mineure. 11 n'est donc pas impossible que la production
réelle de tout l'empire ottoman n'approche beaucoup
de celle de la France.
Les espérances légitimes auxquelles l'Asie Mineure donne
lieu, quant à l'élève du ver à soie, doivent inspirer un
intérêt d'autant plus vif, que le besoin de régénérer les
races de ce précieux bonibycite se fait sentir chaque jour
de plus en plus en Eurojie, et force les hommes du métier
à porter leurs regards sur l'Orient, l'antique berceau de
l'industrie séricicole, vers lequel il faudra retourner peutêtre
une seconde fois pour conjurer le danger dont cette
industrie est aujourd'hui menacée dans les parties de l'Occident
où elle fut si prospère. Eu effet, la dégénérescence
et la maladie épidémique dont les races françaises se
trouvent atteintes causent les plus sérieuses alarmes aux
sériciculteurs. Selon JL Gueriii-.Méueville^, ou est obligé do
faire venir d'Italie la presque totalité des 1,300,000 onces
de graines employées annuellement en France, ce qui constitue
une dépense anuuelle de 12 millions de francs, et
cependaut les races italiennes donnent une soie couiparativemeut
inférieure. D'un autre côté, les efforts que l'on a
faits pour régénérer ces dernières au moyen des graines
tirées directement de la Chine, n'ont pas été couronnés de
beaucou[) de succès, taudis que la question de savoir si
d'autres espèces de liombyx peuvent complètement remplacer
le liombyx .Muri, taut pour la facilité de l'élève que
1. Voy. M. Viqnesni l, voy. dans ta rurrjuie d'Europe, 1.1, p. 274.
2. tiulMin de la Société ::Qol. d'acHiintilt. II, p. 6.