I ^ f u
• i'S
t i I
ilili-^l . 1-4 . i]
m
C L I S l A Ï U L O G l i ; .
culture des céréales sur la eûte orieulale de l'Amérique. Ce
phéuomèue est eucoutradictiou avec lesallui'es que préseute
la vigue en Europe lorsqu'on examine ses limites supérieures
daus la partie occidentale et dans la partie orientale
de ce continent, car dans cette dernière la plante s'arrêle à
-iO-aO, tandis que dans la première elle monte jusqu'à 31°
de latitude 1. On s'alteudrait donc à voir cette marche descendante
de la limite supérieure de la vigue continuer
progressivement à mesure que de la région orientale de
l'Europe on s'avance encore plus à l'Est,"c'est-à-dire vers
le continent asiatique; c'est tout le contraire cependant qui
arrive. Il paraîtrait même que le mouvement ascendant
coulimie à l'Est de l'Asie Jlineure vers l'Asie centrale, car
pour la limite supérieure de la vilicnltuie, celle-ci nous
offre des exemples d'altitudes encore jîI u s grandes que
celle-là, ce qui semljlerait prouver que si d'un côlé l'altitude
de la limite des neiges éternelles va toujours s'exhaussant
à l'Est de l'Asie Slineure, la limite supérieure de la
vigne suit une semblable progression; ainsi, par exemple,
i l . Jacquemont^ signale la vigne à Sunguum (latit. environ
31°) sur le revers seplentrional de l'Uynialaya, à une
hauteur de 3248".3, hauteur qui équivaudrait à 33 degrés
de latitude et élèverait la limite de la vigne au parallèle de
66 degrés. Ce curieux phénomène est dù (en grande partie
du moins) à la prédominance, dans les régions centrales
et élevées de la péninsule, d'un climat presque exeep-
1. Alph. De Candolle, Geogr. bot rats., y, 1, p. 393.
2. Correspondance, v. I, p. ï4o. Jacqinmont (ibid., v. H, p. (7) signale dans la
ville de Cacllpmire, dont il détermine la haulenrà 1737"i 7, une vigne tellemeni
vigoureuse que plusieurs oeps ont 2 pieds de circourérence .. ce t|uo, ajonle-t-ii.
« j e n'avais encore vii nnlle part. .. Il parle également de l'ialanes immenses à
Cachemire.
C H A P I T R E Vili.
tionnel qui à des froids très-rigoureux voit succéder des chaleurs
estivales non-seulement intenses uuiis persévérantes,
et qui est soumis d'ailleurs à l'inlluence d'un ciel serein.
Plus d'un fait incontestable prouve l'importance de ces
conditions pour l'accomplissement des phases que parcourt
l'existence de la vigne, et combien à ce prix elle se montre
peu sensible à une température hivernale très-basse'.
Nous ne nous sommes arrêté si longtemps sur ce sujet
que parce qu'il nous a paru que la différence entre l'Europe
et l'Asie Mineure, sous le rapport de l'extension verticale
de la vigne, est d'autant plus prononcée, qu'en Europe
le développement de l'industrie a presque ¡lartout jioussé
la culture des végétaux utiles jusqu'à leurs limites extrêmes
, tandis qu'en Asie l'état déleetueux de toutes les
branches d'agriculture, joint au manque de population,
n'ont pas permis d'apprécier l'étendue du domaine que
1. A cette occasion nous ne pouvons nous empêcher de citer encote une fois
l'e-temple de liucliara, où malgré des minima absolus de —a»», d'une moyenne
mensuelle de janvier de prés de — 4, et d'oue moyenne hivernile de presque
— 2, la vigne est cnltivée avec tant de succès que pUtsicurs des nombreuses
variétés du raisin de Buchara sont exportées à l'état sec jusqu' à Saint-Péterslourg
e t Moscou sous le nom de Kichmich. Si l'on ne fait pas de vin dans le pays, c'est
que la population dn khanat de Buchara est presque exclusivement maiiométaue
e t que, pat conséquent, les ctoétiens très-peu nombreux ne pour raient enfreindre
impunément la loi du prophète. Mais d'après la description tiés^iétaillée que
nous donne SI. Lehniann (toc. ci»., p. 235 et 233), de l a viticulture dans ce pays
et surtout des qualités du raisin, il ne peut y avoir le moindre dont« sm- la propriété
qu' a ce dernier de fotu-nir u n vin excellent, car d'abord M. Lehman désigne
plusieurs des variétés de raisin comme remarquablement sucrées, et ensuite il
nous apprend que les habitants le distillent, et malgré la barbarie de leurs procédés
eu tirent abondaimuent im alcool extrêmement pur. Il est donc probable
que le temps viendra où pour avoir de très-bon via de pays à Buchara ou n'aura
d ' a u t r e embarras que celui de l'empêclier de geler pendant Thiver. En dehors
île Buchara nous citerons un exemple encore plus concluant en faveur de
l'extrême aptitude qu' a la vigne de supporter des froids tout à fait polaires ; ainsi,
nous avons vu qn'à Érivan elle mûri t pendant les étés courts, mais très-chaiuls
et très-secs, de cene contrée où les rigueurs de l'hiver font descendre le thermomètre
— 30" !