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CLIiMATOLÜGIIi.
les steppes de la Sibérie au niveau de la mer MM. A. et
U. Sclilaugintweit ^ ont (rouyé l'huniidifé relative de l'air
bien plus considérable sur le sommet du mont Rosa qu'à
Berne, Genève, Aosta, Milan et Turin. Enfin, les observations
hygrométriques faites pendant deux années par
M. Kaemtz, sur le Rigi (1810") et sur le Faulhorn (2672™),
ainsi que celles effectuées par MM. Bravais et Marlins sur
celte dernière montagne, sont bien loin d'offrir non-seulement
un chiffre qui approchât de celui de 0,18.06 que le
mont Argée m'a offert à une altitude de 2463-, mais ne
présentent même pas des valeurs aussi basses que celles
que j'avais trouvées à une altitude de 3003" (0,48.6), et
de 3841" (0,37.2). Excepté la sécheresse remarquable qui
caractérise les couches supérieures de l'atmosphère dans les
régions élevées du mont Argée, elles offrent encore cette
particularité curieuse que l'humidité relative y est du double
plus forte à la hauteur de 2463", qu'à celle de 3841".
Si nos connaissances à l'égard du mont Argée sont si
incomplètes, elles le sont encore plus à l'égard des autres
montagnes de la péninsule. Toutefois, en thèse générale, on
peut admettre que la limite des neiges perpétuelles, bien
que le plus souvent très-élevée en Asie Mineure, ne l'est
pas cependant partout autant que sur le mont Argée, puisque
plusieurs montagnes, qui ne paraissent pas avoir une
altitude supérieure à 3400 mètres me présentèrent leurs
sommets complètement couverts de neige à des époques de
l'été où elle n'avait plus de chance de disparaître et devait
par conséquent être considérée comme permanente. Ainsi,
le 23 août 1830, je voyais sur le revers septentrional de
1. Kleinere schrifien, v. I, p. C7.
i . Zeilsck. furali!/. f:rdk., \ II., p. 371;.
CHAPITRE Vitl. 293
l ' i l k a z d a g h encore un peu de neige, cl au mois de juillet
elle enveloppait complètement les sommités du liulgardagh,
de l'Aladagh et du Hassandagh; de même, le 14 aoîil, le
mont Ida (Kasdagh) était encore couronné de lambeaux do
neige. D'un autre côté, M. Wagner' , au mois de juin
1844 ,a vu tout à fait blancs les sommets du liingheiddagh
(qu'il estime à 3410 mètres). Ce savant pense que les
cônes isolés situés sur les bords du grand plateau arménien
ont leur limite des neiges perpétuelles à 4222".9,
tandis que pour les montagnes de l'intérieur de l'Arménie
on peut admettre, selon lui, les chiffres de 3410."8 et
3573".2. A sou tour, M. Ch. Koch® nous fait connaître
dans la chaîne pontiqiie des exemples d'une très-grande
élévation de la limite des neiges éternelles. Eu franchissant
cette chaîne, près des Alpes de Kachkar, Il y observa
encore une belle végétation alpine à la hauteur de 2924mètres,
c'est-à-dire à une altitude supérieure à celle où, sur
l'Etna (situé à 3° de latitude plus au Sud que les montagnes
dont il s'agit), se trouvent déjà les neiges éternelles.
M. Ch. Koch ne pense pas que sur les Alpes de Kachkar
on puisse les atteindre au-dessous de 3248 mètres. D'ailleurs
ce savant observe que sur le plateau traversé par la
source du Kur, appelée Artahantchaï, on voit, à une altitude
de 1949 mètres, d'assez nombreuses demeures que
les habitants ne quittent jamais et où ils se livrent à l'élève
des moutons et des vaches. De même, il nous apprend qu'à
Kizilkelessi, situé sur le plateau où se trouvent les sources
principales de l'Euphrate, hauteur qu'il évalue à 2436", il
a vu des champs île seigle et d'orge, dont à la ml-seplembrc
1. Iteisc iiuctt (teiii Arafat, etc., p. 272.
2. Heise i/i dem Polit. Gebirge.
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