los zo o i . o G i i ' : .
exisiout encore aujourd'hui en Asie iMiiieure e( en Grèce,
savoir : Copra oegugrus ^ Capra ibex el Capra (Antilope)
rupkapra. Arislote ^ nous apprend qu en Lycie on tondait
Jes chèvres, Ioni conjine on tend ailleurs les moulons; cependant
il ne dit point que ce procédé ait élé appliqué
aux chèvres à cause de la fmesse de leur laine. De plus,
un passage d'/Elien qui n'est prohablemcnt que la reproduction
de celui d'Arlstote, semble prouver le contraire,
car, après avoir annoncé que la laine des chèvi-es de Lycie
est Ibrl épaisse et crépue, il di( qu'ellr srrl à la fabricalion
do. cordes et de câbles. Il en est de même des chèvres de la
Cilicie, que, d'après plusieurs auteurs anciens, on avait
l'habitude de tondre. Ainsi Pliue qui nous rapporte ce
1. L'cxamoD des crines et des cornes rapportés par moi de l'Asie MinCTire a
ilonné lieu à nil travailremarquaLle sur la Capra oegagrus en général, que je
dois à l'amitié de M. Brandt, et qui fera l'objet du chapitre suivant.
2. Hisl. anim.. liv. viii, 27.
3. Hisl. anim., liv. xvi, 30. Voici le texte d'Jîlien : « Callisthène l'Olyntliieii
« dit : « En Lycie on a également l'haliitude de tondro les cliè\Tes comme ou lo
<< fait ailleurs à l'égard des moutons, car ces chèvres ont une toison trcs-épaisse,
« en sorte que l'on peut dire qu'elles sont chargées de boudes ot de poils crépus'
« Les coDStnicteiirs des navires se servent de cette laine pour la fabrication des
« cordes et des câbles. » Nous pouvons rappeler ici encore un autre fait qui prouve
que deux siècles avant notre ère la chèvre d'Angora était inconnue des anciens;
ce fait, c'est l'ahsence de ce ruminant dans la remarquable exhibition que le célèbi'e
roi d'Égypte, Ptolémée Philadelphc (mort en 247 avant J.-C.), fit de tons les
rmimaux les plus curieux connus à son époque. Ku effet, en décrivant la procession
de la fête célébrée eu l'honneur de Bacchus, procession sans doute unique
dans les annales du monde par les richesses detout genre qui y furent déployées.
Athénée (v., c. 6) donne une longue liste des animaux qui figuraient dans le cortège
monstre qui suivait le charde Bacclius; à côté des éléphants, cerfs blancs de
rinde,bubales, oryx, lions, panthères, rhinocéros, ours blancs, etc., on y voit
filiurer de nombreux troupeaux de muuious d'Éthiopie, d'Arabie et de Vile d'Eu
bée. Or, est-il probable que Ptolémée, qui fait venir de tous les pays du monde les
types les plus rares et les plus pittoresques, et qui va chercher des moutons jus-
((u'en Grèce, eût négligé la seule chèvre d'Angora, qui réunit à un si haut degré
t.ius les titres qui pouvaient faire admettre dans cotto gifrautesiiiie ménagerie atn-
J'ulante un animal étranger qut'lcnuqiu«?
4. Hist ìial., liv. vui, 2i;.
C H A P I T R E IV. 'lOI
fait, Il'ajoulc lion qui fasse allusion à la qualilé do la laine
ni à l'usago qu'on en faisait; mais, clans un autre endroit i
de son immenso répertoire, il passe on revue les laines les
plus estimées de son époque, sans mentionner d'autre race
de chèvres que celle de l'Araliie. Columelle- parle aussi
dos chèvres de Cilicie, en les caractérisant simplement
comme une race à grandes cornes et à poil touffu ; mais il
ne dit rien qui ait trait à la finesse de la laine. Au contraire,
l'rocope' nous apprend que lorsque Chosroès, roi de
Perse, assiégeait la ville d'Édesse, les ouvriers qui travaillaient
à élever des échafaudages destinés à l'assaut se garantissaient
des flèches des assiégés à l'aide de gros tissus
faits de poils de boucs « qu'on appelle, dit cet écrivain,
KiXÎ/.ia. » Du fait semblable est rapporté par AppienS qui
mentionne les étoffes connues sous le nom de KAizia comme
moyen de protection employé par les habitants de Cizycus
pour amortir la force des projectiles lancés par l'armée de
aiithridate, qui assiégeait la ville Il est évident que, pour
rendre ce service, les tissus de poil de chèvre de la Cilicie
devaient se distinguer non par leur finesse, mais au contraire
par la grosseur et la rudesse du fil. C'est ce qui plus
lard a fait désigner par le nom do Kaixioc toute étoffe à poil
dur, et aura donné naissance au mot français de cilice.
Enfin, ce sont encore des étoffes et des toisons à poil épais
- ï
i:
1, Hisl. nal., liv. xxxvn, 77.
2, De re rustica, liv. i, l.
3, Procopius, de liell. Pevs., liv. ii, 26.
Í, Appianus, de Bell. Milhrid., liv. xii, 74.
5. Xénophon [Anah., liv. iv, 8) nous apprend que los Macrons et les Mosyuoeqiies,
peuplades du littoral septentrional de l'Asie Miucure, portaient des tunicpies
de l'ennemi. lil
de t'outre; c'étaient sans doute des étoft'es semblables aux kilikia, et qui, de
même que ces dernières, étaient destinées à servir de protection contre les projectiles