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clans les montagnes au-dessus du déiroit de Gibrallar '
et dans la Sierra de Monehique en Portugal où, selon
M.WilIkomm^ il atteint 974 mètres, tandis que M. Bonnet»
ne lui assigne que 700 mètres d'élévation. Il résulte donc
des indications que nous venons de donner qu'en Asie
-Mineure, y compris l'Arménie, le Rhododendron ponticum
est bien loin de rivaliser en altitude avec ses congénères
européens. D'ailleurs, une observation intéi-essante due
à M. Lehman " semblerait prouver que dans la partie de
l'Asie centrale située au nord de l'Himalaya, les Rhododendron
en général sont beaucoup moins qu'en Europe caractéristiques
de la région alpine; or, en visitant la chaîne de
Karatau(à l'est de Buchara), l'intrépide naturaliste russe
n'a trouvé dans ces parages élevés aucune trace de Rhododendron
ou autre arbuste appartenant à la flore des zones
alpines du continent européen». Si le Rhododendron ponticum
n'égale pas en Asie Mineure l'élévation des Rhododendron
qui vivent sons le ciel de l'Europe, une autre espèce
asiatique, le Rhododendron caucasicum, qu'on peut également
considérer comme un équivalent des Rhododendron
fcrrugineum et hirsulwn, rivalise quelquefois avec l'extension
verticale que ces derniers ont sur les Alpes européennes;
ainsi l'altitude de 24,58 mètres, qu'il atteint sur les
montagnes arméniennes limitrophes de la Géorgie, répond
comparativement à la hauteur de 2139 mètres à laquelle
1. Boissier, Voyage bot. en Espagi'e; Vitii)h. llei\ hh]ian.
2. Fier. Porivgal.
3. Ch. Bonnet, Mémoire sur l'Algarve
4. Iìei.ìe naeh Buchara und Samarkand, dans le recuPil publié par MM. de Baei'
et de Helmersen, v. XVTI.
s. M. Lehman y signale également rab.';enoe complèto de Saxifrages, antre point
de ressemblance avec les régions élevées de l'A.sie Minenre on cette famille est
très-faiblement représentée.
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il s'élève sur les Alpes Pennines, vu la différence des latitudes
respectives; mais cette concordance ne se reproduit
point lorsque, sous le rapport des limites supérieures des _
rhododendron eu général, nous comparons la chaîne pontique
avec la Suisse septentrionale ainsi qu'avec les Pyrénées,
car, dans ces deux dernières régions, les rhododendrons
européens s'élèvent relativement beaucoup plus haut que
leurs représentants asiatiques sur la chaîne du Pont.
Le ûerberis cretica paraît atteindre sur le mont x4thos une
limite plus élevée qu'en Asie Mineure.
ij'Oiivier parvient, dans deux localités de la Phrygie
(Akhissar et Érigheuz) à une altitude assez élevée, et qui
peut rivaliser avec celle que cet arbre atteint sur l'Etna
oil, sous une latitude de plus de 2° plus méridionale, l'olivier
ne dépasse point 974 mètres sur le côté Sud et Est de
la montagne, et 682 mètres ' sur le côté Nord et Ouest;
en revanche, la limite de l'olivier dans les deux localités
susmentionnées de la Phrygie (lat. 39°) est beaucoup
plus élevée que dans le royaume d'Algarve (Portugal
méridional) situé sous le parallèle de 37 degrés, car
cet arbre n'y franchit point 450 mètres II parait qu'au
moyen âge la culture de l'olivier était plus répandue en
Asie Mineure qu'aujourd'hui ; car dans un traité conclu
vers la moitié du xni' siècle entre Léon II, roi de la Cilieie,
et la république de Gênes, on voit figurer Vkiile au nombre
des produits du pays destinés au commerce d'exportation
(voyez Saint -Martin , t. XI des Notions et Extraits des manuscrils,
textes arméniens, etc.). Or, aujourd'hui les habitants
de la Cilieie ne récoltent point l'huile nécessaire à
1. De Candolle, Géogr. bot. rais.,\. 1, p. 21.
2. Ch. llonnet, .Mémoire sur le royaume de l'Algarve.
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