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248 CLIMATOLOGIE,
tage coinparalivemciit aux localités correspondantes de
l ' E u r o p e , car elle est à peu près celle de Rome (8.1), et
inférieure à celles de Naples, de Barcelone, de Nice (9.3)
et même de Gènes (lai. 44° 24, moyenne hivernale 8.4).
Il en est tout autrement de la moyenne estivale : non-seulement
elle dépasse celle des localités littorales de l'Europe
situées sous la même latitude (Messine seule exceptée),
mais elle l'emporte sur celle de Cadix et d'Alger, situées à
environ 2" de latitude plus au Sud. Ainsi, nous voyons qu'à
l'exception de la ligue isothère, les isothermes des trois
autres saisons de Smyrne décrivent en Europe des courbes
à sommet plus ou moins couvexe, en s'élevant graduellement
depuis l'automne jusqu'à l'hiver. D'un autre côté, la
marche fortement descendante que suit en Europe la ligne
isothère de Smyrne et l'exhaussement considérable qu'y
subit sa ligue isotherme de la moyenne annuelle, expliquent
les différences très-prononcées qui se présentent dans cette
ville entre les moyennes extrêmes des mois et des saisons.
Eu effet, la moyenne du mois le plus froid y est beaucoup
plus basse que daus les localités de l'Europe situées sous la
même latitude, car elle est même inférieureà celles de Rome,
de Florence et de Gênes, et ne dépasse presque pas celle de
Marseille (lat. 43M8), tandis qu'au contraire la moyenne
du mois le plus chaud de Smyrne est égale à celle de Nicolosi
(lat. 37° 35) et est supér ieure, non-seulement à celles de
J.isbonne, de Palermo et de Messine, mais encore à celles
d'Alger, de Malaga et de Gibraltar. On peut donc admettre,
qu'à cause de ses hivers comparativement froids et de ses
étés très-chauds, ainsi que des extrêmes thermiques en général
beaucoup plus prononcés que dans les localités littorales
de l'Europe, Smyrne éprouve moins que ces dernières
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CllAI'lTRE VI.
l'inlluence égalisatrice et modératrice de la mer, mais participe
plutôt du caractère des climats continentaux ou
excessifs.
"\'oyons maintenant si Smyrue conserve cette physionomie
relativement aux localités maritimes situées sur la côte
sei)teutriouale de l'Asie Mineure, et nommément à l'égard
de Constantinople et de Trébisoude. Sous le rapport de la
moyenne annuelle, Smyrne a un caractère plus normal que
les deux autres villes, vu que sa moyenne annuelle correspond
sinon avec toutes, du moins avec quelques-unes
des localités situées sous la même latitude en Europe, tandis
que les ligues isothermes de Constantinople et de Trébisonde
s'y relèvent au contraire très-scusiblement et n'y
rencontrent nulle part le parallèle qui leur appartient.
D'uu autre côté, lorsque nous considérons les énormes
différences que présente la capitale ottomane entre ces
maxima et minima absolus et entre sa moyenne hivernale
fort basse et sa moyenne estivale remarquablement élevée,
nous ne pouvons nous empêcher d'y reconnaître autant de
traits de ressemblance avec le climat de Smyrne qui tient
par plus d'un côté au type des climats excessifs, quoique ce
type y soit infiniment moins prononcé qu'à Constanliople.
11 n ' e u est pas de même lorsque nous comparons Smyrne à
Trébisonde. Bien que située à 3° au Nord de Smyrne, Trébisoude
eu a presque les moyennes hivernale et automnale,
et sa moyenne estivale plus modérée rend les différences
entre les saisons beaucoup moins prononcées, ce qui fait
que, tandis qu'à Smyrne la moyenne hivernale diffère de
la moyenne estivale de 10.66, celte différence à Trébisonde
est de 14.9, et que tandis que la différence entre les
moyennes mensuelles extrêmes est à Smyrue de 19.08, à
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