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la jjlaiue de Cappadoce où se trouvent Bor, Kisserliissar
et Eregli et où tlorissait jadis Tyam, dont quelques ruines
se voient encore; le plateau de Lycaonie, où des khan
ou villages elair-semés au milieu de marais, rem|)lacent
les nombreuses cités qui animaient jadis cette vaste et déserte
région, etc. : évidemment donc le silence de ces
auteurs prouve que le mal qu'ils ne signalent pas n'existait
pas; et celle preuve seule eût suffi si elle ne nous
était fournie surabondauiment par la ])résence des ruines
qui attestent un ordre de choses bien opposé à celui qui y
règne aujourd'hui.
Pour atténuer la force de l'argumcut puisé dans l'opinion
que les anciens ne pouvaient bâlir leurs villes dans les
localités affectées de n>iasmes pestilentiels, on alléguera
l'exemple de Rome, qui peut-être, au dire de plusieurs auteurs,
élait déjà, à leur époque, exposée au lléau des
fièvres; mais le fait seul que les écrivains des temps reculés
n'ont jamais oublié de mentionner cette circonstance,
place la cité du Capitole dans une autre catégorie que les
régions susmentionnées de l'Asie îlineure, et prouve, au
contraire, que si ces dernières avaient offert le même phénomène
que liome, c'eût été poin- eux une raison de plus
de les signaler. D'ailleurs il n'est pas démontré que la
Rome ancienne ail été au.ssi exposée au lléau des lièvres
au bout de l'année il en restait cinq cents ; « Si (jualuor viillia eqnituiit transirent
ailluc, quantumctue fortes et saut, mirabUe est si in fine aimi reperirenlïir f/wi«-
«genti. » De même, ims un mémoire fort intéressant présenté en 13M-H au
pape, sur les moyens de reconquérir la ïeiTe Sainte {Trésor des Chartes, carton
Î56. pièce 36S ), on lit que pendant l'été tous les llahitants du littoral do la
Cilicie se réfugient dans les montagnes pour échapper .à la mort ou à la m;il;idie.
Pt cpie l ime ou l'autre frappe infailliblement ceux ipii n'ont p;ts cllercbé leur salut
dans la fuite : « Si r/iit rei-o remanent in p'anis sic infirmitatibus affiriuntur ni
« morte de ipsis pauci remanent. »
Il
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C H A P I T R E X.
que la Rome moderne, car les vers si connus d'Uorace,
qui parle du mois d'août comme ramenant les fièvres et
devant inspirer à ses contemporains la précaution de
dicter leur testament (Adducil febrcs et teslammla renynal)
ne sauraient venir en balance avec d'autres arguments.
Ces vers ont bien pu être suggérés au voluptueux favori
de IMécènes par la mauvaise humeur qu'il éprouvait en
voyant la ville éternelle payer ce tribut à la fragilité humaine
, ou mieux encore parce que ces affections étant
rares ailleurs, le Poète se plaît à en tracer un tableau
saisissant. De plus, il est très-probable que l'effet de cette
disposition fiévreuse du climat de Rome se trouvait neutralisé
beaucoup plus qu'aujourd'hui par une plus grande
culture de la contrée, par une aisance mieux répartie
entre les classes inférieures de la population, ce ((ui permettait
aux habitants de changer plus facilement de domicile
selon les saisons S puis encore par l'habitude qu'avaient
les Romains de porter des vêtements de lame
immédiatement appliqués sur la peau, car ils ignoraient
complètement l'usage des chemises.
Les considérations exposées dans ce travail suliiscnt pour
faire admettre que les nombreux marécages dont est cou-
1 Aujourd'hui encore, tous ceux à qui leurs moyens permettent d'aller passer
l'éoonu?des grandes chaleurs sur les eolines limitrophes de Uome, s'y t onvei,
S l Ï Ï t ll'abri de la malaria: paimi tant de villas ^^ ^
me ceinture fleurie autour de cette magique capitale, celle siliiecs a L a eat
sont surtout renommées par la salubrité de leur ; t '
le choléra décima la population de Rome, pas uu seul cas n eut heu i l"'»
éloigné seulement do deux lieues de la capitale et n'ayant en moyenn qn environ
100» d'alliludé. 11 est certain qnc les anciens Romains u'eta,eut u. umn,
opulents ni moins ingénieux que leni'S repi'éseulau.s actuels
0 ner leurs maisons de campagne; et il n'y a certes °
„„i „'aille passer son été dans une campagne située comme 1 elail " « "«'» ¡ "
N N - F de l'-rascati); aussi lorsque Horace respirait l'air embaumé de sa villa
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