l i ' : ' '1 i'
1.1;
•> il:. !
8U2 ZO O L O G I E ,
l'aimée on voit apparaîlre dans les parties inférieures du
Sarus (Seïhoun) et du Cyduus ( Tarsus-sou ), une grande
quantité d'un poisson ressemblant, pour la forme, à une
anguille, et ayant une longueur de plus de S mètres, et
une circonférence de 5 à 6 décimètres ; les Turcs les tuent
à coups de lance ou de fusil. Ce poisson est peu estimé, et
on attribue à sa cbair la propriété d'engendrer la fièvre
et la dyssenterie, aussi ne sert-il qu'à ralimentation des
classes les plus pauvres. Autant qu'il est permis de se former
un jugement d'après les descriptions vagues des pêcheurs,
ce poisson pourrait bien appartenir à la famille
des Lucioïdes : peut-être serait-ce l'Esox belone, L., ou une
espèce voisine de ce qu'on appelle vulgairement l'anguille
de mer.
Après avoir parlé des carpes, nous pouvons dire quelques
mots sur les Sulmo?ioutes, parmi lesquelles malheureusement
nous ne sommes dans le cas de signaler que le
Salur Ausonii, Val. Cette espèce (la vraie Iruile, Forell des
Allemands) est plus ou moins répandue dans presque tous
les cours d'eau de l'Asie Jlineure, et l'on est quelquefois
surpris de la trouver à des altitudes très-considérables,
comme par exemple aux sources de l'Euphrate (environ
2000 mètres), près d'Erzerouni, où M. Charles Kocb l'a signalée
i. Ce poisson est particulièrement abondant dans les
torrents alpestres du Taurus Cilicien et de la Cappadoce, et
nommément dans ceux de Tchandar-Kalessi et de Namrun,
dans l Adjimich-sou, entre Kamachly et liereketlimadène,
et enfin dans les petits cours d'eau (pu arrosenl la plaine où
se trouve Kregli. Dans plusieurs de ces localités les truites
1 Hei-Sf'n im l'oDt. t,rb.,SI'i.
C l l A l ' l T K l î VII. 80 3
acquièrent un développemenl considérable, et pèsent quelquefois
jusqu'à quatre kilogrammes. Les plus estimées sont
celles qui habitent les ruisseaux d'Eregli, où on. les prend
au filet. Au reste, dans les districts montagneux du Kouzandagli,
comme dans presque toutes les régions intérieures
et si peu fréquentées de l'Anti-Taurus, les habitants sont
tellement étrangers à la pisciceptologie, qu'ils se groupaient
autour de moi poin- me voir pêcher à la ligne;
l'usage de l'hameçon excitait surtout leur curiosité.
Un Salmono'ide, que les Grecs appellent Lavraki et les
Arabes Brak, est très-abondant tout le long du littoral de la
Cilicie.
Maiisa sardina, ^"al. Le long de la côte septentrionale du
golfe de Sniyrne, mais particulièrement dans les parages de
celui de Tchanderlyk, ainsi que dans le détroit qui se ti'ouve
entre IMytilène et Aïvalu, ou voit passer, au cominencement
du mois de mai, une multitude de sardines qui deviennent
l'objet d'une pêche abondante
l'Ieuronectes solea, L. Cette espèce est assez fréquente
dans les parages littoraux de l'Asie Mineure : on la pêche
surtout dans le golfe de Smyrne, près deVourla. La chair
en est. t rès-savoureuse, mais les individus généralement
plus petits que ceux des côtes de la France.
La dernière espèce de l'ordre des Walacoptérygiens que
iious ayons à mentionner est la
Hurc'np proprement dite, .le n'ai pas eu l'occasion de
voir inoi-niê]ne cette espèce dans les parages littoraux de
1. tlDe aulrti esiièce de Clupca, la Cltipca pontica, Eichw., est très-abondante
fUuis la mer Noire ; nous la signalerons en parlant des poissons des grands fleuves
russes qui débouchent dans le Pnnt -Eus in. Quant à l a iiècbe dont elle est l'çbjet sur
les côtes de cette mer, M..Valenciennes [Ichthifoi., t. XX, p. 24fi) a donné des
renseignements aussi curieux que cnmpieti;.