í i • 1°,
' í i zooi.oGin.
ilans (onto l'Asie caiUrale, sans néanmoins y donner naissance
à la race caprine dont il s'agit. De plus, l'cliKle
liolaniqiie qne j'ai faile de la ñore de la contrée qui fournil
la nonrritnro à la chèvre d'Angora, ne m'y a fail découvrir
aucune plante qui piil modifier sensiblement le
régime alimenlaire de l'animal et jouer un rôle important
dans la produclion ou le développement de l'espèce.
Il ne resterait par conséquent que l'examen chimique
( examen auquel malheureusement je n'ai pas pu me livrer)
des eaux, pour voir jusqu'à quel point leur nalin-e
pent exercer uue influence locale et aKacher la chèvre
d'Angora au sol qui l'a vue naître. Si les qualités chimiques
des eaux pouvaient nous faire découvrir la cause,
sinon exclusive, du moins principale, du phénomène dont
il s'agit, ce phéuomène se trouverait placé en connexion
intime avec la composition minéralogique des roches de
cette contrée, vu que ce sont en grande partie ces dernières
qui fournissent aux eaux les substances dont la
solution détermine leurs propriétés chimiques. Ainsi ,
dans l'impossibilité où nous sommes encore de rendre
compte de la localisation de la race d'Angora, force nous
est d'admettre comme causes principales de celte exception
l'action combinée des condilions climalologiques et
iiiinéralogiques ou chimiques.
Il résulte des fails qui viennent d'être exposés que, lors-
<pi'il s'agira d'aborder la question de savoir dans quelle
contrée de l'Europe on peut avec le ])lus de chances favorables
tenter encoi'e une fois la naturalisalion de la chèvre
d'Angora, il faudra tenir compte des deux conditions susmenliomiées.
Or, en les cherchant, par exemple, en
France, on se convaincra que de tontes les régions qui
CIIAPITIII! IV. 723
conslituenl ce beau pays, le plateau central de l'Auvergne
est peut-être celui qui [iromettrait le plus de succès*. En
effet, bien que située presqu'à six degrés plus au Nord
que la contrée de la chèvre d'Angora, l'Auvergne Irouve
dans son allitude moyenne, moins considérable, et dans sa
position beaucoup plus occidentale, des causes qui allcnuent
sensiblement l'effet de sa latitude ]>lus boréale.
Aussi offre-t-elle, comme le plateau d'Angora, un climat
e-xcessif, dont les traits saillants élablissent enire les deux
contrées une certaine similitude; de plus, la nature des
roches, dans les deux pays, présente une analogie trèspronoucée
: comme sur le plateau d'Angora, les roches
Irachitiques et basaltiques dominent dans l'Auvergne; ici,
comme là, des cours d'eau assez nombreux, prenant leurs
sources dans des roches analogues, et par conséquent
chargés de substances semblables, procurent aux deux
pays les avantages d'eaux courantes qui, comme nous
l'avons vu, sont indispensables à l'animal dont il s'agit.
Kn un mot, bien des considerations semblent appuyer
notre hypothèse en faveur de l'Auvergne, qui serait destinée
à créer peut-être en France une redoutable concurrence
aux célèbres races d'Angora et de Thibet, et même à substituer
dans l'industrie eiu-opéenne la première à la seconde.
1. Et, pjir contre, ou pourrait aduiettre que Paris oilVirait peu de ctiauces favoraliles
à cette natur.alisation, ou égard, d'rm côté, à son climat, qui participe plus
du climat insulaire que dn climat continental, et, de l'autre à la composition
minéralogique de sa cliarpente solide, composition qui s'éloigne tout autant de
celle du domaine do la chèvre d'Anyora en AsicMiucure que de celle dn plateau
central de la France.
i i i ;
I f -
:î
I
'iM'i
t
f ;
¡k,
i l :
j h i