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e'ii ZOOLOGIE,
nuentsur le dos de la queue. Celle-ci, très-caractéristique,
est plus longue que le corps entier de l'animal ; le poil fin
qui la recouvre s'allonge de plus en plus à mesure qu'il
s'approche de l'extrémilé, de sorte que le dernier tiers de
la queue de celte panthère est plus gros ou plus touffu que
la racine : c'est précisément le contraire de ce qui existe
chez toutes les autres panthères indiennes ou alricaines
dont nous avons parlé. La distance du bout du nez à sa
racine ou à la hauteur du nez est aussi un peu plus longue.
Cet ensemble de caractères nous paraît sufiisant pour bien
reconnaître cette panthère, très-distincte de toutes celles
que nous avons signalées plus haut.
« Elle nous a vivement intéressé, eu nous rappelant
qu'elle a été tuée dans une localité très-voisine de celles
d'où les Romains ont tiré beaucoup de panthères pour les
faire paraître dans les combats des animaux dans le Cirque.
« En eiTet, dans les Lettres familières de Cicéron nous
trouvons plusieurs passages qui prouveut qu'à Rome il
était ordinaire de faire chercher des panthères en Lycie,
en Lycaonie ou en Cilicie. Car Cicéron, en se rendant au
gouvernement de cette dernière province, traversa la Méditerranée
pour aborder à Éphèse, d'où il gagnait Laodicée
pour être près de son camp, établi à Iconium, aujourd'hui
Konia. Or, Coelius, qui bi-iguait alors l'édilité, ne cesse de
lui demander des pani hères pour les faire paraître aux
jeux qu'il sera obligé de donner s'il est revêtu de celte
charge. Il lui dit dans une première lettre i : « Aussitôt
« que vous aurez appris que je suis désigné, je vous prie
a de penser sérieusement aux panthères. »
1. « Tu tamen siiiiul ac rac designatiim audieris, ut tihi curre sit, (jnod ad Panthpra.
s altinfit, rogo. » (/Ici Div., vm. 2.)
CHAPITRE PREMIER. 613
« Dans une autre lettre reçue par Cicéron, arrivé à Laodicée,
Coelius* lui rappelle encore les panthères:
« N'oubliez pas non plus les panthères, et donnez ordre
« aux Cibyrates qu'elles me soient envoyées. »
« Coeliusf y revient plus loin, en termes qui prouvent
combien il était ordinaire de faire prendre des panthères en
ces contrées :
« Vous n'avez pas reçu de moi une seule lettre où je ne
« vous aie parlé des panthères. Il serait bien honteux que
« Patiscus en eût envoyé dix à Curion, et que je n'en
« obtinsse pas un plus grand nombre de vous, qui pouvez
(c en tirer de quantité d'endroits. Curion m'a donné celles
de Patiscus et dix autres qu'il avait reçues d'Afrique;
.< car sa libéralité ne se borne pas à donner des maisons
« de campagne. Pour vous, si vous avez la bonté seule-
« ment de vous souvenir de ma prière, et de donuer des
« ordres aux Cibyrates et en Pamphylie, où l'on dit qu'il
o s'eu prend beaucoup, vous lu'en procurerez autant qu'il
« vous plaira. »
« Et Coelius s reproduit encore cette demande sous la
forme de plaisanterie :
« ¡Mais songez qu'il serait honteux pour vous que je
« n'eusse pas de panthères grecques. »
« Cicéron répond au sujet de ces demandes, dans une
•1. « Item, de Panlheris, ut Cibyratas aicessas, cm-esque utmihi venentur. »
(/Id Diu. ,vui, 4.)
4, .. l'ere littcris omnibus tibi de Pauthetis sciirsi. Turpe tilii erit, P.aliscmii
Cm-ioiii deccm Panthms misissc. te non inultis p;irtiluis plui es. Quas ipsas Curio
mihi et alias arricanas decern doiiavit; ne putes illuin t;intnm proedia rustics dare
scire. Tu, si modo memoria temieris, et Gibyiatas arcessieris, itemcjuc in Pamphiliam
litteras misoris (u;im ibi plures capi aiuut), quod voles efficies. » {Ad Div.,
vin, 9.)
a. i< Turpe tibi erit, Pautheras graecas me non habere. » (.-irî Div.. viii, 6.)
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