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Sil' ZOOLOGI E ,
il'origiues diverses se sont succédé pendant des milliers
de siècles, la difficullé de remonter au lierceau des animaux
domestiques devient insurmonlable. On ne lutte pas
moins infructueusement contre elle, nitMne clans nos contrées
de l'Europe, comparativement si jeunes. Aussi rien
de ])lu3 difficile que de préciser la souche d'où est venue
la race des chevaux qui existent aujourd'hui dans la péninsule.
Tout ce qu'on pourrait dire à ce sujet se réduirait à
l'assertion très-vagiie que l'espèce chevaline de celte contrée
semble être le produit du croisement des chevaux
turkmènes de l'Asie centrale avec les chevaux arabes et
persans, ce qui aurait donné naissance à un type intermédiaire
entre ces Irois races, type parlicipanl aux qualités
et aux défauts qui caractérisent chacune d'elles. Ainsi le
cheval de l'Anatolie a généralement le vice extérieur du
cheval turkmène, c'est-à-dire des jambes trop longues et
une tête trop forte relativement au reste du corps ; de
même, sa taille plus ou moins médiocre est au-dessus de
celle du cheval arabe, mais au-dessous de celle du cheval
persan ; d'un autre côté, le premier possède toute la docilité
et le feu du second sans en avoir ni la beauté ni la
légèreté; mais il les surpasse tous les deux en force et
en aptitude à franchir les plans les plus inclinés et les plus
accidentés, ce qui le rend plus propre à remplir les fonctions
de bête de somme et à circuler au milieu des contrées
montagneuses. Enfin, bien que les chevaux de l'Anatolie
n'aient presque rien dans leur extérieur qui ra])pelle
les formes élégantes des n)agnifiques types arabe et persan,
ils conservent par le pori de la queue l'un des traits
caractéristiques de ces derniers. La teinle la plus commune
de leur robe esl le bai et la plus rare le noir; la
CHAPITRE II. 627
couleur Isabelle, peu estimée en Europe, est au contraire
fort recherchée en Orient.
Dans l'art de dresser les chevaux destinés à la monture
les Turcs ont en vue de développer le pas et le galop et
de substituer au trot naturel une espèce d'amble. Pour
y parvenir, ils retiennent fortement la bride tout en étfeignant
les flancs avec leurs élriers pointus qui servent d'êperons;
l'animal ainsi slimulé d'un côté et comprimé de
l'autre, ne peut plus marquer par le soulèvement saccadé
du corps les mouvements alternatifs de ses pieds, et se
livre en conséquence à un balancement qui rend ces mouvements
presque insensibles au cavalier; de cette manière
le cheval finit par contracter un pas qui, sans avoir toujours
la vitesse de l'amble, en a toute la douceur : c'est
une qualité très-appréciée parmi les Turcs, (|ui la désignent
sous le nom de rahman. Quant au galop, il se servent
très-rarement du mouvement cadencé et modéré, et préfèrent
lui donner tout son développement en lançant l'animal
à fond de train et en l'arrêtant brusquement à l'aide
de mors qui compriment sa bouche d'une manière violente
et douloureuse ; aussi presque Ions leurs chevaux ont la
bouche plus ou moins dure et souvent couverte de plaies.
L'usage du mors oriental et celui des fers en plaque
(îxés au sabot par de gros clous qui l'endommagent et déterminent
la taille fréquenle et immodérée de la substance
cornée, infligent à la majorité des chevaux du pays le
doid)le inconvénient d'avoir la bouche et les pieds usés
avant le temps; et ce qui hâte encore cette détérioralion
|irémalurée, c'est l'habitude qu'ont les Turcs, ainsi que
tous les Orientaux, de monter leurs chevaux beaucoup
trop jeunes. Ces inconvénients existent également à l'égard
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