7-2 CLIMATOLOGIE,
rolls furent ensevelis sons la neige pendant plusieurs mois;
ce ne fut cependant qu'en 739 que l'histoire constate la
congélation du Bosphore i. Ce phénomène se reproduisit
bientôt après, et nommément en 753, sons le règne de
Constantin Copronyme ; l'annaliste byzantin Glycas nous
en a laissé un tableau très-animé. La catastrophe ne tarda
pas à reparaître sous le même règne, en 755, d'après le
témoignage de Théophanes ^ qui nous représente la mer
Noire, le Bosphore et les Dardanelles couverts de glace. Le
froid terrible qui détermina ce phénomène ne paraît pas
s'être fait sentir simultanément dans l'ouest de l'Europe, où
les annalistes latins n'en font point mention; mais, sept années
plus tard, ils parlent d'un hiver très-rigoureux qui
s'était déjà manifesté sur plusieurs points de l'Europe '' dès
le mois de décembre, et qui, selon les historiens byzantins,
donna lieu à un des phénomènes de congélation les plus
remarquables que l'on eût jamais signalés. Eu effet, Nicephorus,
patriarche de Constantinople, nous fournit des renseignements
curieux sur les effets terribles que produisit à
Conslantinople l'hiver de 762; le tableau animé qu'il nous
trace ^ est d'autant plus intéressant qu'il est peint d'après
1. Hammei', Gesch. desOsm, Reichs, aeM.jV. iijP.78^.
2. Glycas, éd. Bon., p. 493.
3. Tbeoplianes, éd. Bon., v. i, p. 540 et 670.
4. Shnuirer, 1. c ,p. 167.
5 Nicefhori Breviarum rer. fost Umrit. gest., éd. Bon., page 75. La dcsCHption
de la congélation de la mer Noire que fait Cedrène (Hisl. comfmd., éd.
Bon t II, p. n ) n'est évidemment qn'nne copie de celle de Nicépliore, car nonseulement'
Cedrène place cet événement à la même époque que lui assigne le
patriarcHe, mais encore reproduit-il quelquefois littéralement les expressions dont
se sert le dernier sans cependant citer son autorité ; il est également probable que
l'événement dont parle Theoplianes n'est encore qne la reproduction du meme
fait raconté par Nicéphore; seulement TMopbanes se trompe d'une année eu lui
.assignant la date de 763, taudis que, d'après l'asseitiou très-positive de Cedrene,
,1 est de 762 puisque cet historien dit qn'il eut lieu In vingt-troisième annee du
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nature, puisque le patriarche fut témoin oculaire des événements
qu'il relate avec autant de simplicité que d m e -
ligence. C'est pourquoi je ne crois pas abuser de I indu -
^ L c e de mes lecteurs en plaçant sous leurs yeux cette
relation même, que j'ai traduite fidèlement d après 1 ori-
^"T'aTcommencement de l'automne, dit Nicephorus,
<< l'hiver s'annonça par des froids extraordinaires; toutes
,< les eaux se convertirent glace, ce qui produisit une
„ sensation d'autant plus profonde parmi les habitants que
«la métamorphose eut pour objet non-seulement lean
„ douce, mais également l'eau salée de la mer; aussi le
<< Pont-Euxin se couvrit-il, sur un espace de près de cent
«milles, èxaxôv p.ataS d'une glace semblable à celle
« dont se revêtent les contrées les plus boréales ; elle s em-
„ para également de la plus grande partie des fleuves, et
.ègne de Constantin Oop-yme - ^ r i S r «
Noire, et probablement les parages occupés aujourd'hui f ^ f;','
„ n ' a i neuves du Danube, du Duicpre et du Dmestre, et de la, le long de la cète
Î u s ^ à Mélembria; or, c o U e cette dernière ville occupait à peu près la pia e du
S acturîeMissiv'ri situé entre Varna e» «urgas et que Nicéphore pro on
r i L de Mesembria jusqu'à Media, qui tut sans doute a la place du Miia
¡H fouriv u r s tué à o myriamètres au nord de Fombouchurc septentrionale du
m X t aurons, poiir l'éteudue oceupéc par la glace, la superficie presque
eutiôrc do l;i mer NoitciLui