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C L L M A I U L O G I E .
position près (le 1;, limite entre deux regions clin.atologiques,
offre encor e un mélange de ces dernières. Les hivers
sont moins froids à Samsonu qu'à Conslanlinople, cependant
d y tombe souvent beaucoup de neige qui quelquelbis
recouvre le sol pendant plus d'un mois ; les élés y pai-aissent
être moins chauds que dans la capilale ottomane, aussi le
r a i sm n'y parvient à sa parfaite maturité qu'à la Hn de septembre
et n'a point la douceur, le goût exquis de certaines
especes qu, dans l 'ant ique Byzance sont connues sous le nom
de Tchaouchizum. Le mois le plus chaud à Samsoun parait
être septembre, qui en même temps est Téjioque la plus
malsame de l'année, à cause des miasmes qu'exhalent les
nombreuses llaques d'eau croupissante qui infestent les
environs de la ville, et dont il eût été facile et même peu
dispendieux de la débarrasser. Dans le village Kavak à
9 lieues au Sud de Samsouu, et déjà à une\altitude 'de
0a8 metres, j 'observai le 2a août, au coucher du soleil 16-
A peu de distance à l'Est de Samsoun se déploie la belle
plame que traverse le cours inférieur de l'Iehil Irmak Uris)
territoire célèbre dans l'antiquité, tant à cause de sa fertilité
que paree que la tradition y plaçait le siège de l'empire
fameux des Amazones. Aujourd'hui cette belle plaine
ornée de faillis touffus, est presque déserte, et de plu¡
reputée comme très-insalubre pendant l'été dont on cherche
a éviter les rayons ardents. Lorsqu'au mois d'août 18S3 je
me préparais à la traverser pour me rendre de ïermé'à
Samsoun, on me conseilla d'emporter des vivres avec
moi, parce que le peu de villages que je pourrais rencont
r e r étaient complétemeut abandonnés à cette époque si
r e d o u t é e ; et en effet, je ne vis à Tcherehéhémbé que
quelques masures désertes, tous les habitants s'élant
(MiAl'lTUli IX.
réfugiés dans les montagnes pour se sousiraire à l'action
d ' u n soleil dévorant. Au resie, un passage de Sirabon '
semble prouver que cette région n'était pas réputée chez
les anciens comme particulièrement chaïule; car, en signalant
la plaine de Tliemiscyra^ comme remarquable par son
extrême fertilité, il attribue cet avantage à la grande abondance
de l'eau, observant qu'une bonne irrigation vaut
mieux que la chaleur; il est donc probable que plusieurs
courants d'eau , dont une [lartie est convertie aujourd'hui
en marais et une autre complétcineiit desséchée, traversaient
alors la plaine et contribuaient à en abaisser la température
; d'ai l leurs, les marécages qui actuel lement rendent
cette région presque iiiliabilable pendant l'été, n'existaient
probablement pas du temps du célèbre géographe d'Amasie,
autrement il n'aurait pas manqué de les signaler.
Dans la plupart des localités situées sur la côte entre
Termé et Trébisonde les hivers sont peu rigoureux, et en
tous cas beaucoup moins qu'à Constantinople ; la neige y
tombe quelquefois, mais elle ne reste que peu de jours sur
le sol ; la tempéralure comparativement douce de la saison
hivernale, non-seulement se maintient sur la partie du littoral
comprise entre Trébisonde et Batoun, mais encore se
manifeste à u n degré tout particulier sur quelques points de
cette côte, placée complètement sous la protection du rempart
caucasien. Ainsi à Bulep, située presqu'à mi-chemin
entre Trébisonde et Batoun, les oranger s prospèrent en plein
air, et la vallée de Tchoruk jouit d'une température telle-
1. L. xii.
2. Themiscyra était pvobahlemont située daos les parages dfi Termé d'aujourd'hui
; voy. pour cette viUe, ainsi que pour la plaine en général, les détails consignés
dans ma lettre à M. Rlohl sur les Antiquités do l'Asie Mineme, publiée
dans le Journal asiatique, n« 9, année JSoi.
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