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Z Ü O L Ü G I I i .
ment dans la Suisse, aux Pyréuées el dans l'île de Crète.
« Dans son mémoire sur les chèvres sauvages et domestiques,
Tilesiusi u a non-seulement fait faire aucun pas à
l'histoire naturelle de Vjigagre, mais en a encore au^imenfé
robseurité en introduisant dans la synonymie une fâcheuse
confusion, puisqu'il ne se contenía point d'idenlifier avec
la Capra oegagnts la Cervicapra de Koempfer, mais même
roiv's Irageiaphus et la Cnpra caucasica, espèces qu'aujourd'hui
aucun zoologiste tant soit peu versé dans la connaissance
des mammifères ne s'aviserait certainement pas de
considérer conune identiques.
« Les animaux figurés sous le nom de Paseng {Capra
oegagrus) par G. Cuvier^ et F. Cuvier^ sont évidemment
des chèvres domestiques devenues sauvages, bien que plusieurs
auteurs, comme Meissner et Schinz, les considèrent
comme de race mixte. A une époque plus récente, A.
Wagner' fut le seul qui domia quelques notices très-courtes
sur la véritable Capra oegagrus d'après un exemplaire qui
se trouve dans le cabinet d'histoire naturelle de Vienne, et
que depuis plusieurs années j'avais cédé à titre d'échange à
M. Matters N'ayant pas à sa disposition la Capra Igagrus,
M. Schinz^ se contenta de figurer sous ce nom une
chèvre de Grèce devenue sauvage. Ce sont de semblables
chèvres, considérées comme étant originairement sauvages,
figurées et décrites par G. et F. Cuvier et par M. Schinz,'
qui ont probablement contribué à accréditer l'opinion erronée
que la Capra oegagrus habite ou habilait un jour l'Eu-
1. Isis, 1835, p. 877.
2. Ménagerie.
3. Mammifères.
1. Supplémeiil soogr. Schreber, l. rv, p. .=iü2.
3. Monogr.
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rope occidentale. Le Muséum de l'Académie impériale des
sciences de Saint-Pétersbourg possède de cet animal un
mâle un pou âgé, ainsi qu'une femelle, envoyés par i\l. Hobenackcr
de la Perse septentrionale, de concert avec une
série de Irès-beaux crânes. Dans l'état fort défectueux des
connaissances que les zoologistes peuvent avoir relativement
à la Capra oegagrus, j'ai cru qu'il y aurait de l'inlérêt
à leur faire connaître d'une manière un peu plus précise
les exemplaires susmentionnés.
<( Je vais commencer par le mâle adulte en robe d'hiver:
« L'impression que produit au premier coup d'oeil l'ensemble
de l'animal est celle d'un bouc gigantesque, trèsrobuste,
muni de cornes larges qui se courbent directement
en arrière, et d'oreilles verticalement dressées comme celles
des chèvres. En proportion des cornes et du corps, la tête
est assez considérable, et, ainsi que le nez, semblable à celle
de la chèvre domestique; elle présente la forme connue du
profil de chèvre, et l'on aperçoit sous la pointe antérieure
une bande longitudinale, linéaire et nue. La queue, courte
et analogue à celle de la chèvre domestique, a, les poils y
compris, la longueur de l'espace qui sépare l'extrémité du
museau de l'angle postérieur de l'oeil; mais, eu ne tenant
pas compte des poils, elle ne dépasse guère la longueur de
l'oreille. La barbe, qui est un peu rétrécie, allongée et assez
conforme à celle de la chèvre domestique, a presque la
longueur de la queue et une largeur à peu près égale à celle
de la fente buccale. Les poils du corps sont de deux espèces,
et consistent en un duvet très-tendre, soit d'un gris
clair ou blanchâtre, soit d'un brun clair; et en poils raides,
faiblement tordus, d'un brun de noisette qui passe au blanc
dans les extrérnilés, ou bien d'un brun tirant plus ou moins
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