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582 Cl . I S IATOLOGI E .
extraoixlinaire sur la scène du monde coincide presque
avec rapparilion des deux plus terribles fléaux du genre
lunnaiii : lu pesie et la pelile vérole; Iléaux ((ui pendant
])lusieurs siècles exercèrent leurs ravages avant de céder
aux efforts de la science, puisque le procédé de l'inoculation
ne date à proprement parler que de l'époque du
docteur Jeûner (fin du xviii' siècle), et que ce n'est que
depuis le xvu" que l'on est parvenu, à force de mesures
quaranteuaires, à refouler la peste vers l'Asie, son pays
natal. Ce fut également dans l'Orient qu'apparut pour la
première fois le scorbut, car l'histoire n'avait jamais mentionné
cette affreuse affection avant que, en l'année 1250,
l'armée de Louis IX l'eût contractée en Égyptei. Enfin,
ce fut encore dans l'Orient que naquit et se développa
le lléau le plus récent parmi tous ceux qui ont allligé et
qui de nos jours affligent le genre Immain, c'est-à-dire
le choléra morbus -. Nous le voyons donc, la majorité
Odessa et à se répandre de là en Taïuide et en Galicie, où ses progi'ès furent
:irrétés par des mesures ciuarantenaires ; or ce fut encore de VOrient que cet
ennemi déjà victorieusement combattu en Europe y tenta cette dernière imiption,
puisque la peste de 1813 fnt importée à Odessa par un bâtiment turc de Conslantinople
où elle enleva 70,000 hommes, en sévissant avec la même intensité en
Égypte, dans l'ile de Chypre et à Smyrne. (Sclinurrer, loc. cit., vol. II, p. 511.)
1. Schunn-er, loc. cit., p. 287.
2. Le choléra morbus apparut pour la première fois dans les environs de Calcutta
en 1817, après des pinies torrentielles qui avaient avarié le riz, nourriture
principale des populations indiennes. Cette maladie, qui devint aussitôt l'objet
d'une étude sérieuse de la part des médecins anglais locaux, fut unanimement
déclarée par le conseil médical de Bombay comme une maladie complètement
inconnue jusqu'alors. Il résulte de leurs observations que les symptômes du
choléra, au moment de sa naissance, étaient à peu près les mêmes que ceux
qu'il présente aujourd'hui en Europe; mais la mortalité était, toute proportion
gardée, moins considéraltle. Les moyens les plus généralement employés d'abord
étaient la saignée ainsi que l'administration du laudanum et de purgatifs. Les
médecins anglais fnient frappés de l'irrégularité de la marche suivie par la maladie
dans l'Hiadonstan et la qitalifièrent de capricieuse [caprMom), ce qui
snggéra an docteur .Inhnson !a pens''e que le mnl ét;iit eogemlré par des exhalai-
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des plus graves affections morbides (en partie contagieuses)
nous sont venues plus ou moins directement et
avec plus ou moins de probabilité de l'Orient, et nommém
e n t la pelile vérole, certaines ficores épitlémiques, Véléphanliasu,
la rougeole, la lepre, le mrbul, la pesle à bonbons
et enfin le choléra.
Une remarque à faire, c'est que presque toutes les contrées
de l'Orient où ces maladies apparurent pour la première
fois, se trouvaient, de longue date, ou déchues de
leur ancienne civilisation, ou bien n'en possédaient qu'une
(la Chine, par exemple) qui ne comporte point le développement
qu'ont en Europe les doctrines médicales et qui
par conséquent ne peut participer à l'avantage des mesures
aduiiiiistralives et sanitaires que la science seule est
à même de suggérer. Il n'est donc pas improbal.)le qu'une
des causes qui ont rendu l'Orient la source de tant d'affecsons
terrestres et non par l'action de l'air. Une observation importante que limit
les médecins auglais, c'est que la maladie offrait très-souvent un earactere parfaitement
indépendant du genre de vie et des conditions topographiques et atmosphériques,
et qu'ainsi elle frappa indifféremment les classes indigentes et les
classes aisées, ceux qui habitiiient des lieux marécageux ou des liens secs. Depuis
sa naissance dans les environs de Calcutta en 1817, le choléra mit SLX aniiees a
parcourir respace qui sépare l'Inde do la presqu'île anatoiiqne et se montra
pour la première fois en Eiirope à Astr.akan, le S3 septeml.re 1823, d'où ensuite
il i t successivement le tour de cette vaste contrée pour y acquérir malheureusement
un droit de bourgeoisie dont il n'a cessé de se servir. Victor .lacqiiemont,
qui pendant un séjour de plus do trois années dans les Indes, eut 1 occasion
d'étudier celte maladie peu de temps après sa naissance et presque à son berceau,
parvint à un résultat opposé à celui que recueillirent les médecins anglais; car
tandis que ceux-ci avaient admis bi contagionabilité du choléra morbus. Jacquemont
la nie positivement en appuyant sou opinion sur celle de tons les médecins
européens qui se trouvaient aux Indes eu mémo temps que lui. {Cornspondmce,
lettre 100, v. 11, p. 319). De pins, il obseiye que les indigènes étaient
beaucoup plus fréquemment .attaqués que les Européens, et il considèie l'usage
dn vin et les soms d'éviter les refroidissements comme les meilleurs préservatifs
contre l'alfrense maladie. Tontes ces assertions s'accordent parfaitement avec ce
(|UC j'ai été dans le cas d'observer pendant plusieurs années de séjour dans les
régions de l'Orient affectées iiar le choléra.