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souvent un chicu euragé, seulenieul parce qu'il aura mordu
plusieurs personnes. Lorsque M. Siade se li'onyait à Rodosto,
une vieille femme, un mareliand allemaud nommé
Snell, deux vaches cl un âne furent successivement atteints
par un ctiien furieux, et aussitôt le bruit se répandit qu'un
animal enragé venait de faire de uombreuses victimes ; or,
M. Slade s'est assuré que parmi ces dernières personne ne
succomba aux suites de la morsure. Il est vrai que la vieille
femme mourut bientôt après, mais sa mort eut des causes
indépendantes de l'eflet malériel de sa blessure, taudis que
l'Allemand s'en releva promptement ainsi que l'âne. Quant
aux deux vaches . leur propriétaire s'empressa de les
abattre et d'en porter la yiande au marché, peut-être pour
trancher la question par une expérience selon lui décisive :
heureusement cette épreuve peu charitable eut un résultat
favorable ; en sorte que dans cette catastrophe rien ne vint
constater la présence de l'hydrophobie. .l'ai été moi-même,
à deux reprises, témoin d'événements semblables : une fois
non loin d'Aksaraï, l'autre près de Konia, et toujours au
moment des plus fortes chaleurs de l'été. Dans les deux
cas, trois de mes gens avaient été mordus par des chiens
à allnre très-suspecte : l'oeil hagard, l'air abattu, ils s'avançaient
eu ligne droite, sans se laisser intimider par les menaces
ou les obstacles; aussi les habitants du village voisin,
où ils avaient mordu plusieurs enfants, déclarèrent-ils
ces animaux atteints de la rage. Cependant personne ne
mourut, et la simple application d'un linge trem|)é dans une
solution d'ariiica, suiTit pour guérir les blessures sans laisser
trace de maladie , ce dont je m'assurai d'autant mieux
que quatre années plus tard je re]iris à mon service l'un
des individus qui avaient subi la fâcheuse cxpérinjenlation.
CllAl'ITlU! PttliiMIEU. 597
11 ne serait pas sans intérêt de i-echerclier si les anciens
ont jamais signalé l'hydrophobie dans cette contrée.
Or, en examinant les nombreux écrits des agronomes et
naturalistes grecs et romains, nous voyons que nou-seuleinent
ils ne font à cette occasion aucune allusion à l'Asie
Mineure ou à la l iouniél ie, mais que même tout semble prouver
que dans l'antiquité l'hydrophobie en général n'était ni
aussi répandue, ni d'une nature aussi violente que de nos
jours. Pline se moque îles récits de ceux qui prétendent
que les hommes mordus par des chiens pouvaient contracter
une de ces aifeclions que plus tard ou signala sous le
nom AeLycanIhropie'-. Marcellus de Syda, contemporain de
Galien, et qui par conséquent vivait sous le règne des Antonins
(154 après J . -C. ) , mentionne la bjcanthropie comme
un véritable état morbide, et dit que les personnes qui en
étaient atteintes à la suite de nvtrsures de chien, avaient les
pieds enllés et rôdaient comme des loups au milieu des
cimetières ; or, ces symptômes ne suffisent point pour identifier
la hjcanlhropie, telle que l'entendait Marcellus, avec
Vhydrophobie. Galien avait positivement connu cette dern
i è r e ; mais bien que le célèbre médecin soit natif de l'Asie
Mineure aussi bien que Marcellus, ni l'un ni l'autre ne font
aucune allusion à la péninsule, en sorte que l'on ne peut
savoir si leurs observations s'appliquent à leur pays natal
ou bien si elles se trouvent énoncées comme un de ces faits
généraux relatifs aux maladies humaines, sans aucun rapport
à une localité quelconque. La même remarque peut
être faite à l 'égard de Joannes Lydus^ (au vi' siècle de notre
è r e ) , également natif de l'Asie Mineure, et qui parle non-
11
1. Sclinumv, Chroii. der Seuchen, v. I, p. 89.
2. De .)í¿ns.. ui.
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