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620 Z00L0C.1IÎ.
de ses admiraliles leltres contldculiulles à AUicus, où il
lai fail coiuiaîlre son désiutéi'essemeut dans I'adiiiiiiisli'alion
de sa province, et son indignation, qu'il n'a pas manqué
de transuieltre à Coelius, sur les taxes qu'il voulait
faire imposer à la province du gouvernement de Cicéroii :
toutefois, dans une autre correspondance avec Coelius,
Cicéron promet gracieusement de lui faire prendre des
panthères ^:
« Je vous fais chercher soigneuscnienl des panthères
« par ceux qui sont accoutumés à cette chasse, etc., etc.
a De Laodieée, 4 avril, l'an de Rome 703. »
« Nous espérons que ces cilations, et plusieurs autres
qui pourraient être empruntées à Pline, prouveront que
les panthères étaient abondantes dans l'Asie Slineure; on
peut remarquer qu'à Rome on distinguait et l'on désirait
voir les panthères grecques au(aut que les panthères africaines.
C'est pour rappeler ces souvenirs, que je propose
de donner à cette nouvelle espèce de panthères la dénomination
de Felis Tulliana
« .le crois que cette notice pourra engager les consuls
de notre patrie ou les hommes zélés poiir les ])rogrès de
l'histoire naturelle, qui se trouveront à Smyrne, de faire
leurs etforls pour envoyer au Muséum d'histoire naturelle
une de ces panthères vivantes. On pourra mieux jugciencore
de la constance des caractères que j'ai signalés i)lus
haut. Ce serait un vrai service rendu à l'histoire naturelle
des animaux , et à celle de cette famille des panthères, qui
embarrassera encore longtemps les naturalistes. »
1. « De Panthcris, per eos qui vciiari soient, agitiii- niandato mco diligeiitor. »
Scrib. Laodiceoe, prid non Apr. A. V. C. 703. {Ad DIv., IT, 11.)
2. V. planche 1.
C11.\P1TIUÎ PHKMtEH. 621
Indépendamment du Taurus et des montagnes de l'Ouest
de l'Asie Mineure, la panthère se montre quelquefois dans
la partie septentrionale de la Lycie où des chasseurs m'assurèrent
en avoir tué, bien qu'elles y fussent fort rares. Il
est probable que dans l'antiquité la ])anthère habitait également
les régions orientales de l'Europe et nommément
tes provinces de la Roumélie actuelle, car dans son traité
de la chasse (ife Venalione, cap. xi), Xénophon la range
au nombre des animaux que l'on chassait sur l'Olympe
mysien et sur le Pinde. Or, puisque parmi ces animaux
il cite aussi le lion , on serait tenté d'admettre que comme
ce dernier, la panthère avait jadis habité l'Europe et que
l'un et l'autre de ces carnassiers l'auraieut évacuée, vu
qu'aujourd'hui ils n'y existent point. Toutefois si cette
assertion est basée, à l'égard du lion, sur de nombreux
témoignages historiques, elle ne s'appuierait pour la panthère
que sur la seule autorité de Xénophon et se trouverait
eu contradiction avec celles d'Aristote et de Pline, carie
premier, après avoir, conformément à Hérodote, indiqué
les limites entre lesquelles le lion habite l'Europe, ajoute
positivement ' que la panihère ne se trouve qu'on ,4sîc,
ce que le naturaliste romain a conPirmé Ainsi que nous
l'avons déjà remarqué plus haut, le terme de kaplan par
lequel les Turcs désignent généralemenl le tigre, ne peut en
donner au voyageur une idée précise, vu qu'aux yeux du
vulgaire deux espèces de f e l i s , savoir, le tigre et la panthère,
sont facilement confoiulus à cause de leur resseinblimce^.
Il en résulte que lorsque le naturaliste ne les a
1. Itixl. Animal., 1. vni, 2.S.
i. .Vai. Wst., 1. vin, 17. • .
:l Rosoniinillor (lllbl. Tliierr., p. 173) fail un observation scuiWaMe à IVgarJ
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