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" 2 ZOOLOGIli.
piiys ile l'Oriciil. « La richesse de Bouree, tlil le sayaiil
« iialuralisle du Slans, provieni de la soye; ear il ne ¡¡asse
« année que mille cliameaux venant de Syrie et d'aiitres
« pays du Levant apportant la soye en liource n'y soyent
" deschargez : et y sont accoustrées, fdées, (issues et mises
« en divers ouvrages et diverses tainctures en diverses
« façons. » lielon observe que pour donner du lustre à
hi soie on consommait annuellement à Brousse plus de
iOOO livres de gomme tracacante recneillie en Mysie, Phrygie,
Paphlagonie et Galatie, et que pour la colorier on y
employait également des galles de térébinthe. Au xvif siè-
. d e , Sestini évaluait la quantité annuelle de soie fournie
par Brousse à la production de la Sicile tout entière. Dans
la première moitié du xix" siècle, lorsque M. Aucher Éloy
visilait la môme ville (1835), il estimait à 25 millions de
francs la valeur de la soie brute ipii en était exportée
annuellement à l'étranger, et nommément en France et
en Angleterre
A mesure que les efTets merveilleux de la science
appliquée à l'industrie commençaient à être mieux appréciés
dans la capitale de l'empire ottoman, et que le génie
inventeur de l'Europe y faisait de plus eu plus ressortir
rinsuffisance de la routine orientale, la célébrité de Brousse
comme monopolisatrice de la fabrication de la soie, devait
nécessairement décliner de plus en plus. Toutefois, en
s appropriant les procédés européens, non-seulement l'iniluslrie
n'y court aucun danger, mais encore elle acquiert
l'avantage d'exercer sur le reste de l'Asie Mineure une
salutaire iniluence, et d'y faire naître de nouvelles sources
i Heiut. de voyages en Orient, 1« p;irl., [i. 137.
ClIAtMTllE VI. 77:)
de production. C'est en 1845 que M. Falkenstein, négociant;
suisse, fondait à Brousse la première fdature fonctionnant
d'après les procédés européens; elle marqua le premier
pas dans une nouvelle carrière industrielle qui sut
no plus se borner à livrer aux pays étrangers la soie brute,
mais à lui faire subir sur les lieux mêmes toutes les trausformations
par lesquelles elle devait passer pour servir à la
consommation, et pour se montrer immédiatement sur les
marchés de l'Europe en concurrence avec les soies étrangères.
De nombreux établissements du même genre, parmi
lesquels figurent au premier rang ceux de Belezikdji et de
Djezaïrly se succédèrent rapidement, et en 1832 ils fournissaient
déjà annuellement près de 30,000 oks (environ
;î7,000 kilogr.) de très-belle soie tirée de 500,000 oks
(625,000 kilogr.) de cocons, termes moyens.
Ces utiles et rapides réformes ont eu pour résultat de
créer à Brousse un centre d'activité nouvelle, et de répandre
dans toute la province l'usage des procédés européens
qui, lors de mon dernier voyage en Asie Mineure
(1853), se trouvaient déjà en pleine activité dans les villes
de Bilidjik, Jénicher, Karagatch, Guemlik, Mohalitch, Banderma
et Moudania. Parmi elles Jlohalitch fournit annuellement
de 10 à 15,000 oks (14,000 à 18,750 kilogr.) de
soie, qui se vend sur le pied de 100 à 105 piastres (à peu
près 30 fr.) l'ok ( I ' 4 kilogr, ) ; et la production de Karagatch
peut être portée à 400 ou 500 oks (environ 500 à
025 kilogr.).
Outre la Bithynie, qui réclame en Asie Mineure le premier
rang ])armi les régions livrées à la séi'iciculture, plusieurs
localités du Pont et de la Paphlagonie occupent une
place dislintinguée sous ce rapport. Parlons seulement de 'I TO
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