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Tollies ces causes diverses agissent avec lanl de iorce
que peudant Télé, y compris le mois de sei)Iembre ([uiesl
généralement considéré comme l'époque la plus dangereuse
de l'année, une foule de localités en Asie Mineure deviennent
plus ou moins inhabitables^ ou du moins ne se
irouvent occupées que par ceux auxquels leurs moyens ne
permettent point de s'éloigner de leurs l'alales demeures.
Le Iléau des miasmes pestilentiels est dans cette contrée
d'autant plus sensible qu'il ne s'y trouve point exclu meme
par des altitudes qui en liurope semblent en détruire l'eilet ;
matelas on caoutchouc ou Lien ilcs lits de camp :im. matelas ordinaires, les
accidents fébriles devinrent lieaucoup plus rares tant clicz moi (lue chez mes
gens. Quoi qu'il en soit, malgré le nombre et l'autorité des ouvrages spéciaux
aussi publiés jusqu' à ce jour sur les fièvres de marais, la natur e de cette allection
c r u e l l e que répaudue, est encore bien loin d'être pavfaitemi^nt connue, car
beauc.o\ip de faits que présentent sous ce rapport certaines localités, échappent
coroplétement aux théories les plus généraleajenl, admises à cet égai'd. Par
exemple, à Rome les miasmes qu'exhale la grande plaine ondulée qui entoure la
c-ipitale, ne frappent particulièrement que l a périphérie de la ville et ne péncHront
presque pas dans sou enceinte intérieure : c'est un fait que j'ai non-seulement
p u constater par moi-mèmi-, mai s qui est hors de doute pour tous los médecins de
Home. Cependant on ne voit pas trop comment les mur s et les édifices arrêteraient
le transport de particules morbides répandues dans l'air, puisque ce dernier, lors-
(ju'll rencontie un obstacle local, s'écoule nécessairement de côté ou par-dessus,
e m p o r t à u t les substances ténues dont il est chargé. Pour expliquer ce phénomène,
il n'y aurait que deux manières de l'interpréter : 1" en admettant que les
miasmes délétères n'occupent dans l'atmosphère qu'uue bande étroite très-rapprochée
du sol, eu sorte qu' i l suffit que l a bar i ièr e qu'elle rencont r e ai t lamèmebautcnr
pour empêcher la partie infectée de l'air de se répandi-e plus loin ; 2° en supposant
que les substances délétères soient d'une nature givasse ou gluante qui les fait
s ' a t t a c h e r aux parois des premières surfaces qu'elles rencontrent.
La localisation des fièvres iniermittentes olTre à Rome un autre phénomène également
mystérieux, et d'autant plus rcmarqualde, qu'il a sous ce rapport une
f r a p p a n t e analogie avec le cboléra. En effet, t audi s (pie cei taiaes rues se trouvent
notoirement exposées au fléau des fièvres, il en est d'autres qui, placées tout ii
cùté (.'t exactement daus les mêmes coiiditlons, sont particulièrement reconnues
comme très-salubres. Je n'en citerai qu'un seul exemple, celui que présente la
¡'iazza del Popoiu. Cette place se trouve, sous le rappurl sanitaire, divisée on deux
légions, l'une félu'ile et lant r o saine : la première comprend la partie orientale do
la place depuis l'endioit oii y débouche la rue did fiabuino (qui à son tour jmiit
d ' u n air «alubre) et l'ouceinte extérieure du vioiil ¡'iiicio jusqu'à la Porte du
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ainsi, selon M. Scliouw', le kic Fucino, iloiit la liau-
Iciir est Je 050 mèlres, est dans l'Italie la loculilé la plus
élevée parmi celles noloironient affectées par la malaria,
tandis qu'en Asie IMineure des altitudes doubles et même
triples de celle de ce lac sont tout aussi exposées aux lièvres
que les lieux silués au niveau de la mer. D'ailleurs,
on sait que les vents peuvent transporter à d'assez grandes
distances les miasmes pestilentiels et en faire éprouver
les effets ii des localités placées en dehors des recej)-
lacles d'oii ils émanent; ce phénomène doit se produire
avec d'autant plus d'intensité dans la partie déboisée de
l'Asie Mineure, et nommément sur le plateau uni de la
L y c a o n i e ^ , que les vents y circulent librement sans être
Peuple ; en taisant queliines pas pont tvaTOrser la place dans la aircction cle sou
cùtii occidental, on se trouve immédiatement dans la région salubre, iini s'éteud
ilepuis l'cmbouclinrc do la rue Dlpelta jnsiiu'à la Porte du Peuple. J'ai entendit
Cliielqnes médecins de Rome expliquer cette anomalie par l'action des Ijonqucls
d ' a r L r e s qui couvrent le mmi Pincio, sur lequel s'appuie la paitie orientale de
la place; mai s le c6té opposé de cette dernière n'est séparé que p i r deux ou trois
ruelles t ransversales de l a rive du Tibre, dont le voisinage immédiat est généralement
regardé comme fiévreux. 11 faudrai t donc .admettre que quelques édifices
suffisent pour arrêter les i.tauves délétères, ce qui nous ramènerait encore
vers la difliculte d'expliquer comment l'air qui s'écoule à travers les espaces i|ui
commimiquent directement avec le Tibre, peut , par le contact local avec quelques
éilUces, se trouver complètement délivré de ces miasmes , et ar r iver dans la partie
occidentale de l a place du Peuple à l'éuit de parfaite épuration, comme s'il avait
t r a v e r s é nu aLimliic.
Au reste, j e stiis loin de nier l'eifet protecteur qu'exercent sur quelques localités
Icomine nous l'observerons plus tard) des toréts ou d'autres barrières interposées
e n t r e ces dernières et des réceptacles d'e.'ilialaisona miasmatiques ; seulement il
me parait que de pai'cilles karricres, pour être etficacei, doiv..nt avoir une certaine
extension , une certaine continuité, que ne préseuteut point les obstai les qui à
lioine seraient censés arrêter le transport des .agents morbides répandus (liins
l',air. S.ans doute, les effets non encore appréciés de l'electrécité atmospbén.iue
dont l'ozone n'est peut-être qu'un des mode s divers de raimitcstation, poui rent ou
join- (si tontetois on parvient jamais à pénétrer ces mystères) nous expliquer
bien des problèmes relativement au choléra et aux fièvres paludéennes.
1. Die Ertle, die P/lanze iind der Menscli., p. oi3-
a . 11 parai t que le iiliénomène de fièvres se déïelopp,ant à des altitmles coiisi-
Itérables, est re|iroduil sur plusieurs poiiils de ror iei i t , el eiilre anlros sur les monv
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