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Ii86 ZOOLOÎillî.
résultats sommaires des éludes auxquelles je me suis livré
à cet égard.
« Lorsque Pallas • créait sa Capra oegagnis à l'appui du
crâne que Gmeliu avait reçu des montagnes du Nord de la
Perse, il ue la déclara point comme la souche exclusive des
chèvres domestiques, car il ne put s'empêcher d'accorder
une part dans cette procréation au bouquetin et à la Capricerva
de Koempfer (qui, selon moi, appartient également à la
section du bouquetin). Tilesius, ainsi que nous l'avons déjà
observé, alla même jusqu'à admettre comme souches de la
chèvre domestique l'Oi is Irajjelaphus, la Capra caucaska et
la Capra oegagrus, espèces qu'il eut la malheureuse idée de
jeter toutes dans le même moule. D'un autre côté, la plupart
des naturalistes adoptèrent purement et simplement la
Capra oejiijrus comme souche de la chèvre domestique, sans
appuyer cette assertion d'aucune preuve (que d'ailleurs le
manque de matériaux suffisants leur rendait impossible), et
sans même soumettre celle de Pallas à une discussion critique,
afin d'en préciser rigoureusement le sens. On ne doit
donc pas s'étonner lorsqu'on voit tout récemment W. Giebe|
2 nous avouer franchement l'impossibilité d'asseoir sur
des preuves positives la dérivation de la chèvre domestique
de la Capra oegagrvs, dérivation qu'à l'exemple de ses devanciers
il admet cependaut sans la démontrer. Toutes ces
assertions contradictoires ou arbitraires ne font sentir que
plus vivement l'importance de l'étude comjiarée des précieux
et riches matériaux que possède à cetégard le Muséun)
Impérial de Saint-Pétersljourg, étude qui seule pourrait
fournir une base solide à la solution de celte intéressante
f . fpicil. zooL, 1. X I .
2. AUgem. sooi., t. I, p. 2i).
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CttAPlIRE tu. 087
question. Or, il résulte du travail auquel je me suis, livré
daus ce but, que la Capra oegagrus est incontestablement et
exclusivement la souche de la chèvre domestique de l'Europe,
chèvre qui, par-ci, par-là, peut avoir repris l'état sauvage.
Voici les arguments qui servent de base à cette assertion
:
(c 1* La Capra oegagrus possède toutes les formes extérieures
et toutes les proportions de la chèvre domestique.
« 2° Elle la rappelle beaucoup dans la répartition, tant
générale que locale, des teintes.
« 3° Elle s'en rapproche plus que toute antre espèce de
chèvre par la configuration des cornes, configuration qui
joue un rôle si important dans la caractéristique des espèces
sauvages.
« Elle présente la même concordance avec la chèvre
domestique sous le rapport du crâne. Enfin, elle se trouve
dans les montagnes des contrées (et nommément la Mésopotamie
) habitées par les peuples antiques (Israélites, Assyriens,
etc.), qui nous ont fourni les renseignements les plus
anciens sur l'élève de la chèvre, ainsi que cela résulte des
saintes Écritures et de plusieurs autres momnnenls.
« Pour ne point donner à notre opinion un sens trop
absolu, nous nous hâtons d'ajouter que nous ue prétendons
nullement que lotiles les races appartenant à l'espèce
Capra liircus domeslica doivent nécessairement descendre
do la Capra oegagnis. Le fait seul d'une race j)articulière à
longs poils soyeux, de la Capra angorensis, existant simultanément
avec la Capra oegagrus, et presque à côté des
montagnes habitées par cette dernière, donne lieu à la supposition
que la domestication n'a pas eu pour objet exclusivement
V/Egagriis, niais qu'elle a pu égalements'appliquer
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