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écoulement dans un réservoir quelconque. Il est vrai ([uc
(le récents observaleurs ont admis rexhaussement ¡irogressil'
que le Tihre aurait subi; mais il n'en résulte pas
que ses débordements doivent avoir ac(iuis beaucoup plus
d'étendue, car la surélévation du lit du lleuve correspond
à un exhanssenient bien jjlus considérable du sol, exliaussement
dù à l'agglomération de r^lines et de détritus do
toute espèce, comme le prouvent les pavés et les fondements
des moninnents qn'ont mis à nu tes déblaiements
du Forum, de la place de Trajaii, des Thermes de Caracalla,
etc., où l'on voit avec étonnemeut que depuis l'ère
chrétienne il s'est amoncelé siu' plusieurs points une masse
de débris qui dépasse trois mètres En définitive, il est
fort probable que les débordements actuels du Tibre ont
été maîtrisés par des ouvrages souterrains dont la disparition
complète prouve combien la suspension seule de
l'influence de l'homme peut modifier l'état du sol en l'exposant
à l'envahissement des eaux.
Ceci s'applique exactement à la Lyeaonie, ilont les marais
actuels ont dù se développer depuis la disparition de
la population industrieuse qui l'habitait jadis, De plus,
quoique nous sachions par les auteurs anciens que cette
1. Le phénomène de l"exh:iussemenl du sol depiiis les temps historiques n'est
pas exclusivement propre à Rome; plusieurs villes anciennes présentent des
exemples analogues, .^insi M. d'Hombres Fiimas dit [Com^ücs-rendus, t. XI.1I,
p . 614 ) qu' à .i^rles l'ancien Forum se trouve enfoui dans les caves des maisons
situées entre la place Saint-Lucien et la rue d u Collège, et que dans certains quartiers
de Nîmes on découvre de temps en temps des pavés en mosaïque ou des restes
de fondations antiques à oi"50, om 75 et même un mètre en contre-bas du sol :
ainsi, la Maison carrée et la Porte d'.-Vnguste y sont près d'un mètre plus Lasses
que les places attenantes, et il a fallu ménager une i)ente considéralile du boulevard
depuis la Bouquerie jusqu'aux .\rèues. Enfin le savant iréolopue cite un fail
Men plus remarquable encore; te voici : en creusant à Nimes un puits au delà du
Cours Neuf, on a trouvé à C metres tie profondeur des oliviers non renversés on
entr.TÍNés, mais enfouis sur la place même où ils avaient vé^iétè jadis.
C l l A P l T l l i ; X.
contrée était en général fout aussi déboisée (pi'aiijourd'hui,
il ne faut pas oublier combien des faits en apparence
insignifiants peuvent modifier l'influence insalubre des
marais; ainsi M. Rigaud de Lillet a observé en Italie des
localités où l'interposition d'un rideau d'arbres a sulli pour
préserver tout ce qui était derrière cet abri, tandis que
la partie découverte se trouvait exposée aux fièvres. Or.
quelque déboisée qu'ait été la l.ycaonie, on peut adinetlre
que les cités fiorissantes qu'elle renfermait jadis, devaieni
nécessairement posséder un certain nombre de bouquets
isolés de végétation arborescente dont plusieurs produisaient
à leur égard l'effet des rideaux protecteurs que signale
M. Rigaud de Lille dans la péninsule italique. Qvuuit
aux régions de l'Asie Mineure aujourd'hui déboisées, mais
où l'existence des forêts à des époques reculées peut être
constatée, la destruction de ces dernières a dû sans aucun
doute favoriser la naissance des marécages.
Bien qu'à la longue la civilisation, tout aussi sûrement
que la barbarie, amène le déboisement, il y a entre les
mêmes efi'ets produits par ces deux causes opposées cette
grande différence que la première sait prévenir les conséquences
du mal qu'elle produit, tandis que la seconde
abandonne à toutes les suites de ses dévastations la contrée
([u'elle ravage gratuitement, en sorte que le déboisement
y est accompagné du développement des marais. C'est ce
qui a été constaté sur plus d'un point de l'Euroiie. Alais
ces causes, qui ont eu de telles conséquences dans noire
lîurope moderne, ont naturellement produit des résultats
infiniment plus considérables dans un pays où. jusqu'à
I. liprherr/im .tur te inttiwais air.