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(juels termes île comparaison les coulrées du continent de
l'Europe peuvent nous fournir à cet égard.
D'abord, en ne considérant que la quantité annuelle de
jours de pluie dans le sens absolu, el en ne comparant
Trébisonde qu'avec les villes littorales de l'Europe et
nommément avec celles qui se rapprochent le plus de la
latitude de cette ville, nous trouvons que les localités suivantes,
toutes situées au Nord de Trébisonde, ont un
nombre de jours de pluie beaucoup moins considérable,
savoir : Marseille (76 jours de pluie), Venise (81 jom-s),
Nice (52 jours). 11 en résulte que la ligne isohyétique de
Trébisonde se relève fortement en Europe. C'est encore
bien plus le cas avec les lignes représentant la même répartition
de jours de pluie entre les quatre saisons, puisque,
prolongées de Trébisonde en Europe, elles s'élèveraient
aussi haut que les îles Britanniques, c'est-à-dire à environ
10 degrés au Nord du parallèle de Trébisonde. En effet,
bien que le nombre annuel des jours de pluie dans les îles
Britanniques soit très-supérieur (152 j o u r s à celui de
Trébisonde, elles présentent une quantité de jours de pluie
répartie presque également entre toutes les saisons; là
encore, comme à Trébisonde, l'été est la saison pluvieuse
par excellence^, ce qui, sous ce rapport, donne à cette
dernière ville une teinte très-prononcée du climat britannique
ou atlantique, et conséquemment insulaire. D'ailleurs
cette répartition presque égale des bydrométéores entre les
quatre saisons, établit un contraste frappant entre le climat
de Trébisonde et celui des villes littorales de l'Europe
situées soit sous la même latitude, soit sous des latitudes
) . SchoiuVj I. c, p. 19fi.
2, Util.. 1. r , p, 1RR
C H A P I T R E III. I"
plus boréales : dans beaucoup de villes littorales de l'Italie,
et nommément à Nice, à Naples, à Palerme, à Gênes, etc.,
rien de plus fréquent que de voir s'écouler un été presque
sans pluie, à l'exception de quelques ondées d'orage tout
à fait momentanées; c'est ce qu'on observe également en
Espagne, en Portugal et en Grèce où, dans la ville d'Athènes,
il pleut très-rarement de mai à octobre, et pas du tout
en juillet et en août, bien que la somme annuelle des jours
de pluie y soit de 87 S et par conséquent seulement de
17 jours inférieure à celle de Trébisonde; dans l'île de
Crète, il ne pleut généralement que l'hiver 2. Aussi dans
toutes ces contrées la distribution des jours de pluie entre
les quatre saisons, est loin de représenter la régularité
qu'on observe à Trébisonde. En un mot, cette ville appartiendrait,
sous le point de vue hyétoscopique, à la bande
à pluie continue dans laquelle M. Schouw^ place les contrées
comprises entre le 45° et 00° Nord, et peut-être l'emporte
1-elle sous ce rapport sur toutes les localités les plus
méridionales de la même bande, c'est-à-dire de celles
qui par leur latitude diffèrent le moins de son parallèle.
Ce phénomène est dû très-probablement à la position
de Trébisonde, bordée au Sud par une chaîne élevée, et
séparée au Nord, par la mer Noire, du rempart littoral du
Caucase, en sorte que toutes les masses de vapem-s qui
s'élèvent de cette partie du Pout-Euxin, s'y trouvent
comme emprisonnées et n'ont d'écoulement que du côté de
l'Ouest, ce qui détermine leur précipitation en pluies
abondantes et surtout fréquentes. Cette considération
1. Schouw, L c. p. 190.
2. Suiler Heise »ach der Insel h'ye/a.
3. I., c, p. 19'i.