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CHAPITRE in.
T R E B I S O N D E.
Resumé des observations barométriques, hygrométriques et tliermométriques
faites à Trébisonde. — Discussion et analyse de ces données. — La température
moyenne annuelle de Trébisonde un peu plus basse que celle des
localités littorales de l'Europe sitrrées sons des latitudes analogues. — Les
moyennes hivernales et automnales de Trébisonde plus élevées, et les
moyennes estivales et priutauières plus basses que celles des localités
littorales correspondantes en Europe. — Les minima, tant absolus que
moyens, mi.ins bas, et la diilereuce entre les mois à moyennes extrêmes
ainsi qu'entre les moyennes des saisons, moins considérable à Trébisonde
que dans les localités correspondantes eu Europe. — Ces dernières
n'offrent que rarement la régularité qui caractérise à Trébisonde la marcbe
de la température. — Elles n'ont point nu nombre de jours pluvieux aussi
considérable que Trébisonde. — Divergences remarquables entre Trébisonde
et Constantinople sous le rapport des phénomènes de la température.
— Les moyennes mensuelles de Trébisonde et de Constantinople comparées
à celles des principales régions de notre globe. — Divergence entre les
deux villes sous le rapport de la direction dominante des vents. — L'humidité
relative plus considérable à Trébisonde qu'à Constantinople. — Elle
est presque stationnaire à Trébisonde pendant toute l'année et ire traduit
point d'une manière normale la tension de la vapeur. — La moyenne
annuelle du baromètre et l'amplitude moyenne de ses oscillations diurnes
plus considérables à Trébisonde qu'à Constantinople. — Causes probables
de l'antagonisme qui se manifeste entre les phénomènes météorologiques de
Trébisonde et ceux de Constantinople. — Le climat de Trébisonde a tous
les caractères du climat maritime.
Les observations barométriques , psychromélriques et
Ihermornétriques dont nous allons présenter le résumé ont
été faites par les soins de M. Gehler, consul d'Autriche à
Trébisonde, à l'aide d'instruments que nous lui avons fournis,
et conformément à nos instructions. Les observations
se faisaient dans l'hôtel consulaire élevé à pou près à vingt
mètres au-dessus du niveau (le la mer. Nous avons joint à
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ces observations celles recueillies par les Missionnaires
américains et publiées dans VAmerican Journal of Science
and Arts, 2'' series, n° 4, July 1846. Ce contingent nous a
été d'autant plus précieux qu'il nous a permis de baser sur
presque quatre années d'observations nos déductions climatologiques
relatives à Trébisonde, déductions qui eussent
été par trop incerlaines et vagues si elles ne portaient
que sur les registres seuls de M. Gehler, qui malheureusement
embrassent à peine deux années. Au reste, ces registres
offrent le grand avantage que les observations qu'ils
renferment ont été faites simultanément avec celles qui se
recueillaient à Constantinople par les soins de M. Noé; ce
qui permet d'établir un parallèle plus rigoureux entre les
deux villes. Ce n'est qu'à l'aide de cette simultanéité dans
les observations (du moins pour l'année 1848) que nous
avons pu construire notre tableau 18 indiquant la direction
des vents signalés aux mêmes heures à Trébisonde et à
Constantinople. Les conclusions que nous en avons tirées
n'auraient pas eu de valeur si les observations n'avaient
pas eu lieu dans les deux localités pendant la même
année, aux mêmes jours et aux mêmes heures. Dans
tous les cas, quelque incomplètes cjue soient nos données
météorologiques relatives à Trébisonde , elles suffisent
encore pour constater le remarquable antagonisme qui se
présente entre cette ville et Constantinople sous le rapport
de leurs climats respectifs, phénomène dont nous avons
essayé de donner l'explication dans le chapitre précédent
et sur lequel nous aurons l'occasion de revenir plus d'une
lois.
Des observations plus nombreuses pourront en diminuer
la valeur, mais non en détruire l'existence.