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.560 CLIMATOLOGIE,
loppement des marais en l'acilitanl le ravinement du sol cl.
en présentant aux eaux, dont le vohune aura augmenté par
la diminution d'agents ahsorlianfs, des dépressions où
elles s'aocumulèreut constamment en se couvrant peu à
peu de végétaux palustres. 11 est vrai que nous manquons ,
pour l'Asie Miueure, de témoiguages de nature à démontrer
que réellement son climat ait jadis été plus froid ou
du moins à extrêmes moins prononcés. Cependant un passage
curieux de Théopliraste prouve ce fait, au moins à
l'égard de la Crimée, qui, d'après les autorités que nous
avons rapportées, était décidément beaucoup plus boisée
naguère qu'aujourd'hui. Or, eu parlant du laurier et du
myrte, cet écrivain' observe que ces deux arbres, particulièrement
le dernier, aiment les pays chauds, et que
c'est pourquoi, malgré des efforts récidives, on n'est jamais
parvenu à l'aire croître ni l'un ni l'autre à Panticapée
(Kertch) où, dit-iP, « les arbres périssent fréquemment,
« soit par l'action de la gelée (température au-dessous de
« zéro), soit par la gelée blanche (-a'yo;), deuxphénomèt(
nés qui se produisent 1 : plus souvent par un ciel serein
« quarante jours après le solstice d'hiver. » Théophraste
observe également® que, dans la contrée de Panticapée,
bien que les figuiers et les grenadiers atteignent un beau
développement, on doit les couvrir pendant l'hiver pour
les garantir contre les froids, que les poires et les pommes
y mûrissent plus tard qu'ailleurs, qu'on n'y trouve point
de pin sylvestre, de pin laricio, etc.; qu'enfin les foi-êls
de chêne, d'ormes, etc , n'y fournissent qu'un bois humide,
1. liist. plant., liv, IV. 5.
2. /Mil., c. H.
3. ÎHsL piavi., Uv. IV, S.
I
..
ClIAl'ITIOE X. 501
de qualité bien inférieure à celle du bois de la côte opposée
de Sinope; aussi celui de Panticapée étail-il, selon
Théophraste, peu usité pour la construction des édifices
et les besoins de la marine. Pliue • nous apprend que le
roi Milhridato s'était inutilement etforcé de naturaliser le
laurier et le myrte dans la ville de Panticapée, comme
en général autour du Bosphore cimmérien. Toutes ces
données paraissent attester (pie la température moyenne
de la Crimée a été plus basse du temps do Théophraste et
de Pline qu'elle ne l'est aujourd'hui, car bien que les Pima
sylvcslris, picea et pinea no se trouvent ¡lUS actuellement
dans la presqu'île Taurique, le laurier et le grenadier y
existent à l'état sauvage, ainsi que le constate positivement
Bieberstcen, dans sa Flora •[aurica. D'ailleurs, en classant
la valeur pratique des bois de construction d'après la
texture de leur substance ligneuse, Théophraste ^ place
au premier rang le bois de la Macédoine, parce que, selon
lui, l'inlluence des vents du Nord auxquels les forêts de
cette contrée sont exposées, consolide singulièrement la
substance ligneuse et la rend plus serrée. Or aujourd'hui
l'absence des forêts livre la presqu'île Taurique beaucoup
plus que la Jlacédoiue à l'action directe des vents du Nord;
il parait donc que si la Crimée n'éprouvait pas suffisamment
cette action pour donner à la texture des bois l'effet
que le botanisie grec attribue à l'infiucnce des vents septentrionaux,
c'est que cette péninsule était garantie du
côté du Nord par des rideaux de forêts qui, tout en protégeant
l'intérieur de la contrée et en y élevant la température
moyenne, augmentaient en même temps l'humidité
1. ilisl. nal., liv. xvi, 59.
i. llht. plani..Uy. V. 2.
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