i t , Vî!"'
liíVf'^-
tf!^'
^.•i ' I
ZOOLOGIIÎ.
lies chevaux de somme, qui, de plus, oui à soufTiir des
procédés grossiers dont on se sert |)Our la confection des
Iiàls, appareils informes et pesants qui à eux seuls constihienl
déjà un bagage assez lourd, et ne manquent presque
jamais de blesser à la longue l'échiné de l'animal;
de là la diUiculté de trouver en Asie Slineure un cheval
de somme qui ne porte sur son dos des marques plus ou
moins sanglantes de son pénible emploi. Qu'on y ajoute
une nourriture peu abondante, qui, vu la pauvreté des
habitants et quelquefois l'aridité de la contrée, est souvent
réduite à de maigres pâturages en été, à quelques bottes de
paille sèche en hiver, et l'on concevra aisément combien la
race chevaline de ce pays se trouve placée dans des conditious
défavorables. Bien que l'orge soit la seule graminée
de choix donnée aux chevaux, ils ne la reçoivent
généralement que lorsqu'un travail rigoureux exige une
prompte réparation de leurs forces. En Asie Mineure,
l'usage de l'avoine ainsi que celui du foin sec sont complètement
ignorés', à l'exception de quelques rares loca-
1. Si Iltunère ne mentionue d'autre nourriture pour les elievaux que l'oi-ge et
quelquefois même le froment, et si dans la Bible il n'est également question
que lie cette première céréale (v. le Livre des liois, iv, 28), les agronomes
romains, au contraire, ni: semljlent point avoir considéré l'orge comme nu aliment
indispensalile au cheval. VaiTon ( De re ruit. liv. ii, 7) ne la recommande
qu'aux poulaios jusqu'à l'époque où ils sont sevrés, ainsi que pendant le temps
qu'on les dresse; aussi prescrit-il de leur donner d'aboril un fourrage composé de
céréales de tonte espèce coupées vertes, et pins tard de l'orge, en augmentant
successivement la ration pendant 24 jours. Quant aux elievaux parfaitement
formés et dressés, Varron établit cette règle générale « point de meilleure noun'i-
« tnre que l'herbe dans les prés et le foin sec dans l'écurie : in pratis herbâ, in
stabulis arido foeno. » .\u reste, les anciens nous signalent certaines contrées où
l'on donnait aux chevaux et aux autres animaux domestifines des fourrages
d'une nature toute particulière : ainsi, selon Pline (liv. xxii, 12), les Thraces habitant
les rives du Strymon nourrissaient leurs chevaux avec des feuilles de la
Trapa naians et de la Fagonia cretica, tandis que selon ^Ehcn [tlisl. Anim.,
l. XII, Il ), les Lydiens cngraissaienl leurs moulons avec du iieisson. Ce dernier
cii.vi'rniii II. 629
lités où des propriétaires riches se pernietlcut quelquefois
lie donner un peu d'avoine à leurs chevaux purement de
luxe.
Le peu de frais que les habitants sont en pouvoir de faire
pour rentretien de leurs chevaux réduit le nombre de ces
derniers aux plus stricts besoins; aussi leur valeur vénale
est-elle inPiniment au-dessons de celle qu'ils ont à Constantinople
ou à Smyrne, où, comme de raison, les prix généraux
sont plus élevés que dans l'intérieur de l'empire. Dans
ces deux villes, en temps ordinaire, un bon cheval de monture
revient à 500 ou 700 francs, et un cheval de fatigue
à environ 2S0 francs, tandis qu'à Konia, à Ka'i'saria, à Sivas,
etc., mais surtout dans les villages de ces régions, ou
croirait payer assez cher un bon cheval en l'achetant au prix
de 300 francs, et il n'est pas rare d'y obtenir d'excellentes
bêtes de somme et même de bons chevaux de monture
poru' le voyage à raison ioO ou 200 francs, tout en les
f i l ' ' I
tfait,
quelque extraordinaire qu'il puisse paraître, ne l'est cependant pas plus qui',
celui que nous rapporte Aucher Eloy ( Voy. en Or., paitie u, p. 636) relativrment
à une nourriture semblable que reçoivent, selon lui, les chevaux sur la coït;
du Beloudjistan ainsi qu' à Mascat, dont les lia!>itants n'ont d'autres aliments qui;
le poisson, qui sert également denourri ture à leurs chevaux. Ce voyageur ohserv«
que ces derniers « acquièrent par là une force et un cmboupoint que l a meilleure
« orge ou herbe ne leur dounerait jamais. » Au reste, le régime des habitants du
littoral du Beloudjistan remonte sans doute à la plus haute antiquité, car c'est
sur la côte de la Gerdrosie que les ancieus placent leurs Ichthyophages. Il résuUi!
également du célèbre ouvrage romanti(|UC arabe intitulé Aiilar ( voy- la traduction
de M. Dugat dans le Journ. asiat., série, t. XII, Xl l t , et série,
1.1.), que parmi les Bédouins le hiit est employé comme un breuvage rafiaichissaiit
pour les chev.iux, car il y est dit que le ({édouiii sous la tente duquel le
roi Naman trouva l'hospitalité, présenta d'abord du l;iit de chamelle au prince, et
puis en abreuva le coursier de son hôte. D'un autre côté, selon M. Richardson
( Note or the dates of Fessan), dans les oasis du Sahara les dattes constituent la
nourriture ordinaire des animaux domestiques, et M. Seeman (Sketch of the vegetation
of the isthmus of Panama] nous apprend la même chose à l'égard do
Tisthnie de Panama, où le fruit de la I'ermentiera palmífera sert à un usage
I ; r
' i l
êM
il
, , , ,
. r
I ; ! s- . • M