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liculier. Les pécheurs alteiideiU leur proie à l'eujbouchuro
des rivières et lancent uu crochel en fer lixé à l'exlréiiiilé
d'un fil vigoureux qui s'euroulo en l'orme de chaîne
autour d une longue perche à laquelle il est attaché par le
bout opposé. Ce crochet est muni d'un appAt et sert à prendre
le poisson aussitôt qu'il y a mordu. Il est indubitable
que si les procédés usités eu Europe, et particulièrement
ceux qu'on nomme à la thonaire et « la madrague étaient
fidèlement suivis en ce pays, les résullats de la pêche du
thon ne fussent bien autrement importants. Au contraire,
les opérations des pécheurs de l'Anatolie sont encore
au point où elles se Irouvaient il y a plus de seize siècles
(du temps d'.Elien), avec cette différence que lout en ne
possédant pas des procédés très-supérieurs à ceux connus
aujourd'hui des peuples de l'Orient, les anciens se livraient
à la pêche avec une aciivité beaucouj) plus grande
et l'exerçaient sur une échelle bien plus considérable que
ces derniers. Aussi, quoique l'énorme développement de
ses lignes côtières eût dû, pour la pêche du thon, donner
à l'Asie Jliueure de grands avantages sur [ilusieurs contrées
du bassin méditerranéen, elle est sous ce rapport,
comme sous beaucoup d'autres, très en arrière des régions
littorales de la France, de l'Italie et de la presqu'île
ibérique. C'est .surtout cette dernière qui, par l'abondance
du thon, paraît rivaliser avec la presqu'île anatolique sans
négliger, comme celle-ci, ce don précieux de la nature.
mais on voil aussi (lue les procédés les plus i inpomnl s asilés acluellcmenl, même
moz les peuples les plus civilisés île l'Europe, leur étaieul déjà comius. Ainsi
Tlieocnte {Idyll. 21, vers. H) décrit la lieue armée d'un liamecou amorce ;
.Oppianus {De piscat , liv. m, vers. 72) signale la pèche à laide'dn harpon;
enfm Pindar {l'ijll,., 2, v. 146) cl Ausone {¡losella, 2(6) inculionnenl les Olcls
garnis de plomb et de morceau.t de liège.
C t l . M ' l T R i ; VII. 797
D'après les renseignements publiés par M. Willkomm (il
les a presque tous empruntés au grand ouvrage de Silva
l.opez), au printemps le thon couvre lous les parages limi-
Iroplies du littoral de la province d'Algarve, où l'on en
prend d'innombrables quantités à l'aide d'un appareil particulier
nommé armar.ao.
Deux autres poissons de l'ordre des acanthoptérygiens,
que j'ai eu fréquemment l'occasion d'observer dans les
mers qui baignent l'Asie .Mineure , sont le Cohius capita
et le rouget {Mullus barbalus L.). Le |iremier est assez
commun dans les parages littoraux de la Cilicie, où il a
généralement une longueur de 5 à 16 cenlimètres; il esl
fort eslinié, et désigné chez les Turcs par le nom de lladjidji.
Le second n'est pas rare, ni dans l'archipel grec, ni
dans le Proponlide ou le Bosphore, et c'est même dans ce
dernier détroit qu'il parait souvent atteindre un développement
remarquable. Je ne me rappelle point l'avoir vu
daus les parages de la côte méridionale de l'Asie Mineure;
dans tous les cas, même à Conslautinople, il est compa-
]-alivement peu recherché, malgré la célébrité dont il
jouissait dans l'auliquité, où les gastronomes le payaient
au poids de l'or.
Il en est de même du Scanis crelinensis Cuv. Val., son
confrère et rival chez les anciens; car, quoique ce labrotde
soil encore fort abondant le long de la côle occidentale
de l'Asie Mineure, il n'y acquiert qu'une bien faible
importance commerciale. Les anciens croyaient que les
scares babilaienl exclusivement l'archipel grec, et Columelle'
leur assigne |iour limite occidenlale les parages
1. De i-E ruxL. liv. vin, ItJ.
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