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II n'est donc pas improbable que le régime poslal aujourd'hui
en -vigueur dans l'empire ottoman ait été calqué sur
celui des Ilkhans de la Perse ; et l'on pourrait en induire
que ce régime, tel qu'il existe actuellement en Anatolie,
se rattache jusqu'à un certain point par une filiation interrompue
de temps à autre, mais jamais complètement effacée,
aux institutions de Cyrus, fondateur de l'ancien empire
persan, ce qui donnerait à l'organisation postale de
l'Asie Mineure une durée de plus de vingt-trois siècles. Au
reste, la continuation de ce régime pendant les époques les
plus récentes ne prouve nullement que cette contrée ait
conservé sa richesse en chevaux, mais seulement que le peu
qui lui en restait suffisait encore aux besoins les plus rigoureux
des lignes postales, l'existence de ces dernières ne
supposant pas nécessairement un état florissant de la race
chevaline. A mesure que nous avançons à travers le
moyen âge, nous voyons disparaître ces exemples de
grandes fournitures de chevaux pour le service militaire
par lesquelles l'Asie Mineure manifestait jadis si fréquemment
ses intarissables ressources en ce genre. Il est vrai
qu'au XII' siècle, lorsque le terrible Hulagou, fondateur
de la dynastie mongole en Perse, fit son expédition
contre ce dernier pays, son allié Hethum, roi d'Arménie,
lui fournit 12,000 cavaliers et 40,000 fantassins i, ce
qui, sans conteste, témoigne d'une grande richesse en
chevaux ; mais c'est aussi à peu près le dernier exemple
d'un contingent de celte nature et de cette étendue fourni
par un peuple de l'Asie Mineure.
A mesure que la race chevaline perdait de son impor-
1. Hammer, Gesrh. der Ilkb.. v. I, [i. Ifis.
C l I A P I T t l l i II. G))!l
tance dans l'intérieur de la péninsule anatolique elle se
développait dans les régions qui l'avoisinent du côté de
l'Est, et nommément dans le Kurdistan et la Mésopotamie,
car l'élément arabe, en y prenant racine de plus en plus,
substitua graduellement au caractère d'un peuple exclusivement
pasteur celui d'une race mobile et belliqueuse
dont les besoins et les prédilections se résumaient dans
la possession du cheval. Suivant toute probabilité, ce
changement ne commença à se faire sentir qu'après l'ère
chrétienne, car nous avons vu que peu de temps avant
cette époque les contingents des tribus arabes qui prirent
part à la lutte d'Antiochus contre les Romains, ne se composaient
encore que de corps de dromadaires. Or lorsqu'à
la voix de ¡Mahomet les Arabes se ruèrent sur la Mésopotamie
et s'y établirent au milieu de l'ancienne population
kurde, ils apportèrent avec eux et répandirent parmi les
vaincus leurs habitudes nationales, si favorables à l'élève
et au perfectionnement de la race chevaline. D'un autre
côté, la Perse aussi marcha rapidement dans la nièjne voie,
et la province de Fars, où, du temps de Cyrus, l'usage
des chevaux était inconnu, devint le berceau d'un des plus
célèbres types de cet animal. Toutefois, en Perse comme
en Arabie, ce progrès s'accomplit tardivement, car les
ligures de chevaux représentés sur les monuments persans*^
qui ne remontent pas au delà de l'époque des Sassanides et
par conséquent à trois siècles tout au plus après la naissance
de Jésus-Christ, ne retracent encore que la race européenne,
sans la moindre allusion au type arabe. Enfin, si
l . l'aimi les monuments dont nous (levons la connaissance exacte particnlièvement
a Ker Porter ( Travpls in Persia, Aymettta. etc.), figiirent : Nakschi Ronslam,
N.aksehi Rayab, Salmos et Tahtybostan. - t l l i l
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