%
hñ
ifc-: :
l !
Í il
7 t CL IMA T O L O G I E .
« lout le littoral où se trouvent les villes de Mesembria el
« de lAIedia fut converti en uue masse solide par la gelée qui
« pénétra jusqu'à une profondeur de trente coudées (Tr/i/.5i;l.
a La quantité de neige fut tellement prodigieuse, qu'elle
« couvrit la glace d'une couche de vingt coudées (9".2G0)
« d'épaisseur ! , et fit disparaître (oute différence entre les
« niveaux respectifs île la mer et du littoral, eu sorte que
« l'un et l'autre ne préseutèrcut qu'une seule nappe conti-
« nue. 11 en résulta que toutes les parties du Pont-Euxiu
« exposées au nord se solidifièrent, et que plusieurs conic
trées, et particulièrement les parages limitrophes des pays
« des Khazars et des Scythes devinrent inaccessibles aux
o hommes comme aux animaux.
« Au bout de (pielque temps cette (jrodigieuse écorce
« cristalline se fendit en plusieurs masses qui se dressèrent
« comme des pyramides au milieu de la mer; poussées par
<1 les venis, plusieurs d'entre elles échouèrent près de
«Daphuusia, château très-fort situé à l'embouchure du
« Pont -Euxiu; elles se précipitèrent à travers le Bosphore,
« e n remplirent complètement toutes les siuuosités, et
« relièrent le littoral de l'Europe à celui de l'Asie, en éta-
« blissaut entre les deux continents une excellente voie de
« communication, en sorte qu'on traversait le détroit plus
<( facilement à sec qu'on ne le faisait auparavant eu bateau.
« Les masses accumulées dans le Bosphore ne tardèrent
.1 point à se ruer sur la Propontide, et atteignirent même
« Abydos, où elles se réunirent et se juxtaposèrent si par-
1 En cilcalant l;i coiul™ ou m / . « à raison de 0 mè t r e 403 millimftres, ainsi
,iue l'admet M. Duroau ili' La Malle, nous aurons 13 métros SilO millimètres;
Cedrène, loc. cit., évalue l'é|iaisseur de la glace r|ui couvrit alors la mer Noire, y
rompris la coudie de neige snperiioséc, à 50 ^¡'•v.;, ou 41 niélrei ISO nnlIiini'Hes.
2. Selnn c.edi'ëne, ce lut au mois de lévrier.
C H A l ' I T U E 11.
« faitement en une immense dalle, que la Propontide per-
« dit à sou tour l'aspect d'une mer. Un de ces énormes
,, glaçons, en échouant au pied de la citadelle de Constan-
« tinople, ébratila les murailles avec tant de violence, que
„ ceux qui se trouvaient dans l'enceinte éprouvèrent nue
„ forte commotion. Après s'être entassés au pied de la
« citadelle, les glaçons en occupèrent tous les parages limt-
« trophes, et s'y amoncelèrent au point d'atteindre le inveau
,< des murailles de la ville, de manière que les habitants
« pouvaient sortir du port et franchir à pied ces montagnes
« de glace pour se rendre de la citadelle de Constantmople
,< sur la côte opposée où se trouve le château de Galata,.
Ce remarquable phénomène de congélation de la mer
Noire en 762 paraît avoir coïncidé dans le reste de l'Europe
avec nu abaissement extraordinaire de température;
toutefois, vingt-trois années plus tard, les écrivains occidentaux
signalent en Italie un froid tout à fait anormal ,
que cependant le bassin de la mer Noire semble n'avoir pas
ressenti, car les historiens byzantins ne le mentionnent
point Ce n'est qu'au ix' siècle que ce phénomène s'y reproduit
de nouveau, car, l'année 800, le Pont-Euxm gela
iusqu'à une profondeur considérable ^ et il paraît que
l'hiver rigoureux qui régna à celte époque dans le bassin
de la mer Noire sévit également avec une grande intensite
dans toute l'Europe, qui peut compter le ix' siecle au
nombre de ses époques les plus glaciales, car les annalistes
nous signalent plusieurs hivers extrêmement rigoureux, et
entre autres les années suivantes : 820, pendant laquelle
le Danube, le Rhin et l'Elbe demeurèrent un mois enlier
I. Selmnner, 1. <:, V- 109.
-J. Id .ihiti . 17»,
^ T P - r -e n , . r ^