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ihaux, tout à la fois nomades et morilagnarclsi, le Turkmène
ne supporte qu'avec impatience l'immobile enceinte d'une
maison; et lors même que pendant l'hiver il n'a d'autre
demeure que la tente, celle-ci se transforme pour lui en
cachot quand il est forcé de la laisser ])lusieurs mois de
suite sur la même place, au fond de quelque vallée ou de
quelqne plaine abritées. Le premier souffle du printemps
(|ui lui apporte les parfums des Alpes, l'avertit que l'heure
de sa délivrance a sonné, et l'on voit alors honniies,
femmes, vieillards, enfants, joyeusement occupés à plier
bagage pour se diriger vers les montagnes comme vers
leur véritable patrie, où les attendent un air salubre et des
prés verdoyants en échange des miasmes fiévreux et du
sol aride que l'été produit invariablement dans les régions
inférieures de l'Asie Mineure. On conçoit donc la
])hysionomie joyeuse que présente la caravane lorsqu'elle
salue les Alpes et se prépare à inaugurer la plus belle
époque de l'existence orientale, époque qui coïncide en
même temps avec les phases annuelles les plus brillantes
de la nature; mais quand cette dernière s'enveloppe de
son voile hivernal, le montagnard attristé comme elle
descend à pas lents vers les régions où plus près de la
société et de ses besoins factices, il se croit plus loin de
son Dieu et de ses ancêtres.
Associé à toutes les scènes de la vie domestique, cl
satisfaisant à lui seul à presque tous ses besoins, le chameau
est devenu pour les Orientaux l'animal de première
nécessité, et, à ce titre, il a su, comme nous l'avons observé,
se plier en Asie Mineure, non-seulement aux exigences
1. On sait (|ue le hercfimi des Tiirc-i si' trouve daiis les iKuites inoiitagnos tl
l'Asie centrale.
CtlAl'ITRE V. 757
topographiques, mais aussi aux conditions climatériques
les moins compatibles avec ses habitudes naturelles : on
le voit habiter indiirérenunent les vallées les plus chaudes
aussi bien que les plateaux les plus froids de la péninsule;
ainsi M. Curzon' signale le dromadaire au milieu des montagnes
neigeuses et glacées des environs d'Erzeroum, où
l'on serait si peu tenté de chercher cet enfant de la brûlante
Arabie, qu'à peine même s'attendrait-on à y voir le chameau
à deux bosses {Camelus baclriunw: ), qui, en effet,
n'est pas rare dans la Sibérie méridionale, mais peu commun
dans l'Anatolie.
Mainteuant, si nous voulons nous rendre compte de
l'époque à laquelle le chameau a été introduit en Asie
51ineure, nous trouvons dans les anciens plusieurs témoignages
qui sont de uature à nous faire supposer que cet
animal n'y était pas très-conuu, même à une époque
postérieure à l'ère chrétienne, lin parlant du cheval,
nous avons rapporté quelques (¡assages d'Hérodote et de
Xénophon, où ces historiens attribuent la victoire rem- '
portée à Sardes par Cyrus sur le roi de Lydie, à la présence
dans l'armée persane de chameaux, dont l'aspect,
frtippa d'épouvante la cavalerie lydienne. Pline observe
positivement (|uc le chameau éprouve une répuguanee
iiuiée pour le cheval, oiHum adversus e(/uos genmt nalurale,
et en ce point le naturaliste romain appuie do son
autorité une opinion semblable, déjà émise par le père de
l'histoire Or, il est remarqtuible que la réalité de cette
répugnance insurmontable entre les deux animaux dont
2. Hi.W.tm/.,\.. VIII, IS,
3, Héroaote, /fis/,. !.. i, R(
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