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S i i CL hMAIOl .UUl K .
(les Tziiiii de I'mcope à I'RsI ile Tréliisoiule ou iliiiis In
province ile Djaiiik au Sud do Samsoun el de Sinope : on
ne irouyera guère aujourd'hui dans aucune do ces régions
ni les forêts impénétrables, ni les neiges pour ainsi dire
é t e r n e l l e s dont parle l'historien byzantin. Le même auteur*
nous apprend que .lustinien fît abattre les forHx et détruire
les joncs qui obstruaient l'endionchure du torrent nommé
D r a c o , qui coule à côté de l'ancienne ville d'Hélénopolis,
fondée par Constantin : et de nos jours on ne rencontre
point de forêts proprement dites dans celte partie de la
B i t h y n i e . car on peut à peine donner ce nom, même aux
b e a u x taillis que les Turcs désignent par le terme pompeux
de mer d'arbres {agatch denhi), épithète qu'Evliya Elïendi^
a probablement voulu justifier en U-açant de ce taillis un
tableau qui nous transporte dans les forêts vierges du nouv
e a u monde. Cependant il ne serait pas impossible que, de
son temps, le nombre en ait été beaucoup plus considér
a b l e . Au X' siècle, la plaine où se trouve Aïnsarbé (en
C i l i c i e ) parait avoir été boisée, car fsztachrii» y signale des
dattiers : non-seulement ces derniers y ont disparu, mais
toute la plaine est parfaitement nue et sans la moindre
végétation arborescente.
Cedrenus " rapporte une pièce de vers dont l'autein' fait
r é n u m é r a t i o n des sept merveilles du monde, parmi lesquelles
figure le taillis ou forêt de Pcrganie, cotuiue sous
1. Deoedifinis, I,. v, 2.
Travels of Evliya Elfundi lyansl. from ¡lie liirk. hy Hammer. Voici rnniiiient
s'exprime le voyageur turc au sujet de l'Ai/iilili denl:^! : ti C'est une foret
.< immense où il est très-aisé de s'égarer; on y voit des arl.res s'élaiiçant jns-
•r qir'aiix cieiix, dont l'ombre est assez éteiidne [lOiir aliritor dix mille niootons. »
3. iszt.acliri trad, en allemand par Mordtnian, p. 38.
'i. lllalM-. coii'piiid. ed. /loll., t. l. p. S'ait.
;
I
C t l A I ' l t l I l i X, 543
le nom de Taillis du liii/iniis: aujourd'hui, dans les envii
o n s de la moderne lîergama, il n'existe aucune forêt que
l'on puisse mettre an nombre des choses tant soit peu
remarquables.
M. Wagner » nous apprend que. dans plusieurs emlroits
de l'Arménie aujourd'hui entièrement déboisés, il a été
à même de recueillir parmi les habitants des traditions
t r è s - p o s i t i v e s sur l'existence de vastes forêts. M. Koch ^
o b s e r v e que la seule forêt un peu considérable de la haute
.Xrménie, celle située dans les environs île Kars, a été
saccagée tout récemment par les mains mêmes qui. à
tant de titres, auraient dû la conserver et la défendre.
L e savant voyageur, qui était parfaitement en mesure de
puiser les renseignements aux sources locales, nous apprend
qu'après la guerre (de 1828) entre la Russie et la
Turquie, cette forêt fut presque complètement détruite [lar
le pacha de Kars, afin de fournir aux Russes d'immenses
quantités de bois pour la construction du fort d'Alexamlrinople.
Ce pacha reçut 00.000 roubles argent (environ
2 4 0 . 0 0 0 francs), et força les habitants de la province de
t r a v a i l l e r gratuitement à l'accomplissemeut de cette tâche
pour laquelle il sacrifiait son honneur.
Nous pourrons également trouver une pretive de la destruction
des forêts en Asie Slinèure dans la disparition de
l'immense quantité de bêles fauves qui en habitaient jadis
c e r t a i n e s régions. En effet, nous verrous dans la partie
zoologique de cet ouvrage que la portion du Pont traversée
|iar le Lycus ( Kuleihi s sar - son ) était encore, an
xvii'' siècle, un repaire d'animaux féroces qui rendaient
t. Augsburrj. allgciii. /.eit., année 18A'.t, n"
-i, Heixe Im Poiillsrlt (ïcij., p. Alj3.
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