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Sibérie „(,, |,a,. „„ presque parlmien.eul calme, les
l>ab,lauls endurem aisément des froids qui. daus des cou-
'lilious ddiérenles, eusseiit pu paraître insupportables,
.ors de n.on voyage daus l'Altaï oriental, j'eus plus d'uue
lois occasion de faire celte observation.
l-es re,nparts élevés qui se dressent enire Erzeroun, et la
iner Non-e divisent le climat de la contrée siluée entre ces
deux lignes on deux régions extrimement Iranchées : l'une
ee le qu, est située au delà des montagnes, a une atmosphere
humide et un ciel ûéquemment chargé de nuages
et de brouillards qui selèvent le long du revers seplenirional
du rempart dont les sommités les empêchent de le
f a n c h i r ; l'autre, celle qui se trouve en deçà de ce dernier,
jonit d'un ciel pur et d'un air très-sec. Ce contraste
se presenle dans toute son intensité lorsqu'en quittant
trzeroum par ime journée parfaitement sereine, on gravit
les sommets des remparts qui servent de délimitation
aux deux domaines climatériques, car on ne tarde pas à
voir toute la région au nord revêtue de nappes épaisses
de broudiards et de nuages qui de la mer Noire s'élèvent
en rephs onduleux jusqu'aux barrières qui on arrêtent le
progrès. Cependant ils finissent par franchir ces dernières
aussitôt qu'en automne les vents du Nord ont acquis plus
(le force, et alors l'abaissement de la température, qui a
climmué la capacité de l'air pour l'absorption des vapeurs,
en détermine la précipitalion, soit sous la forme de pluie,
soit sous celle de neige. .Au reste, ce phénomène, ainsi
que nous l'avons déjà remarqué, se présente quelquefois
au coeur de l'été lorsqu'un coup de vent du Nord parvient
à pousser par dessus les barrières les vapeurs accumulées
flepnis longtemps le long de leur paroi seplentrionale ;
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cette irruption sutlit pour opérer eu un clin d'oeil une telle
métamorphose, que pendant quelques heures la nature
paraît revêtir son linceul hiverval. M. Brandtcite un curieux
exemple d'une de ces scènes d'hiver improvisé dont il fut
témoin oculaire en 1843 : après une violente tempête qui
sévit pendant les nuits du 21 et 22 juin, toute la plaine
d'Erzeroum se trouva recouverte d'une couche de neige de
12"""08 à 20"'"'24 (0 à 7 inchcs'^) d'épaisseur. Ce phénomène
(aussi rare à Erzeroum pendant l'été qu'il est commun
en hiver) rappelle beaucoup celui que j'avais vu sur les
hauts plateaux de la Sibérie où, le 16 juin, nous fûmes
inopinément presque ensevelis sous la neige et eûmes
beaucoup de peine à sortir de nos tentes^.
Erzeroum peut être considéré en quelque sorte comme
un représentant assez exact de la physionomie climatologicfue
qui caractérise le vaste plateau de l'Arménie, dont la
limite topographique du côté de l'Est se trouve entre les
fleuves Knr et Arax et entre la mer Caspienne et le lac
Uronmia; c'est pourquoi, bien que ces localités se trouvent
en dehors de l'Asie Mineure et par conséquent ne devraient
pas être comprises dans le cadre de cet ouvrage, nous
croyons, dans l'intérêt de notre tra\ail, devoir ajouter à
nos observations météorologiques relatives à Erzeroum
les quelques données que l'on possède non-seulement sur
Érivan ' et Uroumia, mais encore sur Mossul, situé pour
ainsi dire sur la limite méridionale du plateau arménien.
1. American Journal, loc. cit., p. 80.
2. V, mon Voyage dans L'Altaï où la plauclie 13 de l'atlas pittoresque retrace
le singulier aspect qu'imprima à la contrée verdoyante cet liiver venu au coeur
de l'été.
n. Les données, malheureusement trop générales, relatives à Érivan sont emprnntées
à la table 11 de Mallmiaii annexée au l"'' volnme dos Kleiners Schriften
de SI. de IlumlioUll.
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