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Z U O L O G J I i .
rupproclieut ces iiialéiiaiix pour Ibi'inulei' ces graïulcs
proposilious, les Buffon, les Cuvler, les IJumboklt, ue
peuvent plus parler avec iucerlilucle. Ils savent limiter
l'étendue de l'espace terrestre donnée par le Créateur à
tel ou tel être organisé, et ils n'admettent point que telle
ou telle espèce de mammifères est cosmopolite, que certains
autres animaux sont communs aux deux conlinents,
ou, ce qui est non moins opposé à la grandeur de vues de
ces hommes illustres, que les espèces ou les genres de
certains animaux ou de quelques familles de puàntes sont
essentiellement différentes, comme les conlinents sur lesquels
ces êtres habitent.
« Je trouve dans la détermination du nouveau moufflon
que je vais décrire, luie nouvelle application de ces principes.
Ce moufflon est intermédiaire entre le moufllou ordinaire
(0ms musiman Pallas) et le moufflon à manchettes
(Ovis tragelaphus Pallas). On lit dans le ilègne animal,
ainsi que dans l'excellent ouvrage de zoologie médicale
de JDI. Brandt et Ratzebourg, que le motdllon de Corso
et de la Sardaigne s'avance jusqu'en Asie Mineure e( dans
les îles de Crète et de Chypre, assertion qui est certainement
fondée sur des documents incertains ou sur un jugement
trop lirécipilé. L'espèce que Pallas a nommée
Ooà musimon est encore aujourd'hui assez abondante en
Corse et en Sardaigne. Elle y a été signalée par les anciens,
et cela non-seulement par leurs naturalistes, mais
aussi par leurs historiens. Tite-Live » dit des Sardes qu'ils
portent pour armes un pelit bouclier et une épée courte;
1 . « P e l U ot Lrevi eosB armaotur: thoraccs ex pelle Musmonum comuiiiu:
« Anctes Ita vocant, tiiios insul a iSardenia) gignit, non lanam m alibi, sril i,ro
« e a p i l u m c a r i r a r n m m o r e g e s t a n l e s . , , (X „1 1 cap 14)
.I.1I'
CIl.M'lTtiE V. ™
([ue leurs cuirasses sont laites de plusieurs peaux de moufflons
cousues ensemble, et qu'ils appellent ainsi une sorte
de bélier, natif de l'île et couvert non de laine comme les
autres, mais d'un poil semblable à celui des chèvres. L'on
retrouve même plutôt, ou au moins tout autant dans le
nom de Musmones, l'origine de la dénomination actuelle
de ces animaux, que dans le nom ie Musimon, et il est
possible que les deux noms soient un seul et même mol
altéré par les copistes.
« Dans ces derniers temps, MM. Brandt et Ralzebourg
ont représenté (pl. IX, fig. 1) un moufflon originaire de
Chypre, d'après un exemplaire déposé dans le cabinet
/.oologique de Berlin, qui le doit à la libéralité du comte
de Sack. Ces deux excellents zoologistes ont jugé que le
sujet de leurs observations et de leur description était
de l'espèce de nos moufflons ordinaires ; ils l'ont par conséquent
désigné sous le nom d'0«s Musimon Pallas.
N'ayant pas l'animal devant moi, je n'ose élever ici aucun
doute sur la détermination spécifique de ce niannnifère ;
cependant, à en juger par la figure publiée dans leur ouvrage,
je trouve beaucoup plus do ressemblance avec l'espèce
que je vais décrire qu'avec notre moufflon (Ovis
Musimon Pallas et Cuvier) ; je hase cette opinion sur la
couleur uniforme et fauve de l'animal de Chypre, sur
l'absence de teinte noire aux joues, i» la poitrine, derrière
l'aisselle, aux bras, etc.
« Le second moufflon nommé tout à l'heure (Ouis Iragelaphus
Pallas), a la même couleur fauve ([ue notre nouvelle
espèce ; on retrouve dans celle-ci quelques commencements
de ce fanon de longs poils si caractéristique
dans le moufflon à manchettes ; mais le nôtre n'a pouil
.
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II
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1.1
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