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ol d'Azor. Et cepeiulant ces parages ne se trouvent qvi'à
une latitnde de S à C degrés plus septentrionale que cello
du Bosphore, ce qui, en admettant, avec M. Becquerel,
un demi-degré de diminution de température pour chaque
degré de latitude, ne donnerait qu'une différence d'environ
2° 5 à 3° entre les moyennes therinométriques des deux
côtes, tandis qu'en réalité elle est beaucoup ])lus forte,
autant du moins que cela ressort de la comparaison entre
Constantinople d'un côté, Odessa, Kherson et Sévastopol
de l'autre. Ainsi, la moyenne annuelle de la capitale
de l'empire Ottoman est de 14° 27, tandis que celle
d'Odessa n'est que de 9°. Cette différence se prononce
plus fortement encore lorsque la comparaison porte sur les
moyennes respectives des saisons, ainsi que sur les mois
les plus froids et les plus chauds de l'année, car à Con-
.stantinople la moyenne hivernale est de 6° 13-, la moyenne
printanière de 11° 37; la moyenne estivale de 22° 98; la
moyenne automnale de 16° 28; la moyenne du mois le
plus froid, 4° 88; enfin, la moyenne du mois le plus chaud
(juillet), 24° 00, tandis qu'à Odessa ces moyennes (placées
dans le même ordre) se présentent de la manière suivante :
— 2° 3, + 7« 6 , 21° 1, 10° 4, — 3° 7 -f 22° 9, ce qui
donne une différence entre les deux localités, pour les
moyennes susmentionnées, non de 2" o, comme la différence
de leur latitude le comporterait, mais bien de o» 27
pom- les moyennes annuelles, de 8° 03 pour les moyennes
hivernales, de 1° 88 pour les moyennes estivales, de
.5° 88 pour les moyennes automnales, de 8° .•>8 pour le mois
le plus froid, el de 1" 1 pour le mois le |)lus chaud. ÎS'ous
reconnaissons donc que celle différence do température
n'est nullenieni en pi'oportioii avec celle qui résulterait do
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la dilférence des latitudes respectives, vu qu'une augmen-
(ation d'environ 5 degrés de lalitude » septentrionale n'aura
dû diminuer la moyenne annuelle d'Odessa que de 2° .5
de température, et lui donner, par conséquent, une
moyenne annuelle d'environ 12°. Oi-, sa moyenne a suhi
une diminution de plus de 5» et s'est réduite à 9°, ce qui
équivaudrait à uno augmentation en latitude septentrionale
J e 10°, c'est-à-dire à une translation d'Odessa à peu près
sous le parallèle de Londres, tandis qu'elle est presque sous
ceux de La Rochelle et de ïlilan. Nous serons conduits à
des résultats analogues (quoique se ressentant déjà moins
de l'inlluence arcliquc) en comparant les températures
moyennes de Constantinople avec celles de Sévastopol
(lat. 44° 36). Or, leur dilféreuce, d'après celle de leurs
latitudes, ne devrait être que d'un degré et demi environ
tandis qu'elle est presque de 3° pour la moyenne annuelle'
et de plus de 4° pour les moyennes hivernales; car la première
à Sévastopol est de M° 7 ; la seconde de 2° 0- celle
du printemps, 12° 0 ; celle de l'été, 22° 1 ; celle de' l'automne,
10°; celle du mois le plus froid, 1° 4; celle du mois
le plus chaud, 22° 5. Ainsi, ces différences de température
equivalent, non à une ditrérence de 3° 30 de latitude sontentrionale,
mais bien à 7°, et, par conséquent, Sévastoiwl
se trouverait placé climatologiquement, à l'égard de
Constantinople, sous le parallèle de 48° de latitude sen
tentrionale, c'est-à-dire à peu près sous le parallèle de
Strasbourg, tandis qu'il est presque sous ceux de Bordeaux
et de Genes.